Ce chemin

“Ouvrir ce blog comme un nouveau chemin à prendre, je vais tenter encore l’aventure. Pour partager avec vous un peu de prières, un peu des autres, un peu de mon Espérance.”
J’ai posé ces mots ici le 5 mars dernier, un mercredi comme aujourd’hui ou presque.
Un mercredi des Cendres à presque 40 jours de ce jour de mercredi Saint.

J’ai tenté l’aventure, avec la crainte de ne pas aller jusqu’au bout et de vous laisser en chemin. Finalement, vos mots, vos lectures, vos partages m’ont fait vivre un drôlement chouette Carême. Merci, oui, merci infiniment de votre présence.

J’oublie trop souvent que la prière partagée, les mots donnés, les petits riens écrits ici ne sont pas que des témoignages de ma Foi mais la Foi telle qu’elle est: simple, ordinaire et en même temps intensément plurielle.

 

Je vais m’arrêter aujourd’hui pour vivre le jeudi Saint et le triduum pascal dans un peu plus de silence avant de laisser éclater ma joie que j’espère venir à nouveau partager avec vous.

Bon temps à venir dans la Joie, profonde et touchante, de Sa Résurrection.
Belle veillée – si vous saviez combien j’aime ces heures du samedi soir.
Beau, très beau, dimanche de Pâques,

Merci encore,

Corine

 

Autrement

Ce lundi , ce mardi aussi, ne sont jamais tout à fait des jours comme les autres.

Que ce soit travail ou vacances, suivant les années, c’est toujours un peu particulier. Non pas qu’il se passe quelque chose dans mes journées, non, je n’y fais rien de plus mais je sais que c’est Son dernier lundi, Son dernier mardi… avant tout ce qui va se passer et je ne peux pas m’empêcher de repenser à mes mots de petite fille découvrant l’évangile.

Mais, puisqu’Il sait, pourquoi ne fait-il pas autrement ?

À plusieurs reprises, on lui a dit qu’Il pouvait faire autrement, au long de sa vie, Il aurait pu faire autrement.

Cela me mettait parfois en colère contre Dieu, cela parfois me rendait triste, cela souvent me laissait là, sans comprendre.

J’ai mis du temps, tellement de temps, à essayer de comprendre.

C’est cela le plus fort dans ma Foi au moment où je vous écris : savoir que justement, Jésus n’a pas fait autrement.
Parce qu’il savait, Lui, où était la Vérité.

Bon mardi, à Le suivre.

à demain

Il y avait sans doute des enfants

Il y avait sans doute des enfants.
Certains encore dans le giron des mères qui acclamaient, d’autres tenant d’une main un père et de l’autre un rameau, comme rassemblés pour une grande fête. Au bord du chemin, lorsque Jésus est passé sur son petit ânon, il y avait sans doute des enfants.

Je n’y avais jamais songé.
Les représentations de l’entrée dans Jérusalem sont faites d’hommes et de femmes, à bien y regarder, oui, il y a des enfants mais je n’y avais jamais vraiment songé. Je ne les avais jamais vraiment regardés. C’est en observant ma petite-fille emmitouflée dans sa poussette pour se protéger du vent frais sur le parvis de notre église ce dimanche matin, agitant le petit rameau de sa toute petite main, souriant au spectacle qui s’offrait pour la première fois devant elle, que j’ai pensé soudain que oui, il y avait sans doute des enfants.

Lui qui les a laissés venir à Lui, quel regard a t-il pu porter sur eux au moment d’entrer dans Jérusalem, au moment où Il savait ce qui L’attendait ? Leur a-t-il souri ?

J’y ai songé une bonne partie de la journée de ce dimanche tout en fêtant, rassemblés autour de la grande table, notre journée en famille. J’y ai songé en regardant du coin de l’œil mes rameaux déposés tout près de quelques jouets, sur un coin de mon buffet.
Je me dis qu’ils sont bien là, mes rameaux bien verts, à côté de la joie, au milieu de l’amour, au cœur de la vie.

C’est sans doute cela la force des tout-petits. Il le savait bien.
Ne savoir qu’aimer, exactement comme Lui.

Que votre lundi saint soit rempli de bon,

à demain

Les jours qu’on a aimés

 

J’aime bien les soirs après les jours qu’on a aimés.

