Laisse ta colère…

Laisse ta colère, calme ta fièvre, ne t’indigne pas : il n’en viendrait que du mal;
les méchants seront déracinés, mais qui espère le Seigneur possédera la terre.
Psaume 36, versets 8 et 9

C’est Marine qui m’a donné l’idée. En ce début de Carême, comme un calendrier pour filer ses 40 jours. Et son idée était belle : écrire les 40 versets du Psaume 36 pour en relire un chaque jour.


Alors depuis 9 jours, il y a le café, la Bible, l’évangile du jour comme un phare et… le psaume 36.
Ça fait beaucoup me direz-vous. Peut-être, mais il y a dans mon Carême cette année une envie plus vive encore de retrouver la Source dans une Église qui se perd et se cherche.
Ça fait beaucoup me direz-vous et je vous avoue que ce matin, je n’ai rien trouvé à écrire ici. Peu de temps à nouveau et c’était peut-être trop.

La journée a filé, dense comme un vendredi, et je n’ai plus pensé à ici. Tant pis.

Et puis, ce soir, il y a eu le caté avec mes 5è parce que ce vendredi, je les retrouvais en fin d’après-midi. Avec deux invités supplémentaires au groupe parce que c’est Carême, vous vous souvenez ?  😉

Ils étaient énervés, il y avait un peu de colère, je ne savais pas pourquoi.
Je n’aime pas vraiment les “récupérer” dans cet état mais ça arrive, parfois.
J’ai pris le temps de les écouter avant de commencer sans trouver de vraies réponses à leur plainte qui ne concernait pas le caté.
J’ai senti que la séance que j’avais préparée ne tiendrait pas la route, qu’ils n’étaient pas prêts à parler Pardon aujourd’hui alors, comme je sais le faire avec l’habitude – ça a du bon de vieillir parfois -, j’ai changé le déroulement sans leur dire. On a partagé notre goûter, parlé Carême mais le calme était absent, difficile de capter leur attention prise dans des filets compliqués. Comme disparue dans les tracas de leurs 12 ans.

Je ne sais trop comment j’ai eu l’idée mais je leur ai parlé de mon calendrier de Carême, enfin le “calendrier de Marine” et je leur ai proposé comme activité du jour. J’ai toujours sous la main ma boîte à bricoler, il n’était donc pas difficile de trouver des couleurs, des papiers, des petits pots. Ma musique aussi, des vieux airs rapportés d’Israël, et mes photos du désert.

Le calme est revenu.

À chaque verset écrit, ils m’ont demandé une explication, l’un puis l’autre. Je leur ai parlé des Psaumes.
Puis, plus rien.
Leur écriture est devenue prière, appliquée, presque silencieuse.

Je les ai trouvé beaux et j’ai murmuré un petit merci.

Au moment de se quitter, en rangeant leurs versets dans leur pot, M. a dit:
“Dites-donc, le verset 8 d’hier, c’était vraiment ça, notre colère jusqu’à aujourd’hui même…mais là maintenant, on dirait bien qu’on arrive au verset 9.”
Il y a eu un “oh oui général”, et même un “c’est presque magique Madame!”

J’ai souri parce que la sonnerie a retenti, qu’ils étaient déjà en week-end et qu’ils souriaient aussi, enfin.
Ils sont sortis dans le brouhaha de leurs rires, leur petit pot à la main et un bon week-end madame en guise d’au-revoir !
Comme si leur colère n’avait jamais existé. Disparue.
La joie était là.

Ma promesse de Carême: un jour, je leur dirai que nulle magie dans tout ça mais la Parole de Dieu…comme un phare.  😉

 

 

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