Uppercut. Ma vie ne se passe pas sur un ring et pourtant, les uppercuts en plein coeur, j’en reçois. Des mauvais coups, bien sûr, comme vous mais ce n’est ni l’endroit ni l’heure de s’épancher dessus. Non, j’aimerais plutôt vous parler de ces coups qui font bouger, qui remplissent le coeur d’émotions et le font déborder.
Depuis bien plus que 30 ans, j’en reçois régulièrement en classe. Ça n’a l’air de rien. Au détour d’une activité, au fil d’un texte, soudain, une de leurs phrases, quelques mots, une réflexion et ça me bouscule. J’en ai des tonnes d’exemples et je crois bien que ces uppercuts-là ont fait grossir ce coeur qui bat. Hier vendredi, dernier jour de classe avant des vacances de Noël très attendues. Avec mes grands, comme nous terminions notre chapitre sur l’autobiographie, ils avaient préparé des “je me souviens” à la manière de Georges Pérec. Classique activité mais toujours touchante. On a laissé filer la parole et les souvenirs des uns, des unes, et des autres se sont ajoutés en liste. Au long des lectures, des sourires, des rires parfois de souvenirs communs, et quelques larmes au bord des yeux, de celles qu’on ne laissera pas couler, de celles qui disent simplement ” touché”.
C’était beau, juste beau. Leurs mots et la simplicité de les dire, maladroitement parfois. De cette maladresse que j’aime et qui me dit qu’à cet instant-là, ils sont vrais.
Si j’aime encore et encore mes heures de classe avec eux, même parfois fatiguée, c’est simplement pour ça. Leur faire toucher du doigt leur possible écriture. Leur apprendre à dire, en prenant le temps, pas sous le feu des réseaux, sur une feuille ou un écran, peu importe, du moment qu’on prenne ce temps-là oui, ce temps nécessaire pour poser le mieux pour le dire.
Et à les écouter se lire, je reçois des uppercuts en plein coeur à chaque fois, de ceux qui me font sentir bien vivante.
A quelques jours de Noël, je vous souhaite de sentir votre coeur battre les amis,
à demain

