Sur le pas de ma porte

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Sur le pas de ma porte, j’ai fait un peu de place à Noël : balayer l’allée encombrée de l’automne pour qu’elle soit plus avenante, tailler les petits arbustes pour que la sauge laisse éclater ses fleurs rouges au soleil de l’hiver, accrocher à ma porte une couronne en signe de bienvenue en Avent.

En ouvrant ma porte, j’essaie de faire un peu plus de place à Noël depuis ce début décembre : pas de laisser-passer ni de pas-de-porte à payer, accueillir même si l’heure ne me convient pas tout le temps, accrocher à mon visage un bonjour en sourires.

Ce n’est pas si facile.
Le décorum si. Les étoiles, les rouges et les dorés, si.
L’au-dedans, pas tant. La bonne humeur, la joie véritable, la patience, pas tant.

Finalement, mon défi pour cette première semaine d’Avent qui s’achève aura bien été de garder ma maison ouverte à l’aventure que Dieu m’offre de vivre à Noël. Faire du beau sur le pas de ma porte et la laisser entrouverte au beau qu’Il veut bien me donner de mettre à l’intérieur.

Ce n’est pas facile, non.
Mais qui a dit que la joie de Noël, la véritable, la dense, la profonde, l’était ?

Petit pas -1

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Je suis persuadée que les petits pas nous font avancer. Nos vies, et avec elles, un peu de mieux pour le reste du monde. Alors, dans mon Avent, en dehors de mes expressions de quelques pas, j’aimerais bien glisser des petits pas.

Ce soir ce sont les petits pas d’une vieille dame croisée cet après-midi, des petits pas fatigués d’une déjà longue vie. J’y pense parfois, à nos pas qui avec l’âge ralentissent. Je m’en inquiète aussi.
Il faudra pourtant que je garde dans cette petite case de ce calendrier de l’Avent les mots de la vieille dame, non sans humour, que j’ai écrit.

“Je crois que j’ai couru une partie de ma vie, au propre comme au figuré, J’ai couru après la vie. Je n’ai pas de regrets, j’ai été plutôt gâtée. Mais, c’est bien aujourd’hui, alors qu’un pas sur deux me porte à peine, que je mesure cela. Je crois que la vieillesse (quand on la chance de vieillir !) nous fait ralentir simplement pour avoir le temps de regarder, de savoir ce qu’on a fait de nos dix doigts… de mains et… de pieds !”

Merci M.

 

 

Faux-pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Il serait assez tentant de croire que nos chemins d’Avent sont faits simplement de nos pas dans la neige, de balades dans des marchés de Noël, d’ouverture de cases en chocolat chaque matin. Je suis mal placée pour vous dire que cela ne compte pas même si la neige par chez moi se fait rare ! J’aime tout autant les parfums et les couleurs des marchés, j’aime les petites fenêtres d’un calendrier à ouvrir.
Bien sûr que ces douceurs sont de nos noëls, les évincer un peu trop vite par souci d’une quelconque “vérité”, ce serait pour moi nier ce qui aujourd’hui peut nous unir. Et j’aime encore l’idée d’être rassemblés en Son nom même si Son nom n’effleure pas toutes les bouches.

Il serait tentant de croire pourtant que nos chemins d’Avent sont faits uniquement de douceurs, de dorés et de paillettes. Dans ce qui nous mène vers Lui, si c’est vers Lui qu’on veut aller, il y a quelques faux-pas, quelques maladresses, quelques cailloux qui se glissent sous nos chaussures. Inévitablement.

Bien sûr que trébucher fait partie de ma marche.
Aussi.

Mais je sais, qu’à chaque faux-pas, il y a une main qui se tend pour me rattraper juste à temps, et parfois bien tombée par terre les quatre fers en l’air, il y a une main pour me relever.

La sienne.

 

De notre chemin d’Avent juste commencé, j’aimerais que nos faux-pas remplissent de nos fragilités aussi les petites cases à ouvrir chaque jour.
Que notre désir de Le suivre ne nous rende pas aveugles, ni hautains, ni même trop sûrs de nous. Joseph, il ne m’étonnerait pas que ta fatigue t’ait fait parfois trébucher, que Ta Marie elle-même ait senti quelques cailloux quelquefois sous ses pieds.
Jésus le sait bien.
C’est l’humanité qu’il incarne dans la chair de sa mère. C’est l’humanité qu’il aime dans son premier souffle. C’est notre humanité qu’il accompagne, telle qu’elle est, sur le chemin, avec ses faux-pas.

