Ils sont partis en stage alors on s’est dit au revoir mardi. Dernier cours, j’ai échangé une petite série de bouquins à leur prêter contre leurs carnets autobiographiques à lire.
Pas sûre d’un échange équivalent.
Parce que moi, au soir, j’ai passé deux heures à les lire sans pouvoir décrocher mon regard de leurs mots.
Un petite claque.
Ils ont répondu à mon questionnaire de Proust un peu revisité.
Ils ont dit leur défaut, leur qualité. Justesse des mots.
Ils ont dit leurs couleurs, leur animal, leurs héros de fiction préférés. Tendresse.
Ils ont écrit leur état d’esprit, celui du moment. Avec humour, souvent.
Ils ont collé des photos. Jolies.
Ils ont dit leurs dégoûts aussi. Pour les insultes, les injustices, les manques de confiance qu’on avait en eux.
Et le don de la nature qu’ils voudraient avoir. Voler au secours, soulager, guérir.
Arrêter les catastrophes.
Et leurs héros de la vie réelle. Des stars parfois. Leurs parents souvent.
Et sa p’tite soeur, pour Lui qui n’a plus qu’elle.
Et leur rêve de bonheur. Être et rendre heureux. Tous. Bluffant.
Et pas un mot, un seul, sur le virus, les masques, les râleries du monde, les bêtises des grands.
Ils m’ont fait sourire. Ils ont 14 ans.
Merci.
Une jolie p’tite claque.