Il y a comme un peu d’hésitation.
Depuis une bonne semaine, les manuels, les classeurs et l’ordinateur ont pourtant pris le pas sur les lectures et écritures d’été. Les derniers éléments du programme, les nouvelles œuvres à faire lire, les idées – neuves aussi. Depuis quelques jours déjà, on a repris contact. “On” ? Mes collègues surtout celles de français anciennes et nouvelles. Les projets s’échangent par mail ou téléphone. On va se voir oui, on attend encore.
La rentrée oui mais… il y a comme un peu d’hésitation.
La paroisse prépare elle aussi sa “reprise” et mon équipe de quartier ouvre la marche avec la liturgie du dimanche de septembre, celui juste après la rentrée. Il y a cette Sagesse à comprendre, et Paul oh… comme on se souvient bien d’Onésime et Jésus qui nous invite toujours à sa suite. On décortique l’été et l’après. “On se retrouve chez Frédéric, ce sera encore un peu les vacances sur sa terrasse! ” Pas au centre pastoral, pas comme d’habitude, on a ce temps-là. La rentrée oui mais… il y a comme un peu d’hésitation.
Les enfants sont toujours là. Bientôt ils vont repartir vers leurs études, pour un long voyage aussi et nos messages nous garderont ensemble. Il y a leur vie qui grandit. Et reviennent en mémoire les cartables neufs, la liste de rentrée, les nouvelles chaussures, tout ce qu’on ne fera plus. Il y a un sourire heureux, aucune tristesse. La nostalgie a la douceur des bons souvenirs. Mais pour l’heure, ils sont encore là! “Et si on se faisait un pique-nique demain sur les bords de la Loire ?” Ce sera deux ou trois heures de parenthèse comme si l’été restait un peu, il fait si beau. La rentrée oui, mais… il y a comme un peu d’hésitation.
Au tôt du matin, mon café, ma Bible ouverte et mes mots. Il y a ces moments inscrits à mon temps, ces moments toujours là, ces instants que j’aime. Je suis une fille des habitudes je le sais bien. “Tu aimeras…” Au tôt du matin, son futur pourtant, son futur si proche et en même temps il semble si loin parfois ce verbe aimer quand les pardons restent silencieux, quand les heures courent sans merci, quand le temps reprend ses droits sur nos vies. Il m’invite sans cesse à un futur à aimer pourtant. La rentrée oui mais…il y a comme un peu d’hésitation.
Depuis une bonne semaine, il y a cet entre-deux. Le temps qu’on a encore avant que tout ne reprenne.
Au tôt du matin, les cours dans un coin de ma tête il faut vraiment que je relise ces pages et ce roman de vacances à peine terminé, ma Bible et son”tu aimeras ton prochain comme toi-même” bon sang mesure t-on jamais ce qu’Il nous demande, le pique-nique à préparer j’ai peut-être le temps d’une tarte aux myrtilles, tout se mêle, tout s’emmêle, tout est lié.
J’ouvre la fenêtre.
Je respire le temps.
L’aube semble elle aussi hésiter à commencer le jour.
Le Ciel crayonnera ses je t’aime pourtant.
J’aime bien cette douce hésitation.