Merci

 

Il y a eu presque 40 petits billets de quelques soleils qui m’ont tapée sur l’épaule, m’ont attrapée, rattrapée parfois, m’ont fait retournée  (un peu) et me font dire merci, à voix basse quelquefois, à voix haute aujourd’hui.

 

Merci à vous, amis de près, de loin, de passage ou de toujours, d’avoir pris le temps de vous arrêter un peu ici, discrètement, sans faire beaucoup de bruit. Vos lectures fidèles chaque jour font que je suis encore là.

Merci, les amies, les amis, les proches de m’avoir partagé des moments de vos lectures en petits commentaires ici ou là, dans le vrai de nos rencontres souvent. Vous savoir là fait toujours chaud au cœur.

Merci à toutes et tous d’avoir osé ce bout de chemin avec moi. Un Carême de soleils et de mercis, c’était peut-être un peu facile, presque trop simple. Peut-être. Mais c’est surtout ce que je fais avec ma Foi en ce monde souvent bouleversé: savoir encore regarder le beau et le bon. Finalement, ce n’est pas si simple…

 

Je vous souhaite un très beau temps de Pâques, une belle veillée ce samedi soir, un beau dimanche de joie, des flambeaux qui vont réveiller la nuit, vos sourires qui vont éclairer l’obscurité, vos – ah zut je n’ai pas encore le droit de le prononcer mais à écrire c’est pas pareil 😉 – vos alléluias qui vont monter au Ciel pour le rejoindre, Vivant !

à bientôt, je vous laisse maintenant;
à bientôt, je ne sais pas quand, mais à bientôt, forcément.

Merci, mille mercis   🙂

Corine

Ciel bleu

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

C’est toujours difficile de vivre le vendredi saint autrement qu’en prières mais ma vie est ainsi et peut-être – non, certainement- c’est ce que Dieu veut.
Que la vie continue.

Alors aujourd’hui, il y a eu mes élèves tout au long des heures, mes collègues, un concert même avec mes troisièmes parce que la programmation était ainsi. Il y a eu les nouvelles de papy et sa vieillesse qui nous fait prendre la route de l’Ephad, douloureux chemin que de quitter sa maison. Il y a eu Marité, croisée juste devant le centre pastoral au retour de ma journée, et ses beaux mots réconfortants et pleins d’Espérance sur le chemin de Croix qu’elle avait préparé pour les très anciens.

Et il y a eu le soleil et le ciel bleu.
Sur cette photo de notre petite aumônerie.
On a passé nos récrés cette semaine à dessiner, à colorer, à raconter sur la porte vitrée.
Et sur cette photo, il y a sa mort. Il y a sa mort et le ciel bleu, en reflet.
Il y a ta mort Jésus et le ciel bleu que ta résurrection nous fait entrevoir.
Il y a ton ciel bleu d’Espérance.

Merci.

Mots doux

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

17 heures a sonné et on se dit vite au-revoir dans la salle des profs parce que ce soir… “on me lave les pieds !”
Manue sourit, je ris, on rit de ce qu’on trouve toujours un peu étrange et pas si simple. Pas si simple de se laisser faire, de se laisser aller au service, pas si simple de dire oui au service.
Quelques collègues nous écoutent.  Elles nous regardent, ne disent rien, sourient de nous voir sourire. On paraît peut-être un peu étranges.  😉

17 heures a sonné et avant même de me dire quoi que ce soit, Manue m’avait glissé ce petit mot qu’elle avait écrit à la fin de son cours pour ne pas oublier de me le partager, ou peut-être parce que c’est beau d’entendre un petit sixième parler de l’indicible, ou peut-être bien pour que je le garde dans ma poche pendant ce Jeudi Saint vers lequel je m’apprête d’aller.

 

Merci A. pour tes mots, merci Manue du partage.

Bon Jeudi Saint chers amis, à demain.

 

 

 

 

Ma foi…

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

Mercredi.
C’est toujours étonnant d’égrainer les jours de la Semaine Sainte. Pourtant, l’habitude est là. Les Rameaux qui ouvrent les portes de Jérusalem, le lundi qui attend, le mardi qui s’inquiète déjà, le mercredi, chez moi, qui se rassemble en sa cathédrale pour la messe chrismale comme une pause de joie, et dès demain, une marche, soir après soir, vers la veillée.

