Je sais qu’elles peuvent blesser, faire le mal, trahir.
Je sais qu’elles peuvent repousser, gifler, griffer.
Je sais qu’elle peuvent juger, accuser, pointer du doigt.
Mais, depuis toujours, nos mains restent pour moi les possibles du bon et du bien.
Et j’aimerais bien qu’on retrouve nos mains.
Celles qui soulagent, soutiennent, réconfortent.
Celles qui se serrent, se tendent vers l’autre, s’accompagnent.
Celles qui pardonnent, celles qui se réconcilient.
Celles qui s’engagent.
Celles qui embrassent.
Celles qui aiment.
Ils semblent dérisoires mes mots, pas vraiment nouveaux, mais tant pis, moi, j’aimerais bien qu’on retrouve nos mains.
Je crois que j’ai trop regardé les menottes de ma petite-fille ces derniers jours. On dirait qu’elle me raconte le chemin à suivre lorsque sa paume découvre pour la première fois le toucher de l’herbe.
Fraîcheur, douceur, picotements.
Elle regarde les curieux fils qui s’élèvent devant elle, elle avance la main, confiante, referme le pouce et l’index, prend délicatement un premier brin puis doucement laisse filer le doux entre ses doigts.
Comme elle, j’aimerais bien qu’on retrouve nos mains.
Fermées, ouvertes, priantes.
Aimantes au point d’attraper la joie, au point de garder la vie.
Laisser nos mains accueillir, prier, louer, aider, aimer.
Quel beau programme pour habiter le temps.
Merci Corine pour tes mots toujours porteurs d’espérance.