40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.
J’écoute cette chanson. Futile distraction. J’ai posé le casque sur mes oreilles pour ne rien entendre du dehors. Brève évasion. Je sais que le monde est là. Je l’aime malgré absolument tout. Petite entorse. Je le voudrais tellement plus. Plus juste. Plus calme. Plus doux. Inutiles superlatifs.
J’écoute cette chanson. En boucle. Je pense à mon plus vieil ami. C’est ridicule de le dire. Ça ne sert à rien qu’à se faire doucement moquer de soi. Je m’en fiche un peu. Je ne le dis à personne. Sauf à vous.
J’écoute cette chanson. Ce soir, le monde me fait peur. Comme souvent. Et lui seul me console. Avec ses mots.
Je chante. J’aime bien chanter en anglais. Ça le fait marrer. Les paroles surtout.
-Nous sommes de vieux amis. Depuis quand, dis ?
-Moi, depuis toujours, et toi ? Un premier Noël dont tu te souviens ?
-Ah non…du plus loin que je me souvienne… une mi-Carême ! On m’avait encore parlé de Toi devant des crêpes. J’avais trouvé ça bon. Après, on m’a offert un petit cahier et depuis je n’ai cessé de T’écrire, Tu te souviens ?
– Oui.
Je chante. J’ai moins peur.
Et Mon vieil, Mon meilleur ami est près de moi.
Toujours.
Merci Jésus.