Mercredi. J’ai toujours l’impression étrange que le temps traîne les pieds. Ou c’est moi. J’aime passionnément, oui passionnément, cette semaine et dans le même temps exactement, elle me bouleverse, ces jours me bouleversent. Pourtant, je sais que demain et vendredi, je serai professeur comme d’habitude au milieu de mes heures collégiennes, maman comme d’habitude au téléphone avec mes grands qui organisent nos retrouvailles de Pâques, épouse, amie, voisine, comme d’habitude, je serai celle que je suis toujours. Mais je serai aussi – et peut-être encore davantage – celle qui essaie de mettre ses pas dans les Siens, celle qui peut-être encore davantage essaie de comprendre combien le chemin de Jésus est celui de mon salut, petitement, humblement et, vraiment, joyeusement.
Celle qui croit.

Mercredi. Merci ma Foi d’être toujours là.

Au pied du mur

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

Il est au pied du mur. Je n’arrête pas d’y penser depuis ma lecture matinale. Aucun échappatoire possible, pas d’autre issue, pas la moindre possibilité de marche arrière. On se dit… pourtant Judas, Il sait que Jésus sait. Il pourrait encore faire autrement. Ne rien faire, ne rien dire, ne pas trahir. Mais non. Jésus semble lui-même lui redire ce qu’il faut qu’il fasse.
Il est au pied du mur.

J’y ai pensé toute la journée, à tous ceux qui n’avait pas le choix d’un autrement, quel qu’il soit.

On a continué à peindre notre chemin de Pâques au collège. On prépare la scène du Jeudi Saint. On a parlé un peu de Judas, de trahison, d’amitié aussi, tout en dessinant Jérusalem sur un petit panneau à l’entrée du chemin.
-Madame, on ne va quand même pas le mettre Judas…On pourrait choisir ce dessin, on ne voit que Jésus et ceux qui sont à côté de lui. On pourrait se dire qu’il a déjà quitté la table hein ?

 

J’y ai repensé encore ce soir en recevant mes sixièmes et leurs parents.
-Tu es au pied du mur maintenant, à toi de montrer que tu peux donner le meilleur de toi.

Ce papa ne semblait pas si bien dire. C’est drôle comme être au pied du mur peut parfois être une étape pour ne pas trahir ni se trahir mais pour se dépasser. Ça m’a un peu réconciliée avec l’expression.

 

En rentrant, un petit clin Dieu encore qui a détourné mon regard vers le pied de mon mur. Celui qui renaît chaque année et offre des couleurs qui osent se marier avec les pierres, harmonieusement.

Joli pied de mur, merci.  🙂

Le lundi

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

– Et le lundi, il a fait quoi le lundi Jésus?

Entre midi et deux, on a sorti peintures, crayons, dessins et évangiles. Cette année, comme on a une aumônerie avec une jolie porte vitrée qui donne sur la cour de récré, on a décidé de dessiner et de raconter aussi un chemin de Pâques sur la vitre. Il fallait bien que je leur parle de la semaine sainte mais je suis passée un peu vite du dimanche des Rameaux au Jeudi Saint.

-Et le lundi, il a fait quoi Jésus ?

On s’est demandé ce qu’on ferait si on était Lui, si on arrivait acclamé, pour une grande fête, et si on savait qu’on allait être arrêté, condamné, souffrir et mourir.

 

-On resterait avec nos amis et notre famille pour les aimer encore.

 

Jusqu’au bout.

 

Merci mes jeunes collégiens de vos questions et de vos réponses.

Entrons…!

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

On a partagé notre goûter dans notre aumônerie vendredi après la classe, avant de prendre la route. D’habitude, elle nous mène vers le monastère de Martigné-Briand. Cette année, on avait décidé qu’on irait dans un autre endroit. Oh… on ne souhaitait pas changer pour changer et Martigné est ancré en mon cœur mais voilà, j’ai eu l’occasion de passer une journée à l’abbaye de Notre-Dame des Gardes en septembre et le lieu d’accueil pour les jeunes découvert là-bas m’avait semblé plus adapté et vraiment de grande qualité. Aujourd’hui, emmener un groupe de jeunes ados devient une affaire exigeante, c’est normal je crois, et il ne s’agit pas de se tromper. Bref, l’accueil Saint-André de l’abbaye est vraiment plus que chouette.

