C’est presqu’une overdose de mots à chaque fois: il faut trouver l’adjectif le plus juste, la bonne dose entre l’encouragement et les conseils, les remarques pour progresser sans se mentir, les mots qui ne blesseront pas.
C’est difficile parce que l’enjeu est là: en très peu de mots, signifier à chacun de mes élèves ce que je mesure de son travail, de son attitude, de ses progrès. Ce que je peux lui donner comme conseils.
Et toujours chercher les mots qui pourraient faire grandir.
Je ne crois pas qu’en plus de 35 ans de métier, j’y arrive à chaque fois. Loin de là. Ce que je sais en revanche, c’est que remplir les bulletins de mes élèves me vident, au sens littéral du verbe. Je cherche en moi ce qu’il y a de plus juste à leur dire. Et je peux vous assurer qu’en un nombre de signes imposés, c’est assez physique.
Alors, voilà, j’aime assez que mes deux premiers trimestres correspondent à chaque fois à mon Avent et à mon Carême ou, du moins, à un bon bout d’entre eux. Parce que c’est bien là que je viens chercher, au creux de mes petites prières, les mots qui me manquent, corriger ceux qui se voudraient injustes, effacer ceux qui seraient de trop, ajuster mes petites notes griffonnées sur chacun au fil des jours.
À l’heure où j’écris, je clôture ma dernière classe et, un peu fatiguée, je vais les confier, tous, chacun d’entre eux, à Dieu.
Ils ne le savent pas. Jamais, je ne leur dis. Ils ne le sauront jamais.
C’est la douceur de ma Foi de croire que Dieu m’entend et qu’Il est là pour tous, pour chacun d’entre eux, et un peu dans mes mots.
à demain
MERCI