À deux pas d’ici

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

C’est toujours un peu étrange mes débuts d’Avent: d’un côté, une nouvelle plongée dans l’histoire des premiers siècles juste avant notre ère puis juste après, des relectures, les coutumes d’un Orient finalement toujours méconnu de moi et qui me raconte Jésus et sa famille et de l’autre, un nouvel élan dans ma paroisse familière, des temps de préparation en équipe et des partages amicaux, les dorés de ma maison, les tant aimés santons de ma crèche.
Et chaque fois l’impression que, dans ce grand écart entre hier et mon aujourd’hui, Jésus est à deux pas d’ici.

C’est toujours un peu curieux mes Lectures d’Avent: d’un côté, un lundi matin à retrouver Jésus qui soigne, qui guérit, qui soulage. Baume de la Parole de Dieu. Dis seulement une parole. On pourrait croire que notre centurion est d’un autre temps. Et au midi du même lundi, je reçois un message d’une amie qui se dit athée depuis toujours sans aimer rien d’autre que notre amitié et qui m’envoie “une prière qui n’en est pas une” pour papy décédé il y a tout juste une semaine. Ses mots, prière à sa façon, vraie prière pour moi, sont un baume pour ma peine.
Et chaque fois l’impression que, dans ce grand écart entre notre hier et notre aujourd’hui, Jésus est à deux pas d’ici.

C’est toujours un peu doux mes débuts d’Avent: d’un côté, mon quotidien fait d’heures pleines d’élèves, de cours, de conseils de classe, de bilans de trimestre; mes jours remplis de famille, d’amis, de voisins; mes soirs faits d’habitudes, celles que j’aime et de l’autre, mes petits rendez-vous d’écriture, parfois bousculés dans un emploi du temps chargé mais toujours heureuse de partager mes mots avec vous. Exactement comme à l’instant, 18h23 je boucle vite mes dernières phrases, instants où j’écris sur mon petit ordinateur, dans un coin de salle des professeurs, en attendant un conseil tardif qui ne devrait guère tarder désormais.
Et toujours, la certitude inavouée que Jésus est à côté.
Juste à deux pas d’ici.

 

 

À pas de loup

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

À pas de loup.

À pas de loup. Il me semble que c’est ainsi que Jésus nous demande de veiller. Sans en faire trop, sans bruit, sans trompettes.
Avec ténacité, horde de guetteurs silencieux. Vigilants.

À pas de loup. Il ne s’agit pas de passer à côté, encore moins d’ignorer. Les plus petits, les plus fragiles, les plus humbles, Dieu nous redit bien que c’est en veillant sur eux que nous veillons sur son retour. Le chemin est là, son chemin.

À pas de loup. J’aime la douceur de cette expression et sa force en même temps.
Je me souviens des matins de Noël à déposer les cadeaux des enfants, je me souviens des nuits malades à les veiller sans les réveiller, je me souviens des heures silencieuses à se lever prier dans une aube encore endormie.

À pas de loup. Être guetteurs n’a rien de doucereux ni de facile. L’image est loin d’être édulcorée. Il n’est jamais question d’un monde de bisounours. Non. L’acte de veiller, même à pas de loup, ne signifie en rien se cocooner dans son plaid, au chaud d’un monde qui depuis toujours hurle ses injustices, ses colères, ses souffrances.

À pas de loup. Quitter son confort, sortir des sentiers battus, oser. Mais sans jamais se croire surpuissant. Sans faire de bruit, notre Avent est là, au cœur de chacune de nos heures, de chacun de nos jours.

Veiller à pas de loup, c’est écrire, sans jamais renoncer, dans chaque instant de nos vies, l’Espérance de son retour. C’est vivre, dans ce nouvel Avent, une veille qui nous remplit de joie.

Pas à pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Pas à pas. C’est ainsi que j’avance, c’est ainsi que je marche, c’est ainsi que je randonne. Jamais de grandes enjambées, je ne sais pas faire. Pas à pas. Doucement.

Pas à pas. C’est ainsi que nos vies se font, se défont. Un pas après l’autre, parfois un grand saut, souvent quelques pas de côté.

Pas à pas. Joseph prend la route, scelle sur le petit âne le baluchon et laisse une place pour Elle, celle qu’il nomme doucement son aimée.

Pas à pas. La route est longue. Elle prendra du temps. Comment imaginer que Dieu aurait pu venir dans nos vies en un grand saut de géant, dans une course effrénée à perdre haleine ou même sans se déplacer ?

Pas à pas. C’est ainsi que Marie a porté l’enfant, berçant son ventre au rythme des pas d’un petit âne, posant ses mains sur les rondeurs de son oui, osant regarder devant, confiante.

Pas à pas. Jésus est entré dans nos vies. Sans faire de bruit pendant de longues années, puis en peu de temps, pas à pas, empruntant tous les chemins pour croiser tous nos visages.

