Il faut toujours un peu de temps pour s’habituer à la soudaine lenteur du temps.
Les vacances n’ont pas encore pris le chemin des balades, bientôt ! Il faudra alors prendre la route, happer les paysages, attraper les doux moments, revenir, repartir, être là, être avec eux, profiter du temps non pas pour le combler mais pour le laisser aller, librement.
En attendant, il faut toujours un peu de temps pour s’habituer à se déshabituer.
Oublier les emplois du temps, les horloges, les sonneries. Effacer doucement leurs visages, leurs sourires, leurs soucis. Les laisser partir en vacances eux aussi, le temps de la rentrée arrivera. Vite. Quand on y sera, on croisera sûrement la collègue qui nous redira mais qu’est-ce que ça passe vite finalement. On sourira à ses mots prononcés juste après, sans attendre, pour ne surtout pas laisser le doute… non mais je ne me plains pas, surtout pas ! On sera heureux de se retrouver et de les retrouver. Mais en attendant, j’efface leurs visages, leurs sourires, leurs soucis.
Il y a toujours le goût de la solitude pendant les vacances. Le goût de l’absence. Presque le goût du vide. Je ne garde que le proche, le familial, le socle peut-être. Les pauses, c’est permettre à nos essentiels d’exister. Pour moi, c’est le temps de l’été qui laisse vivre cet espace. Davantage.
Il y aura les lectures, les balades, l’écriture, un peu plus. Il y aura la cuisine pour de belles tablées. Il y aura la famille, les enfants, les petites-filles. Il y aura les amis, ceux d’il y a longtemps. Et il y aura Dieu. Non pas ajouté à ma liste, non, mais au creux de chacun de ces instants.
Il faut toujours un peu de temps pour s’habituer à nouveau à la lenteur du temps. C’est un peu comme si, entre les heures, au fil des minutes, quelqu’un m’invitait à être véritablement là ou je suis.
Il faut toujours un peu de temps.
J’y ai pensé en cuisinant tout à l’heure. Et je me suis dit à nouveau que j’aimais vraiment, puissamment, la lenteur de Dieu.