Bonjour l’Avent !

Bonjour.

Ce petit mot de rien est la clé. Ce petit mot tout ordinaire est ma clé.
Quand il attend mes matins, au tôt de la maison endormie, il semble accompagner les portes qui s’ouvrent. Il y a quelque chose à vous raconter maintenant que les enfants ont bien grandi et qu’ils ne vivent plus dans notre maison familiale: je continue à descendre l’escalier sur la pointe des pieds, à ouvrir chaque jour les volets de leurs chambres, et parfois, je passe la main pour tapoter un lit, remettre un oreiller, regarder en arrière alors que rien n’a vraiment bougé. Gestes de mes bonjours à la vie qui m’a donné nos enfants.

Il est la clé. Il est ma clé.
Quand nos bonjours se croisent ou se le disent en même temps, d’une même voix presque. Il y a quelque chose à vous raconter de ces matins où, quelquefois, le bonjour se fait l’écho d’un petit pardon de la veille pour un mot de trop, un désaccord, une mauvaise humeur. Il semble nous redire que ce jour recommence notre vie à deux, à construire encore même après plus de 30 ans de vie commune. 😉

Il est la clé. Il est ma clé.
Boulangère du matin, caissière des midis pressés, il ponctue d’une bonne journée ces rencontres du quotidien.
Il ouvre la salle des profs et reçoit en retour d’autres bonjours, des saluts, des coucous Coco même.
Il ouvre mes classes, croise leurs yeux et ose le dire bien fort derrière le masque ce bon jour à venir.

Bonjour.
Ce petit mot de rien est la clé.
Je ne peux m’empêcher de le murmurer en d’autres langues parfois, celle de ma Bible souvent. Je me mets à penser à Joseph, menant sa Marie vers son pays, nourrissant avant même qu’elle ne se réveille la bête qui la portera et portera leurs vivres et regardant le ventre de celle qu’il aime devenu déjà bien rond. Puis, lui dire un bonjour, un bon jour de marche à venir, un bon jour pour avancer sur leur chemin.

Bonjour.
Ce petit mot de rien ne paye pas de mine. On le remarque pourtant, surtout lorsqu’il est absent.
Bonjour amis lecteurs, n’oubliez pas de l’oser en tous lieux en ce temps d’Avent et que ce jour soit bon !

Mots d’Avent

Je viendrai vous les écrire, un à un, jour après jour, simplement.

Il n’y a jamais de grands discours ici, jamais de coups d’éclat.
Il y aura donc des petits mots, de ceux qui font cheminer parfois, peut-être de ceux que Joseph a pu murmurer à l’oreille de Marie sur leur chemin, de ceux que j’entends, de ceux qui m’accrochent, des mots d’enfants – mes préférés, des mots d’élèves qui osent, qui surprennent, des mots qui déroutent, des mots qui rassurent, des mots qui font grandir, des mots qui font aimer.
Je laisserai les gros mots, ceux qui se moquent, qui blessent ou qui font mal. J’oublierai tous ceux qui font les intéressants. Je sais qu’il en est de la sorte. Mon Avent de mots saura les taire.

J’aurais aimé vous les dire aussi, la voix est un joli vecteur qui tisse des liens entre nous, d’une belle manière. Mais le temps, cette année, risque de ne pas me laisser tranquille pour des enregistrements de podcast. Tant pis, parfois, il faut savoir mesurer pour mieux faire. Je m’abandonne pas Pépites et papillotes. Promis, elles reviendront pour une nouvelle année.  😉

Dans l’attente de vous retrouver dimanche, ici, un dernier petit mot…  🙂

Patience.

De la patience.
Je n’en manque pas. En classe, je sais qu’il faut l’avoir, bien ancrée au fond de soi. Non pas pour attendre un miracle, non !… mais parce que grandir prend tellement de temps. Et que jamais il ne faut manquer d’être là pour voir les pas se poser un à un, les progrès sourire heure après heure, les renoncements, les fragilités, les ruptures à accompagner, aussi.

De la patience.
J’en ai. Mon entêtement le sait bien.
Mais quand le calendrier vient flirter près de la fin novembre, quand enfin ce long mois tout gris tout terne s’achève, il y a comme un tressaillement déjà. L’Avent pointe son nez, vraiment. Et il fait tant de bien à être bientôt là.

De la patience.
Au long, tout au long, pour retrouver Sa Joie.

à dimanche 🙂
Corine

Sortie de boîtes aujourd'hui 😉