” À vous d’en être les témoins.”
Parfois il m’est arrivé de devoir cacher ma petite croix au cou. Vite glissée sous le pull pour ne pas s’attirer les foudres d’un regard lors d’un jury d’examen.
Parfois il m’est arrivé de me taire dans la salle des profs de mon petit collège catholique parce que ton Jésus c’est bon pour ton caté pas ailleurs.
Parfois il m’est arrivé d’avoir terriblement honte de mon Église qui au creux de scandales ne ressemblait plus à ce que Jésus m’avait appris.
Mais, malgré ces parfois, être chrétienne, être catholique, n’a jamais mis ma vie en danger.
Alors quand je croise Jenane qui a fui son église persécutée, quand je lis les actualités récentes au Sri Lanka, quand j’entends un vieil ami me parler de son fils abusé par un prêtre, je rends grâce à Dieu d’être née ici, là où je peux encore sortir ma petite croix et la mettre sur le pull sans crainte de mourir, là où je peux répondre dans un sourire aux collègues que Jésus est “bon” partout, là où jamais un prédateur n’a croisé ma route et où je peux entendre mon Église demander pardon à tous ceux qu’elle blesse.
Pourtant, la semaine dernière, en revenant de la messe de Pâques avec mes amis Gallois, Isaac, 6 ans, m’a attrapé la main et montré son école. Au milieu des au moins 15 courants d’églises différentes de sa petite ville, juste à côté de l’entrée d’un temple et à quelques rues d’une mosquée.
Et j’ai un instant fait le rêve qu’on puisse, tous, chacun, sans prosélytisme ni aucune forme d’intégrisme, sans risquer sa peau, afficher simplement le pourquoi de nos vies, le cœur de nos Fois.
Sans rougir.
Sans juger le voisin.
Sans être jugée par personne.
Sans manquer à la liberté des autres.
Oser et pouvoir être encore aujourd’hui des témoins.
We(l)sh ! 😉
😉