Pour une fois, je vais vous raconter le beau d’hier.
Parce qu’hier, c’était dimanche et que les dimanches de Carême, avec Annie, on retrouve les tout-petits pour un temps d’éveil à la Foi. De l’accueil jusqu’aux prières universelles, on file un peu en dehors de la messe. C’est toujours drôle de voir la petite ribambelle qui nous suit accompagnée souvent par une maman ou deux, une mamie ou deux, une très grande sœur parfois.
Quand nous sommes arrivés devant la porte de notre salle, Annie ne nous avait pas suivis. Je me suis dit qu’elle avait dû attendre un plus petit encore pour l’aider à marcher.
Annie est arrivée une ou deux minutes plus tard avec trois petites filles et une maman. Inconnues. Enfin presque, on nous les avait présentées juste au début de la messe.
Annie avait pris le temps de leur expliquer et de les inviter à venir.
Alors on a commencé.
Comme d’habitude on s’est redit nos prénoms.
Les leurs avaient un nouvel accent.
Comme d’habitude on a chanté.
On a chanté un joyeux anniversaire aussi.
Le sien avec l’écho d’une autre langue.
Et on a raconté un peu avec Annie et nos mots simples comment on attendrait Pâques encore ce troisième dimanche.
– Avec nos mains, cette fois, on va attendre Pâques, en fabriquant quelque chose de beau ( tiens… 😉 ) !
Et on a sorti notre pâte à modeler.
Leurs petites mains ne s’y sont pas trompées: la barque de Jésus pour notre grand Manuel, l’escargot d’Elya, un gentil serpent, une fleur, des cœurs, des étoiles.
Et ce moment-là est arrivé, comme un cadeau.
Vicka, loin de son Ukraine natale, loin de son papa, sans doute de ses cousins, de ses oncles, peut-être loin de son grand-père, Vicka a chanté hier son anniversaire avec nous et nous a montré comment faire une rose.
Une rose de son drôle de printemps.
Avec un ruban de pâte et des feuilles délicatement posées tout autour.
Petite fille artiste.
Et ce moment-là, mêlant notre tristesse face à cette guerre de folie et notre joie devant les sourires de Vicka, ce moment-là était beau.