J’ai cherché le beau dans un vendredi rempli.
J’ai rien trouvé.
J’ai rien écrit, donc.
Faut pas se mentir, il y a des jours où rien n’est vraiment joli, tant pis.
Ou peut-être tant mieux.
Ça met en relief le beau des lendemains.
Elle vient juste de partir.
Elle ne rentre jamais très tard chez elle. Elle arrive à l’improviste sur la fin d’un après-midi de samedi comme aujourd’hui. Elle ne veut jamais nous déranger très longtemps surtout si les enfants sont là. Mais aujourd’hui, ils n’y sont pas.
On peut prendre notre temps. Elle raconte ses petites sections de l’autre côté de la Loire et je lui parle des collégiens de ma campagne. Et ensuite, on parle toujours un peu politique. Pas seulement celle des grands noms, pas seulement celle des élections, on se raconte aussi nos villes, nos associations, les projets, les espoirs, les galères de ceux qu’on connaît. On se dit qu’on peut encore changer des petites choses. On essaie. On y croit. Et ensuite, il y a toujours ce moment qui vient où on parle des souvenirs. Souvent les mêmes. Lorsqu’on était plus jeunes et qu’on croyait aux mains tendues. On y croit toujours, dis ? Oui même si on ne le montre jamais vraiment le beau de toutes ces petits mains qui se tendent et s’accrochent et se tiennent et s’embrassent pour rendre l’ordinaire des jours plus beaux.
On a la même petite croix autour de nos cous.
On a continué à parler. De nos ateliers d’écriture avec des enfants qui auraient aimé vivre mieux.
Ça paraît loin parfois. Et pourtant, c’est si proche.
Elle m’a demandé si on ne pourrait pas monter encore un projet. Quand on aura à nouveau un peu plus de temps. On a ri.
Elle a une idée.
Je l’ai trouvée belle.
L’idée, et elle aussi.
Elle vient juste de partir.
Il y a des jours où rien n’est vraiment joli et des lendemains amis qui aiment la vie.
C’est le beau de vivre, je crois.
😊😍😘