Quand une mouche me pique

Il y a des matins où je laisserais bien tout tomber. Tomber les projets et celui-là  d’emmener encore une fois des élèves en monastère. Quelle mouche l’a piquée, elle si convaincue tout le temps et la joie au cœur et le sourire en grand, je vous entends de là.
Ce qui m’a piquée:
– l’élève qui ne veut plus venir 8 jours avant parce que “je n’ai plus très envie”.
– l’info mal passée et pas enregistrée sur le bon timing.
– la Sœur hôtelière qui s’empêtre dans ses mails de réponse et remet en cause le séjour.
D’accord, la liste pourrait être plus longue, plus grave. Moi ça m’a suffit après les heures passées à organiser.
En vrai, vous savez, la joie ce n’est pas un truc naïf qu’on a au cœur et qu’on affiche en sourires tout le temps. Parfois, ça pique un peu au dedans.
Et souvent, je me dis mais ça, ne leur raconte pas, ne dis que le joli.
Sauf qu’ils existent ces matins où je laisserais bien tout tomber.
Et à deux doigts d’envoyer balader tous ceux que je croise.
Zut c’est moche.

Et puis non, je m’accroche un peu.
L’info mal passée suivie une heure après d’un “pardon, mille pardons” et je ne sais même plus s’il y avait un truc à pardonner.
La Sœur hôtelière a retrouvé le fil aussi, prend son téléphone cette fois et se confond en excuses si bien qu’à l’autre bout, j’ai presque l’air idiote.
L’élève, ce n’est pas si grave. Mais c’est étrange ce pas envie, elle qui était si enthousiaste, faut que je creuse.
Zut, ça a failli être moche, ça redevient presque joli.

L’élève encore. Il faut que je creuse. Vraiment.
Je l’attrape sur la cour.
C’est un peu grave. Ce n’est surtout pas une question d’envie.
Et c’est moche de m’être emportée sans vraiment savoir. En même temps ces ados qui changent d’avis comme de chemise zut.
Mais elle, si je pouvais, j’aimerais l’emmener pour lui changer les idées.

Je fais bien de m’accrocher.
Tout est prêt maintenant. Calendrier, accueil là-bas. J’étais à deux doigts de faire tout voler.
Pour rien.

Et la journée file jusqu’à ce petit instant. 17h20. Sortie. L’élève a dû raconter.
La maman m’appelle.
Tout s’arrange, elle vient. Je ferai que tout se passe bien, oui. Vraiment.

Il y a des soirs où je sais pourquoi je m’accroche. Pourquoi la joie au cœur et les sourires tout le temps.
Il y a des soirs où je sais Te dire merci. Il y a des soirs où je T’entends me donner Ta paix.
Je peux leur raconter, maintenant. 😉

 

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