Il y a des moments très jolis. De tout petits instants.
Ma petite Marie, aujourd’hui et au hasard de son ordinateur, dans les dédales de fichiers qu’on range sans les ouvrir très souvent, a retrouvé des photos oubliées de vacances en Bretagne.
Mes enfants adolescents. Leurs rires. Leurs bons mots. Leur complicité.
Et une petite vidéo. Un peu longue quand même.
13 minutes et des poussières.
13 minutes et des poussières.
Pierre avait 15 ans et son portable. C’est étrange parce que même si j’ai joué la maman frileuse sur les outils de communication qui débarquaient dans notre vie il y a moins d’une dizaine d’années, j’ai très vite aimé cette manière d’avoir un téléphone, d’attraper des instants en photos, de filmer des bouts de nous. Et de les garder.
13 minutes et des poussières. À faire défiler une route familière du Morbihan et à écouter leurs voix. Leurs voix qui rient, leurs voix qui chantent, leurs voix qui blaguent à l’arrière de la voiture.
Et surtout leurs voix qui s’aiment.
Et notre silence à nous deux, à conduire, à regarder cette même route, à les écouter sans doute et sans rien dire.
13 minutes et des poussières et vers la neuvième je crois, ma voix.
– Vous êtes heureux ?
Je ne suis même pas certaine de l’intonation interrogative de ma question.
Je ne suis même pas certaine que ce fût une question.
13 minutes et des poussières.
Il y a des moments jolis. De tout petits instants.
De présent et de souvenirs et de nos vies mêlées qui me font dire et redire que je ne me trompe pas à aimer comme Il m’invite à le faire.
Tout le temps. Et seulement ça.