Sœur Martine m’avait écrit dans son mail qu’on pourrait entrer, qu’elle laisserait la porte ouverte, qu’elle serait aux Vêpres et qu’il ne faudrait pas hésiter à s’installer en l’attendant.

Entrons !

 

Avec nos jeunes de 5è, Manue et moi, nous avons vécu presque 24 heures extraordinaires de sourires, de paix, d’accueil.
Et je crois que grâce à eux tous, je suis moi-même entrée dans la semaine sainte avec une plus grande joie encore.

 

J’ai partagé mes photos en rentrant à la maison et ce qu’on avait vécu, pleine d’enthousiasme. Le p’tit mari m’écoute souvent d’une oreille distraite. Cette fois, ma prière pour son papa que j’avais emmené dans un coin de mon cœur l’a touchée. Au soir, il m’a rapporté des branches de buis cueillies entre deux averses. On entre déjà dans la semaine sainte m’a t-il dit.

Entrons !

 

Avec nos peines, nos fardeaux un peu lourds à porter, nos immenses joies, avec ce qui fait nos vies dans ce qu’elles ont de plus quotidien, de plus simple, de plus fort, avec Dieu au beau milieu.

 

On y est donc chers amis, on y est. Il est aux portes de Jérusalem.
Lui aussi, il entre.

Merci d’avoir été là au long de ce Carême. Je vous redis encore une fois combien vous aidez ma petite prière, combien vous m’avez aidée à regarder les soleils et à dire merci.
Je reviendrai je pense au long de cette semaine qui grimpe doucement vers Pâques. Pour redire merci… ce n’est pas le moment de s’arrêter déjà.  😉

Alors, avec Lui, entrons !

 

Presque pour rien

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

10 jours à peine et voilà.
3 jours et la semaine sainte s’ouvre à nous. J’ai hâte d’être à dimanche.

Demain soir, je ne viendrai pas vous raconter parce que je pars 24 heures en abbaye avec mes petits 5è. Je reviendrai un peu samedi.

Et pour le soleil d’aujourd’hui ?
J’allais presque l’oublier.

Je me suis fâchée après lui parce que ça fait un petit moment qu’il refuse de travailler au fond de sa classe de 3è. Il ne fait pas de bruit mais il ne fait rien. Finalement, je me rends compte qu’il ne me dérangeait pas plus que ça sauf que mon boulot de prof, ce n’est pas de l’oublier. Chose que je faisais un peu quand même.
Aujourd’hui, je me suis fâchée contre lui. Peut-être que ça l’a remué un peu, je ne sais pas, mais au moment de la pause, il s’est levé et est venu me voir au bureau avec son livre, m’expliquant pourquoi il n’avait rien fait. En vrai, je ne suis pas certaine que l’explication était bonne mais je m’en fiche un peu: on s’est parlé pendant cinq grosses minutes. Très calmement. Puis, j’ai redémarré la deuxième partie du cours.
Il a bossé.
En vrai.
Petite victoire du dialogue.
Peut-être éphémère.
Petite victoire quand même.

Il y a des petits soleils qui ne payent pas de mine. Ils font juste du bien à une ou deux personnes. C’est rien. C’est beaucoup.

 

Merci aux minuscules p’tits riens qui rendent la vie, même d’une seule personne, un peu plus jolie.

Demain, vendredi, départ pour l’abbaye, complies, veillée. Je vous emmène avec moi, promis.  🙂  Alors, à samedi.

Pas si petits que ça

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

Il n’y a pas grand chose à dire. Ou peut-être qu’il y aurait tant que je ne sais pas par où commencer.

En vrai, il m’arrive de râler des jours qui débordent parce qu’en plus des cours, des réunions, du quotidien, il y a la paroisse. Et ces temps de préparation à la première communion qui forcément prennent du temps. Sauf que je crois que j’aurais un peu de mal à m’en passer, en vrai.
Pas du temps mais des temps passés avec eux.
Avec ces gamins de 9-10 ans. Ces chouettes gamins de 9-10 ans.

