“Je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.”
M’abaisser. C’est mon verbe d’évangile en ce deuxième dimanche de l’Avent.
M’abaisser. J’aime assez le pronom qui s’y colle et me concerne. M’abaisser, nous abaisser, s’abaisser, ce verbe n’a de véritable sens que si le mouvement se fait avec tout notre être, physique et mental, de corps et d’esprit.
Petite, je me souviens que la crèche était toujours installée au pied du sapin et qu’il fallait s’agenouiller pour Te voir.
Et j’y pense souvent, en ces temps de fin d’année au collège, temps plus rudes qu’à leur habitude, quand mon corps au soir fatigué se pose pour un temps de repos et de prière.
Cela commence toujours par mes genoux qui se plient doucement, le dos qui se recroqueville parfois, les mains qui cessent de faire, on dirait que mon corps veut diminuer, qu’il veut se faire plus petit.
Parfois, il reste ainsi, longtemps, sans que rien ne se passe, ni mots, ni pensées, ni larmes, comme vide.
Puis, le corps peu à peu délaissé, fait place au dedans, jusqu’au cœur parfois.
Je me demandais hier comment prier, c’est peut-être cela simplement. Un mouvement vers Toi, laissant toutes les hauteurs de nos vies pour se retrouver au plus près, au plus proche, à côté de La Tienne.
Deuxième semaine de l’Avent qui commence Seigneur, donne-nous de rester petits pour mieux Te voir.