Il pleut

 

Il pleut. 
On pourrait faire des crêpes, attraper un peu de soleil au creux de nos assiettes, sourire aux grains qui glissent sur les vitres. 
Il pleut. 
Les vacances s’avancent, doucement. Août a pris la mesure et déjà les lectures se jouent de moi quand au détour des pages, elles me laissent murmurer “ce serait pas mal ce passage pour mes troisièmes.” Chut! On m’arrête. Tu ne vas pas déjà parler de rentrée, dis ? Non. Presque pas, pas encore, pas tout à fait. Même si les quatre grandes semaines bien loin de mes cahiers et de mes préparations sentent que le vent va bientôt tourner. Pour un peu, septembre pointerait déjà son nez.
Il pleut.
Les enfants sont là, souvent. Et la famille, les neveux, les nièces. Et les amis. On se réchauffe autour d’un dîner, au fil des bavardages, aux éclats de rire de nos jeux, au gré de nos balades. Les montres ont oublié de regarder les heures et se défient du temps qui passe. Et du temps qu’il fait.
Il pleut.
J’ai oublié d’écouter l’actualité. J’ai fermé mes oreilles. Pas mon cœur. Mais je voulais avoir la paix. Ça fait du bien la paix.
Il pleut.
J’aime la pluie. Marcher sous la pluie. Offrir mon visage au ciel. Regarder les gris se teinter de reflets d’argent dès que le soleil d’été se décide enfin. 
J’aime la pluie. Elle raconte nos vies. Elle frappe, elle cogne, elle glisse, elle soulage, elle caresse. Elle s’arrête.
Le soleil pourrait revenir, dis ?

Il pleut.
On a fini les crêpes. Avec la gelée de mûres, il restait un pot de l’été dernier. On en refera cette année ? Peut-être, oui. Si le soleil se décide enfin.
Il revient.

Les hortensias ont saisi l’occasion d’une petite heure passagère et laissent leurs feuilles s’évaporer. On ouvre les fenêtres. Il est chaud ce soleil quand même, c’est bien un soleil d’août. On a encore plein de temps, la chance de se savoir gâtés et l’audace d’en profiter.
L’été n’est pas fini.

 

 

 

Chemins (1)

On a déposé un peu de blanc au fond de nos verres

On a osé regarder les autres couleurs de la vie

 

On a espéré le beau

On a rêvé de paix

On a partagé nos heures et nos heures mêlées à d’autres heures

 

Puis on s’est dit que Dieu avait forcément pris ce sens-là. Alors on a décidé de continuer à Le suivre. 😉

 

Un sac pour la route…

ni sac pour la route,
ni tunique de rechange,
ni sandales, ni bâton

… Comment ça, sans bagages ? …

Je sais, oui je sais bien, le voyage est tout autre. Et je ne suis pas apôtre.
Pourtant, à quelques jours de faire ma valise pour partir, je ne peux pas m’empêcher de repenser à ces mots d’évangile et ce matin encore, la liturgie me les rappelait.
Il y a chez moi – et c’est un peu l’excuse que je me donne à chaque fois- des habitudes de maman qui faisait toujours les valises des vacances avec méthode pour ne jamais rien oublier. Je crois que je n’ai jamais rien oublié et dans ma petite famille, on sait me le rappeler “maman, tu penses à tout” est peut-être bien le refrain que j’aimais, que j’aime encore, entendre.
Alors oui, il y avait le bon nombre de paires de chaussettes, le pullover pour les soirées fraîches de juillet, la crème pour la peau au soleil, les pansements pour les randos qui font mal aux pieds, et puis les jeux de société pour ne pas oublier de s’amuser, les gourdes, les lunettes, les cartes, et tous les “au cas où”.
Alors oui, il y avait des listes avant de partir tout près de mon sac de livres.

J’aimais ce moment-là, j’aime toujours ça. Quand je pourrais envier celui qui fait son sac en 10 minutes avant de prendre une longue route, certain d’emporter juste l’essentiel, j’ose dire que je ne l’envie pas plus que ça.
Parce que dans ma valise, entre son pyjama et sa jupette, entre son maillot de bain et leurs casquettes,  j’y déposais mon amour de maman.
J’y dépose toujours aujourd’hui mon amour des choses qui iront bien. On ne manquera de rien.
Et c’est comme ça, simplement, que ma tête sera libre, que mon cœur sera là, pour l’inconnu, pour l’improviste, pour le détour qu’on n’avait pas prévu, pour la rencontre qui changera le déroulé de nos heures.

Je prends mon sac pour la route
mes tuniques, mes rechanges,
mes sandales, nos bâtons
Et je sais qu’au fond, au fond de ma valise même, je sais que Sa Parole me redira Va ! … Comme tu es.  😉

 

Bonnes vacances les amis…le temps me laissera du temps – et le plaisir aussi – pour venir vous raconter des bouts de chemins j’espère, à bientôt !