Petite amphore d’argile

Peut-être qu’il n’y avait rien de beau aujourd’hui.
Il n’y avait rien de vraiment moche non plus.
Une journée ordinaire faite de petits riens, avec quelques moments jolis, c’est vrai.
Mais rien de beau. Rien de vraiment beau.

Peut-être parce qu’Elle était là, depuis ma prière du matin.
Peut-être parce qu’Elle était là, au long de ma journée.
Peut-être parce que c’était Elle, le beau.

Au soir, j’ai ouvert à nouveau ce tout petit livre que j’aime beaucoup. Je l’ai relu, encore une fois.

“Je suis restée muette. C’était bien l’accueil qu’il lui fallait, il m’a annoncé un fils. Destiné à de grandes choses, de grands saluts, mais j’ai fait peu attention aux promesses. Dans mon corps, dans mon sein s’était créé un espace. Une petite amphore d’argile encore fraîche s’est posée au creux de mon ventre.”

Au nom de la mère, Erri De Luca, éd. folio, page 21

 

Au soir, j’ai trouvé le beau enfin qu’Elle a laissé, Marie.

Le simple creux d’un ventre de femme pour le salut du Monde.

 

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