Je ne sais pas très bien faire ma petite prière.
Ni celle du soir, ni celle du matin d’ailleurs. J’ai bien appris pourtant. Le silence, les mercis, les pardons, les s’il te plaît. Le chemin qui prend du temps pour aller jusqu’au fond de son cœur, les mains qu’on rapproche, les paupières qui se ferment. Mais je ne sais pas très bien cette petite prière-là. Je crois même que je fais un peu semblant quand j’essaie.
Peut-être que c’est à cause du verbe faire, peut-être qu’elle ne me ressemble pas. Parce que, pour vous dire la vérité, ma petite prière, je n’ai pas vraiment l’impression de la faire.
Je la touche des doigts lorsque je caresse les pages de mes livres.
Je la sens sur ma peau quand le vent trop fort fait frissonner mon matin.
Je l’entends dans les bonjours amis et les bons mots d’enfants.
J’y goûte même sur les crêpes dorées à la fin des journées, dans les pots de confiture où je laisse traîner la cuillère.
Je la regarde dans les blessures et les sourires autour.
C’est pas de la poésie à deux balles non. Ma petite prière, je ne la fais pas.
Peut-être bien parce que je Le sais là, tout à côté, très près, pas loin, à bien vouloir me donner la main. Tout le temps.
C’est ça oui et ma petite prière, elle est là quand moi aussi je veux bien attraper La sienne.
❤
Tellement juste. Merci pour ta prière ce matin.