Il y a des sourires qui se posent encore sur nos lèvres simplement à penser aux heures passées. C’est presque machinal, comme si nos visages voulaient garder l’empreinte du bonheur. Du bonheur avec un petit “b” vous savez, celui qui ne fait pas de bruit, qui ne mange pas de pain, celui qui vaut pas grand chose. Un p’tit bonheur à la Félix Leclerc qui fait presque tout oublier, qui rend la vie très jolie quelques heures seulement. Il y a encore le goût du tiramisu et le verre de chianti dans le brillant des yeux. Il y a même nos mains qu’on referme comme en une prière, comme pour prendre tout le bon du jour, le garder, ne pas le perdre surtout. Il y a des mots à se répéter qui font rêver à du meilleur pour notre monde, de l’espérance partagée presque.

J’aime bien les soirs après les jours qu’on a aimés.

Le temps continue, le carême touche à sa fin.
Merci toujours, d’être là.

Merci d’aimer les soirs après les jours que vous aimez.

Belle fête des Rameaux, belle entrée dans la semaine sainte, prenez bien soin de vous et de vos belles heures,
Corine

 

 

Emploi du temps

Sans doute parce que les vacances commencées il y a une semaine vont prendre une nouvelle jolie tournure avec l’arrivée de petite-fille numéro 1 aujourd’hui, j’ai rédigé un petit emploi du temps. Pour ce jour afin de ne rien oublier dans tous mes préparatifs et pour la semaine à venir avec elle.
Une sorte de “ce qu’on va faire ensemble“, comme autant de promesses de jolis moments.
Et c’est un peu étrange d’écrire chaque jour avec, juste à côté de mes mots, Sa présence.

Une semaine Sainte inédite pour moi puisque je vais la vivre pour la première fois avec un petit bout de bonne femme déjà très malicieuse et futée de 17 mois et des poussières.
À elle qui ponctue presque toutes ses phrases d’un “c’est quoi ?”, je ne sais pas comment je lui parlerai de Pâques déjà mais ce que je sais, c’est que sa présence de petit enfant me réjouit et va sûrement gonfler ma petite prière d’amour.

Sans doute parce que les vacances commencées il y a une semaine vont prendre une nouvelle jolie tournure avec l’arrivée de petite-fille numéro 1 aujourd’hui, j’ai rédigé un petit emploi du temps. Je n’ai pas eu besoin d’y mettre Dieu. Il est dans nos pas, sur notre chemin. Pas d’emploi du Temps pour Lui.
Il est de tous nos temps.

Bon vendredi, rempli de Lui.

à demain

 

Du temps

Il est dans chaque anniversaire de mes enfants une douceur infinie. Celle du souvenir d’un jour unique. Aujourd’hui, mon garçon fête ses 28 ans et chaque fois, je bénis Le Temps de me donner du temps. Il est drôle ce mot- le temps- après lequel je cours souvent, avec lequel on se bat, près duquel on rêve de s’arrêter parfois.

En ce Carême, je crois que j’ai beaucoup pensé au temps. Le mien qui passe évidemment, celui de mes petites-filles qui grandissent à vue d’œil, celui du monde qui me désespère autant qu’il me réjouit souvent.
40 jours, à peine terminés. 40 jours presque.
Déjà. J’ai cru l’entreprise de venir chaque jour impossible et finalement, je suis encore là.

Ce temps, accordé, pris, attrapé. On essaie de le retenir, de le changer, de l’apprivoiser. Rien n’y fait vraiment. Il file. On le sait.
Pourtant, je ne cesse de croire que lorsque je m’arrête un instant pour prier, pour regarder l’autre, pour tendre une main, pourtant, à cet instant oui, j’ai la sensation qu’il se suspend. Peut-être est-ce là notre seul possible.

Une date, une mémoire, un anniversaire. Le jour est mêlé de joie et de prière.

“Puisses-tu, Marie, protéger mes enfants et tous ceux que j’aime.”
C’est ma petite phrase chaque matin et chaque soir. Comme un défi au temps.

Beau jeudi, à prendre un peu de votre temps pour Lui et les autres.

à demain

Préparatifs

Le soleil a enfin décidé de s’installer. Combien de temps, quelques jours, peu importe. Il est le bienvenu au jardin encourageant nos mains à désherber, bêcher, ranger, tondre, tailler. Il est le bienvenu autour du petit muret sur lequel je me suis assise un instant pour bavarder avec la voisine, un passant, une amie.

Le soleil s’est bien installé. Me laissant seule aussi, de belles heures, à planter de nouvelles vivaces, quelques fleurs de saisons, à retrouver de jeunes pousses presque oubliées. C’est assez étrange comme le jardin vit sa vie. Sans moi.