Pas à pas. Chaque Avent prend le rythme d’une marche, avec Lui, on avance, on randonne. Jamais de grands pas.

Entrons dans l’Avent, doucement.

 

Premier soir, premiers pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

On ne se souvient pas des nôtres mais l’histoire familiale est souvent là pour nous les raconter. Des miens, on m’a toujours dit qu’ils n’étaient pas pressés, que j’avais attendu très longtemps avant de me lancer seule et que finalement, je préférais, petite, regarder le monde debout, sans bouger, plutôt que le découvrir en trottant en tous sens.
On ne se souvient pas de nos premiers pas, pourtant, ils ont souvent dû être bouleversants. Etre capable d’avancer seul, d’aller rapidement où bon nous semble, de découvrir le monde au-delà de notre seule vue. Oui, nos premiers pas ont dû être bouleversants et une des clés qui nous a fait grandir.
On ne se souvient pas de nos premiers pas et peut-être que tous ceux qui ont suivi ont été chaque fois plus importants. Une fois la confiance bien là, l’équilibre trouvé, il a fallu continuer, prudemment pour les uns, de façon plus intrépide pour les autres, il ne restait qu’à tracer le chemin.

À l’aube d’un nouvel Avent, j’ai presque toujours l’impression d’un premier pas de petit enfant à refaire. Se mettre ou se remettre debout, se laisser bouleverser, avoir confiance.
C’est bien ce que Jésus nous dit en naissant: je suis des vôtres, petit, fragile.
Je ferai mes premiers pas de petit d’homme pour vous guider. Prudemment, les uns me suivront, les autres de façon peut-être plus intrépide. Certains me lâcheront la main sans vergogne, mais peu importe.
Si vous vous mettez debout, si vous vous laissez bouleverser, si vous avez confiance, je suis là. Toujours.
Mes premiers pas ont tracé le chemin.

 

 

 

 

Déplacements

 

Me voilà à quelques encablures de l’Avent et de nouveau prête à embarquer ! Inutile de vous redire combien j’aime ce temps qui me prépare à Noël. J’y aime tout ce que mes contemporains y aiment : les lumières, les guirlandes, le vin chaud. Les cadeaux pas seulement pour ce qu’ils sont mais pour les attentions qu’on porte en les faisant. Le sapin, les bonhommes de pain d’épices, les chants qui vont avec. Et puis, évidemment, la crèche, la veillée, sa naissance. Evidemment. Parce que tout pourrait paraître évident.

Rien ne l’est tout à fait pourtant.
C’est ce que je constate quand chaque année revient l’Avent. Comment me préparer, nous préparer vraiment ? Comment faire de la place, encore, ou plutôt refaire de la place à Jésus dans ma vie, dans nos vies ?

Depuis quelques jours, je cherchais, je creusais l’idée, je priais aussi pour trouver un chemin d’Avent à partager avec vous encore une fois cette année. Il y en a eu quelques-uns déjà, mes idées seraient- elles taries ?

Et il y a eu dimanche. Mon dimanche. Il a mené mes pas vers mon église un peu plus tôt que de coutume car je devais préparer quelques livres au fond de l’église, à l’entrée. Quelques livres à prêter, quelques lectures à partager. Alors, je suis restée au fond.
De ma place coutumière au devant de l’autel, j’ai aimé rester à l’arrière.
Déplacée.

Et il y a eu lundi. Ce lundi soir. Rejoindre très vite une famille bouleversée. Papy est mort. C’est étrange comme les mots sonnent faux quand on nous annonce ce qu’on ne veut pas entendre. Nous avons veillé jusqu’à ce matin. Dernier à Dieu.
D’un début novembre qui faisait naître ma première petite-fille à une fin qui dit aurevoir à mon beau-père, la vie.
De mes heures en projets, j’ai toujours l’impression d’en être
Déplacée.

Et il y a l’Avent. L’Avent qui de nouveau se profile à petits pas. Ceux que Joseph guidera, ceux que le petit âne répétera au long du chemin, ceux que Marie osera.
Des petits pas bien davantage que de grandes enjambées qui nous feraient croire qu’on avance en grand.
Des petits pas, l’air de rien, que je ferai faire à chacun de mes santons tout au long de décembre.

Des petits pas.
Des déplacements insignifiants à vue de nez, c’est peut-être bien de ceux-là que je viendrai vous parler.
Histoire de Te faire une place Jésus et, pour cela, bouger un peu. Petit pas de côté.
Me déplacer.

 

Et comme l’Avent est un peu “court” cette année, Dieu ne m’en voudra pas si je me conforme au populaire petit calendrier et que, comme lui, je commence le 1er… Mais c’est demain !  😉

Alors… à demain soir, chers amis, pour un premier soir avec un petit pas partagé.