Hâte

Il lui a peut-être fallu une semaine à Marie. Une bonne semaine de marche à pied. Un âne peut-être ? Juste enceinte. Seule ou presque. Avec la fatigue. Des nausées ?

Mais elle avait hâte de partager la bonne nouvelle. Je me suis dit ça la première fois que j’ai su que j’étais enceinte.

J’ai eu la même envie folle de partager la nouvelle avec mes très proches. On a pris l’auto, on a parfois fait pas mal de kilomètres. On s’est arrêté sur le bord des chemins parce que le ventre brassait trop. Il y avait une joie profonde qui m’empêchait de me plaindre. J’étais même heureuse d’avoir quelques-uns de ces symptômes “occidentaux”. Je me demande même si je ne les ressentais pas juste pour me rassurer. Oui, j’étais enceinte. Bien sûr que je l’étais.
Je me suis dit aussi je ne suis pas seule, je n’ai pas des kilomètres de marche à faire.

Mais je ressentais sa hâte.

Il est des joies qui ne sont joies que parce qu’on les partage à ceux qu’on aime.
Je crois qu’au fond ils sont comme ça mes Noëls.
Dire et redire que ce tout petit, fragile, minuscule corps de notre humanité, est Dieu.
Chaque fois que l’Avent recommence, je ressens cette hâte à sortir mes santons, à  refaire ma crèche, à accrocher ma couronne, à allumer la première bougie, à décorer le sapin, à cuisiner des sablés. Comme si chaque fois, il y avait une urgence à L’annoncer encore. Et j’ai hâte, chaque décembre, d’arriver à la veillée et par mon chant de Le clamer, de L’acclamer, haut et fort. Oh pas trop quand même… c’est un bébé qui dort encore.  😉

J’ai hâte.

 

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