J’ai souri à ma petite prière du matin.
J’ai souri. Ce n’est pas très sérieux de lire ta Parole et de sourire.
Mais ce n’était pas un sourire moqueur. Oh non. J’ai souri parce que ce Dieu qui veut toujours se mettre à table me fait sourire. Et je laisse aux autres, habiles et érudits, les symboliques passionnantes des repas de Jésus.
Vous me connaissez, Dieu, je L’aime dans le simple quotidien de nos vies, entre les murs de nos maisons, sur les trottoirs de nos rues, dans l’ordinaire de notre temps.
J’ai souri. Ce n’est pas très sérieux de lire ta Parole et de sourire.
Mais Ta question qui demande à se mettre à table me rend joyeuse ce matin.
“Avez-vous ici quelque chose à manger ?”
Tu me rappelles mes heures quotidiennes à leur préparer des petits plats pour que le confinement soit un peu plus doux.
Tu me rappelles les goûters de leurs anniversaires qui rassemblaient leurs copains d’école pour souffler des bougies.
Tu me rappelles les pommes que Sandrine venait apporter et qui était tant malgré son je n’ai pas grand chose d’autres à t’offrir.
Tu me rappelles ces réveillons de fin d’année avec celles et ceux qui sont loin et dont on essaye de se rapprocher, un peu.
Tu me rappelles les temps de repas à Lourdes, lorsqu’on devient si proches.
Tu me rappelles des soupes chaudes qui réchauffent des ventres et remettent parfois sur pieds.
Tu me rappelles les pique-niques d’élèves, les repas de Noël, les déjeuners d’été sous un vieux cerisier.
Tu me rappelles l’amitié autour des dîners du samedi soir.
Soudain, je sens le goût qui revient, les papilles qui se réveillent, les parfums qui chatouillent les narines.
On dirait que la vie veut vivre.
Le café, Ta Parole, mon sourire.
J’ai souri à ma petite prière du matin.
– Avez-vous ici quelque chose à manger ?
– Prends une chaise Jésus, installe-toi à ma table, partage chaque heure de ma vie.
J’ai souri à ma petite prière du matin.
Il y a dans l’interrogation de Ta Parole ce matin une invitation à T’aimer.
– Tu as le temps d’un p’tit café ?