De nos mains (5)

Pour ce Carême, je viens vous raconter des mains…les miennes, les nôtres, les vôtres, et, à venir cette semaine, de “belles” mains que j’ai rencontrées ou que je croise encore…

 

Une main et des larmes

 

 

Je savais que ma main passée sur leurs larmes n’enlevaient pas le mal qu’ils s’étaient faits.
J’aurais aimé pourtant. Être de ces mamans un peu magiciennes, aux mains de fée.

Je la posais doucement en caresse sur le haut de leur joue, glissant et emportant les larmes avec elles avant que d’autres ne viennent.
Ma main, lorsqu’ils trébuchaient, petits, ou écorchaient leurs genoux, ou blessaient leurs corps en jouant, ma main savait soulager les petits bobos que plus tard un pansement ou un peu de rouge guériraient complètement.

 

Je savais que ma main passée sur leurs larmes n’enlevaient pas la peine qu’ils ressentaient.
J’aurais aimé pourtant. Être cette maman un peu miracle, à la main magique.

J’osais encore la poser doucement en caresse sur le bord de leur joue, glissant et emportant le flot de leur tristesse avant qu’elle ne s’efface complètement.
Ma main, lorsqu’ils rentraient, adolescents, d’un instant de collège difficile ou d’une heure de lycée blessante, ma main savait soulager les blessures que plus tard le temps ou un pardon guériraient complètement.

 

Je sais que ma main passée sur leurs larmes n’enlèvent pas le difficile de leurs vies quand difficile il y a.
Je voudrais tant pourtant mais nos vies, les leurs, sont ainsi, de rose et de gris aussi.

Je l’ai posée pourtant doucement en caresse sur le haut de sa joue, glissant et emportant ses larmes et priant secrètement pour y déposer un peu de paix.
Ma main, ma main de maman, reste là, pour elle, au creux d’un moment de peine, main qui sait soulager un peu les petits ratés de la vie dont on se relève, de ceux-là, toujours.
Grâce à cet amour.
Petite main passée sur des larmes, en caresse sur le bord d’une joue, glissant et emportant le triste d’un jour.

 

J’aimerais souvent que mes mains en essuyant les larmes effacent les peines.

 

 

Bon lundi !  Que cette première semaine de Carême ouvre nos mains aux peines de ce monde et à celles qui nous sont proches, dans nos soutiens réciproques. Et quand bien même nos mains ne parviendraient pas à essuyer toutes les larmes, elles pourront prier, encore.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

 

 à demain 

2 réflexions au sujet de « De nos mains (5) »

  1. Merci pour ce texte. Oser la caresse, donner l’amour par ce geste si simple mais emprunt de bonté.
    Pour les enfants, oui, mais aussi, pour la vieille maman ou l’ami-e en peine.

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