Je ne suis pas certaine d’avoir toujours aimé ce mot.
Petite, il m’a longtemps collé à la peau. J’étais de celles qui parlaient peu, qui ne bavardaient jamais, qui buvaient les paroles de la maîtresse alors forcément, j’étais aussi de celles qui sont un peu à côté des autres.
J’aimais le silence pourtant parce que par-dessus tout, j’aimais écouter.
Je n’ai pas vraiment changé même si ça se voit moins: je peux parler beaucoup, je peux bavarder et mon métier fait que ma parole et celle de mes élèves est au centre.
C’est vrai que je n’aime pas le mot pour ce qu’il recouvre parfois aujourd’hui mais j’aime toujours, de manière assez instinctive je crois, le silence.
J’aimerais que les gens se taisent davantage. On “parle-écrit” beaucoup trop, n’importe comment, tellement vite.
J’aime le temps, celui qui pense et réfléchit, celui qui va avec le silence.
J’aime le silence.
Surtout…
Au bout des longues journées fatiguées de travail
Autour d’une table en suspens quand il laisse soudain les regards en dire davantage
Avec un tout petit-enfant qu’on surveille en souriant
Au creux d’un après-midi à n’en plus finir de lire
J’aime le silence d’une maison endormie
J’aime aussi celui des couloirs d’une abbaye
J’aime encore plus celui d’une plage hors-saison
J’aime le silence d’une crèche de Noël
et de la petite prière qui l’accompagne
Je vous souhaite de savourer de beaux silences
à demain

