Modèles

Bien regarder les petits fils argentés qui colorent l’espace de notre monde, de nos vies, de nos cœurs. Parce qu’ils existent, en vrai. 

Jour 4

On m’a dit qu’il y avait eu Nicolas et Pimprenelle mais je n’en ai aucun souvenir. Non, je crois que tout  a commencé avec Julie et François sur une petite île faite pour les enfants et seulement eux, puis, assez vite, c’est Claude et son Club des cinq qui ont pris le relais pendant quelques années. Ensuite, Alice, un peu, mais elle n’a jamais vraiment rivalisé avec les quatre cousins et Dagobert.
Et après ?
J’ai passé la dizaine d’années et mes héros et héroïnes ont quitté le petit écran ou les pages des romans pour porter les prénoms de vraies vies que je trouvais extraordinaires. Il y a eu Teresa, Emmanuelle et Pierre, oui surtout Pierre. Une mère, une sœur, un abbé, me voilà bien partie. 😉 Oh mais pas seulement. J’ai dévoré les aventures d’un commandant Cousteau dont je ne sais pas le prénom d’ailleurs, d’un Christian qui voyageait appareil photo en main dans les coins les plus reculés des savanes ou encore d’un Paul-Emile parti seul aux confins des grands froids. Coincée dans ma chambrette, allongée sur mon lit en chaussettes et pyjama, les mains enfouies dans mes joues, je me rêvais la plus grande des aventurières.
Puis, il y a eu ces temps où le monde a touché ma vie, c’est peut-être là, juste à ce moment-là, que l’enfance se termine. Indira, Lech ou Vaclav ont jalonné mes heures étudiantes et la vie a continué, ponctuée de prénoms qui font nos convictions, nos avis, nos idées.

Je crois bien que nos vies sont tissées de ces liens-là : modèles imparfaits parfois ou, au contraire, beaucoup trop lisses je ne sais pas, personnages imaginaires ou non, il est des prénoms qui nous donnent simplement envie d’être là, d’avancer, de chercher. Je n’ai pas oublié Jésus, Joseph, Tobie. Ils sont là, eux aussi.

Depuis ce début de Carême, juste commencé, je tire de ma mémoire et de mes jours présents les petits fils d’argent qui la rendent plus belle. Je me suis vite rendue compte dans cette entreprise nouvelle d’écriture qu’il me serait difficile de poser là quelques prénoms importants de ma vie.
Pudeur.
Pourtant, je sais que d’une façon ou d’une autre, je ferai le tour du joli de ces liens-là.

Puisse ce premier dimanche de Carême écrire dans nos petites prières les prénoms de ceux que nous aimons – ceux que nous n’aimons pas assez, oui, peut-être aussi.  😉
Bon dimanche mes amis, à lundi                                 .

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.