Il n’y a pas grand chose à dire. Un peu quand même.

D’abord, aujourd’hui, ces gamins, je crois qu’ils choisissent d’être là. Je crois surtout que même si leur nombre fait figure de peau de chagrin, ils sont là. La majorité ne va pas à la messe souvent. La majorité en vrai ne va pas à la messe vous savez. Ils font du caté à l’école oui, mais en dehors de ça, de leur choix et de la bonne volonté de leurs parents de les suivre -parfois juste un tout petit peu- dans leur préparation, Jésus, Lui, Il n’est pas des masses dans leur vie.

C’est ce qu’on croit.

Mais là, on a tout faux.

 

Suffit de les écouter un petit peu.
Suffit de laisser aller leurs mots quand je leur parle de prière.
Suffit de les regarder écrire, discrètement.

Suffit d’aimer leurs questions aussi.
Suffit de croire qu’ils ne sont pas si petits que ça.
Que leur amour pour Dieu n’est pas si petit que ça.

 

Merci les enfants de m’aider à prier, merci de toujours faire grandir ma Foi.

 

 

 

 

Et les mains qui dansent

40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.

Je m’étais dit lundi soir, je prendrai le temps.

J’ai laissé mon cartable, mes cours, mes élèves dans un coin du bureau et j’ai attaché un vieux tablier. Farine, sel, huile et eau. C’est facile. Il faut juste du temps.
J’ai versé dans un très très grand bol en terre cuite. Elles devaient faire comme ça. J’ai pétri. Longtemps. Farine, sel, huile et eau petit à petit. C’est facile, il faut seulement un peu de temps.
J’ai pétri encore. C’est comme l’argile la pâte à pain, il faut faire danser ses doigts, laisser aller jusqu’au bout des ongles, ne rien dire. C’est facile, il faut juste du temps.

La boule de pâte bien lisse s’est reposée sous un linge humide. J’ai repensé un peu à ces deux élèves qui, en fin de journée, n’avaient envie de rien, qui ne veulent plus grand chose. Je me suis dit en souriant qu’ils devraient faire du pain et quelque chose de leurs dix doigts.
La boule de pâte bien lisse sous un linge humide a pris son temps elle aussi. Je crois que j’ai murmuré un tout petit bout de prière pour mes deux élèves à côté. Elles devaient faire comme ça, prier en cuisinant, pour ceux qui allaient moins bien. Peut-être.
La petite heure a passé vite finalement. Le temps de ranger deux ou trois bricoles dans la maison. Elles devaient faire comme ça elles aussi, le temps d’une tétée à un petit enfant, ou le temps de puiser de l’eau dans un seau, ou même le temps de retourner des fromages de chèvre à égoutter. Peut-être.
Ensuite, c’est facile. Des petits pâtons à étaler. Quelques coups de paume et la main qui fait danser encore la pâte pour l’étirer finement. Asma m’a appris, sans rouleau de cuisine. Comme elles.
Et faire cuire, laisser la pâte gonfler en de petits endroits sous l’effet du feu, parfois.

Je m’étais dit lundi soir, je prendrai le temps. C’était ce soir.
J’ai préparé des galettes de pain sans levain pour nos futurs communiants. Dans leur grand temps fort de mercredi, ils mimeront la Pâque juive, la Cène, la messe. On fera le lien avec Jésus, ses Paroles et …son pain.
Bien sûr son pain.
Celui de son pays. Tout plat comme une hostie.
Son Pain, celui que les femmes de son temps préparaient.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à elles le Jeudi Saint notamment, et souvent à la messe. À elles qui prenaient le temps.
Farine, sel, huile, eau. Pétrir. Laisse reposer.
Faire danser ses mains.
Cuire.
Sur Sa table, c’est le pain des femmes de son pays, celui de sa mère, celui de Marthe sûrement, c’est ce pain-là qu’il a rompu et partagé.
Et Jésus savait alors combien, plus qu’habituel, plus que facile, il était précieux.

 

Merci à nouveau à ce temps pris au temps, le nez dans la farine, les mains qui dansent sous la pâte et avec Lui, au cœur.

P.S. Ne vous inquiétez pas, je ne viendrai pas demain. Mais, à mercredi, promis.  😉