Dis-moi comment…

 

Ça commence à me toucher je crois, à m’égratigner doucement, ça fait mal.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que dans ma petite paroisse, c’était différent. C’est sans doute encore un peu différent oui. Je donne la communion régulièrement comme pas mal de mes amies paroissiennes. Trois filles servent autour de l’autel au milieu des garçons. Et tous nos partages, si nombreux, se font toujours tous ensemble.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que ça ne changerait rien dans ma Foi, ça c’est clair, ça ne change absolument rien. Entre Jésus et moi, de toute façon, il n’y a jamais eu vraiment d’intermédiaire. Mais il y a quelque chose qui change doucement, presque insidieusement, quand je pars vers l’église.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que tous ces crimes abjects d’hommes, parfois de femmes, qui avaient tous promis à Dieu de Le suivre et ont abusé d’enfants, de jeunes gens ou de jeunes femmes, je me disais que ce n’était pas seulement eux mon Église. C’est vrai, infiniment. Et qu’ils seraient jugés. Mais si mal. Et je ne suis pas si forte pour l’aimer comme avant cette Église.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant.
C’est difficile aujourd’hui.

Bien sûr, je vais à la messe mais je ne sais pas pourquoi mes dimanches au matin sont toujours comme un peu tristes. Bien sûr, je parle de Jésus aux tout-petits, aux jeunes, aux un peu plus grands mais je ne sais pas pourquoi je ne peux plus prononcer certains mots devant eux. Bien sûr, je prie encore. Mais souvent,  tellement loin de mon Église.

Je me croyais bien plus forte que ça.
Mes amis sont là, encore, ma famille, toujours, pour me parler du bon, du beau, du doux de la vie. Je les vois mal sous les voûtes pesantes.

Dis-moi, Jésus, montre-moi un bout de ton chemin pour soulever mes pas et avancer encore, dis-moi comment, dis-moi.

2 réflexions au sujet de « Dis-moi comment… »

  1. Tu es courageuse d’avouer que , bouleversée pourtant, tu commences , commences seulement à éprouver ce que bon nombre éprouve depuis longtemps. Merci.

    1. oui, merci. Le courage me semble bien ailleurs pourtant du côté de celles et ceux qui souffrent dans leur chair.
      Il n’empêche que je continue tu sais.. à bientôt pour un billet plus doux 🙂

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