Un mercredi qui court encore entre les classes du matin et l’après-midi trop occupé. Enfin le temps qui s’arrête, essoufflé. Rentrer à la maison en sachant que je vais pouvoir grappiller un peu de temps au temps.
Je grimpe dans mon bureau.
La pièce fermée depuis l’aube a besoin de respirer. J’ouvre sa fenêtre. On dirait que la vigne vierge élance ses bras, empoigne le premier nuage qui passe, fait un pas de deux, et valse, valse, valse. Les nuages bombent leur torse, peut-être bien que leur cœur bat un peu plus fort. Leurs contours en fil d’argent me sourient.
Le ciel raconte le beau quand nos yeux s’y accrochent.
Je m’assois enfin à mon bureau.
Il faudrait se mettre au travail. Juin demande encore, juin demande beaucoup. Peut-être même davantage auprès des jeunes fatigués, démotivés parfois, avec les collègues fatigués eux-aussi. Il faut être là. Encore.
Je souris. Je lève le nez.
Le Ciel pourrait bien avoir des réponses à mes questions et mes yeux l’interrogent encore.
Mais le ciel aujourd’hui semble seulement me dire que la vie est jolie vigne amoureuse qui virevolte dans des bras qui dansent tout ronds de douceur.
Il faudrait fermer la fenêtre maintenant, se concentrer un peu.
J’ouvre mes cahiers, j’allume l’ordinateur. Il faut préparer.
Un regard encore.
Le Ciel nous dit d’aimer la vie. Cela n’a rien de naïf.
Le Ciel nous dit d’aimer. C’est sûr.