Des manques

Il y avait une place à côté d’elle, je n’ai pas hésité. Il faut dire que je ne suis pas arrivée très tôt et l’église était déjà bien remplie. Elle l’est dans ma paroisse la plupart des dimanches. Et en plus de ça, dimanche, il y avait un temps d’accueil des futurs communiants et de leur famille, alors oui, l’église était déjà bien pleine.

Elle m’a attrapé le bras droit en m’embrassant la joue comme pour me retenir avant que je ne m’assoie et me souffler à l’oreille.
“La réunion pour la préparation de la messe de quartier c’est mercredi et c’est chez moi. Oui, tu sais maintenant, on fait ça chez nous chacune notre tour, c’est plus chaleureux. Je serai heureuse que tu viennes.”

Parce que je ne viens plus depuis un an.
Il y a eu un trop-plein, de la fatigue, le besoin de faire quelques choix.
Ce n’était pas facile ces choix-là mais je crois que cela m’a fait du bien.
Je ne viens plus donc, je leur ai dit bien sûr aux filles que je reviendrai peut-être.

“Tu nous manques.”

Elle a terminé avec son sourire. Il n’y avait pas de flatterie, pas l’intention de me forcer non plus à revenir trop vite, aucune manœuvre. Juste l’invitation et le cœur qui va avec.

Cela m’a fait du bien d’avoir du temps pour autre chose,  du temps pour rien aussi.

Mais aujourd’hui, j’ai hâte. J’ai hâte d’y être. Mercredi, au creux de mon après-midi. J’ai hâte de les retrouver non pas parce qu’elle m’a dit que je leur manquais mais parce qu’en l’entendant, j’ai soudain moi aussi ressenti le manque d’elles, de ces partages, de ces deux heures à creuser la Bible pour mieux la comprendre, au-delà du bien que la pause de quelques mois m’a procuré.

Oui, ce sont elles, mes sœurs de paroisse, et leurs partages, qui me manquent bien davantage, encore, à nouveau.

Et je me dis que le Carême, c’est un peu ça aussi.
Ressentir, à chaque fois, vraiment oui à chaque fois, combien je me suis, mine de rien, éloignée doucement happée ailleurs, et combien le manque de Dieu et des autres se fait grand. Ressentir qu’Il me manque et avoir tout plein d’amour à combler, à remplir, c’est bon aussi ce sentiment.

Je vous souhaite de ressentir parfois ce manque de Lui pour savoir combien il est bon de Le savoir là.

Bon jour,  et à demain.

 

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