Au fond d’une petite prière

Bien regarder les petits fils argentés qui colorent l’espace de notre monde, de nos vies, de nos cœurs. Parce qu’ils existent, en vrai. 

Jour 10

Dix jours. Un quart de Carême. Oui, je sais, je compte les jours parce que c’est toujours… long. 😉

En relisant ma semaine, je me dis que ce chemin de visages aux noms qui colorent l’espace de nos vies, ici, ne raconte pas beaucoup Dieu, enfin si, mais pas directement. Et là, ce matin, en lisant l’évangile du jour, j’ai eu l’impression qu’Il me rejoignait dans mes histoires de prénoms.

Bizarrement , c’est à cause de Son “Aimez vos ennemis”. Je n’ai pas décidé d’entreprendre un commentaire d’évangile, non, rassurez-vous. Allez, je vous raconte.

Voilà.
Je n’aime pas mes ennemis, non.
En vrai, je n’ai pas d’ennemis personnels comme ce mot pourrait s’entendre mais si j’en avais, je ne les aimerai pas. Oui, je les haïrai même.
Je n’ai pas d’ennemis. Pourtant je n’aime pas les quelques-uns et quelques-unes qui, au cours de ma vie, ont pu me faire du mal, sciemment, en sont restés là souvent sans explication aucune et basta. Une chance, cela ne m’est pas arrivé souvent . Et cela ne m’est pas arrivé aussi gravement qu’un véritable ennemi pourrait agir. Vous savez, quand je repense à ces quelques-uns et ces quelques-unes, et bien, je me rends compte que si j’ai pu estomper les blessures avec le temps, je n’ai pas oublié leurs prénoms.
On y est.
Leurs prénoms à jamais dans ma mémoire exactement comme ceux des gens qui m’ont fait du bien.
C’est bête ce truc qu’est la mémoire.
C’est vrai, avec le temps, ça s’estompe un peu mais il reste leurs prénoms.

La vie a continué, elle continue, on se construit, on grandit, on aime, on tombe, on avance. Bref, la vie. Et les prénoms, on ne les oublie jamais.

Voilà.
C’est peut-être ça qu’Il me dit au fond dans son “Aimez vos ennemis”.
En tous les cas, c’est ce que j’entends aujourd’hui dans cette parole-là.
Ne pas les oublier tout à fait pour, peut-être un jour, murmurer en petits mots qui pardonnent leurs prénoms au fond de ma petite prière.

Je sais qu’il est des douleurs qui ne se pardonnent pas et je prie ce matin pour celles et ceux cruellement blessés, à jamais.

 

Bon deuxième dimanche de Carême les amis, à lundi.

 

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