Le soleil a vraiment pris ses quartiers. Et zut, tous les buis, malades, ont désormais disparu… Il va falloir que je me trouve de nouveaux rameaux. J’ai repéré un arbuste, quelques branches, bien vertes, j’aime bien quand les rameaux sont verts. Ce sera là. Je ne vais pas les couper déjà mais je crois que j’ai prévenu l’arbuste, en souriant de moi-même, que dimanche, ce sera lui l’élu.

Le soleil ne me quitte pas. Les rameaux, j’en prendrai aussi pour elle, pour eux, on ne sait jamais, ils seront sans doute heureux que je leur en apporte. Dans ma boîte à couture, je sais qu’il y a quelques jolis liens. Je nouerai un ruban à leurs pieds, comme un cadeau. J’aime bien.

Le soleil a même rougi mes bras. Je ne me suis pas méfiée, il était vraiment là, proche. Il est temps de rentrer, le soir va rafraîchir le ciel.
Il me semble que mes rameaux sont préparés à être portés, que le chemin qui se poursuit pourtant va bientôt commencer.

Bon mercredi, à vous préparer aussi  😉

à demain

Ce pardon

C’est comme revivre.
Oui, il y a le goût d’une renaissance.
Il y a dans les pardons donnés et reçus un élan vers la vie.

J’ai beaucoup d’histoires de pardons en tête et au cœur, les miens et plein d’autres lus ou racontés, et c’est toujours pareil : la vie recommence après.

 

Je crois que c’est un des premiers mots que j’ai appris à mes enfants, que j’ai su leur dire aussi, que ma petite-fille connaît déjà. Parfois, je me dis qu’il n’est jamais assez usé par le monde autour de moi et que des pardons lui feraient grand bien. Le feraient vivre et revivre.

 

C’est comme un souffle coupé qui peu à peu retrouve une douce respiration.
Il y a dans les pardons échangés le vrai de nos existences.

Je me souviens, il y a quelques années, avoir rencontré deux histoires de pardons impossibles. J’ai gardé sur un coin de cahier cette phrase prononcée par l’un d’eux. “Ce n’est pas oublier, c’est simplement se donner la possibilité de vivre encore.” 

C’est comme revivre. J’y pense en ce moment, à quelques pas de fêter Sa résurrection. Il est dans nos vies de nombreuses morts qui pourraient nous mettre à terre, il est dans nos vies les pardons qui nous remettent debout.

 

Bon mardi, je vous souhaite de savoir dire et de savoir entendre les pardons en cette dernière étape du Carême,

à demain

 

De la place

On fait lever le jour un peu plus tard. Le temps s’étire et rien ne presse.
Je crois que le temps des vacances est un temps pour Dieu.

Il y a de la place pour Lui dans les longues balades en bord d’océan, dans la petite sieste qui fait du bien, dans les heures à bricoler en silence, dans les lignes des romans.
Il y a de la place pour Lui autour des tables enjouées d’amis, parmi les rires de nos enfants.
Il y a de la place pour Lui dans les détours vers les petites églises, celles qui laissent approcher nos pas.
Il y a de la place pour Lui dans les coups de main qu’on prend le temps de donner.
Il y a de la place pour lui dans les prières à peine murmurées.

Peut-être bien que Dieu a besoin de temps et que nous ne savons plus où le prendre pour le Lui donner.

Bon lundi, à Lui faire une petite place

à demain

Paix

Vendredi. Je suis arrivée vers 18h30 après quelques kilomètres de campagne. Leur maison n’est pas si loin, il faut rouler un peu, traverser les vergers, admirer déjà le jaune éclatant des colzas, approcher le pont et on y est. Je suis arrivée après la classe et le petit pot d’amitié avec les collègues pour se souhaiter de bonnes vacances.

Petite-fille s’est endormie et je dois veiller sur son sommeil quelques heures.
Au moment où j’écris, je surveille, sur son babyphone, le petit être de trois mois qui dort, paisiblement. Autour, le silence de la campagne, le chat qui vient ronronner histoire de voir qui est là, le soleil qui s’étire doucement.

On dirait que la paix s’est installée ici.

Encore un œil sur le babyphone. C’est beau un bébé endormi. Il y a comme la fragilité du petit et la force de la confiance qui se mêlent.
J’aime bien ce rôle. J’aime bien être celle qui veille. J’aime bien être grand-mère.

On dirait que le silence nous protège.

Bon dimanche, le cinquième, le cinquième déjà. Qu’il puisse s’emplir de paix, celle de nos petites vies déjà.

à lundi