C’est difficile d’expliquer cet absolument beau qui se passe dans la prière.
J’ai déjà essayé de le dire à des jeunes il n’y a pas si longtemps, à des amis parfois qui me demandaient ce que c’était la prière, ce que c’était ma prière, à quoi ça ressemblait, et comment je savais que c’était une prière d’abord.
C’est difficile. Je ne sais pas trop l’expliquer en vrai.
En revanche, je peux raconter.
Oui, parfois, je peux la raconter.
Ça ne se passe pas toujours au même moment, ni toujours dans le même endroit. C’est au tôt du matin, au cours de la journée, au soir.
C’est avec une tasse de café entre les mains, au bout de ma plume sur un petit cahier, au bord d’un océan, sur un chemin vers une abbaye, dans ma voiture, entre deux rayons d’un supermarché.
C’est n’importe quand et n’importe où ma petite prière.
Mais c’est toujours de la même façon, exactement de la même façon.
Il y a ce truc assez beau, c’est que je la reconnais.
Ça n’a rien à voir avec une conversation intérieure qui m’arrive plus souvent qu’à mon tour parce que oui, je me parle, je m’engueule, je m’encourage. Mais non, c’est pas une petite voix au dedans, pas du tout. Et surtout pas ma voix.
C’est même tout le contraire.
Je n’entends absolument rien d’autre que du silence. C’est même ça qui est beau. Alors que j’ai toujours un tas de trucs qui fourmillent à mille à l’heure dans mon crâne, ma prière elle, elle fait le silence.
Silence total.
C’est un peu comme si tout s’effaçait un instant, parfois fugitif, pour laisser de la place à Dieu.
C’est juste ça.
Je dis – ou le plus souvent j’écris – mes mercis, mes pardons, mes demandes, mes mots parfois sans rien d’autre autour. Juste mes mots.
Puis, l’instant d’après, le silence vient les envelopper, doucement.
Parfois, le silence vient envelopper mes mots en même temps que j’écris. C’est d’ailleurs pour cela que j’aime écrire mes prières.
Le silence vient envelopper chaque boucle, chaque trait, chaque point de chacun de mes mots.
On dirait qu’Il les écoute.
On dirait qu’Il les emporte.
Et je reste là, quelques secondes, quelques minutes, à essayer d’écouter à mon tour.
Je n’entends rien.
Le silence toujours.
Pas l’absence, non.
Le silence.
Et je reste là, quelques secondes, quelques minutes, à sentir mon cœur.
Je ne sais pas l’expliquer. Il n’y a pas vraiment de mots. C’est difficile.
Mais à cet instant-là, je crois, je sens, je sais qu’Il est là.
Et c’est beau.
J’ai tout loupé, tout tes beaux mots de Carême, je viens de tout rattraper en lisant tous tes billets de carême mais quel idiot de ne pas être venu… c’est étrange que je tombe sur la prière ce soir quand même, c’est assez beau en fait. Merci, j’espère que tu continueras après, encore, au-delà de Pâques, c’est ce que tu sais faire le mieux dire le beau , il a raison l’ami moine. Tu lui as dit que tu avais suivi son conseil ?
Merci Vincent 🙂 Tu n’as rien loupé, je suis certaine que le beau, tu en as pris plein les mirettes en regardant autour de toi depuis le début de ce Carême 😉
C’est drôle la prière oui. Tu sais aujourd’hui, il y avait plein plein plein de trucs très beaux que j’aurais pu raconter ici mais parfois j’ai envie de garder ça seulement pour ma prière, parce qu’au final il n’y a que Lui qui me lit vraiment. 🙂
Non je n’ai pas encore revu le frère moine, mais je lui raconterai je pense, oui.
Comme Vincent… mais lire d une traite tes billets ça a l’avantage de faire plein de beau d’un seul coup. Mille mercis <3