Le temps d’une bière et d’un carré de chocolat

 

 

Je me demande souvent où et quand Dieu nous rejoint, nous entend, nous écoute. Souvent aussi, j’ai l’impression que je parle dans le vide, non pas qu’Il n’est pas là mais je ne suis pas certaine de comprendre sa réponse. C’est difficile de comprendre le silence.

 

 

Et parfois, il se passe un joli truc.

On y était hier, sur les bords de la Loire, la nôtre, celle qui coule près de chez nous. On avait emporté le saucisson, les rillettes et le pain. Les serviettes à carreaux rouges et blancs. Je crois que j’aime bien planter ce décor, il y a du simple et du désuet, une caricature du joli peut-être mais peu importe, il y a définitivement un sourire à la vie. Il faisait grand soleil et en longeant le quai pavé, on s’est dit que le banc à l’ombre de l’église ce serait bien pour déjeuner. C’était bien. Il y avait la douceur du temps, celui qui hésite entre les vacances et la rentrée. La douceur, elle était bien là, vraiment. Et un petit vent léger.

 

Je suis restée un tout petit moment seule. Le temps que les enfants se dégourdissent les jambes près de la rive. Je les ai suivis du regard un instant puis ils ont disparu. J’ai tranquillement terminé ma bière – légère comme le vent – , cassé un carré de chocolat puis j’ai levé le nez. Le soleil a fait un clin d’œil à mon appareil. Je l’ai reposé et je ne sais absolument pas pourquoi , à cet instant-là, très précisément,  j’ai pensé à Domi que je n’ai pas revue depuis mon retour. Domi une ancienne collègue d’il y a très longtemps. C’est drôle de penser à quelqu’un sans savoir comment la pensée est arrivée là.

Les enfants sont revenus vers moi, on est rentrés à la maison tranquillement.

 

Ce matin, les courses m’ont fait croiser des visages connus, revenus, certains bronzés. Des sourires à retrouver, avec leurs anecdotes et leurs nouvelles.
– Avant hier, nous avons revu Domi…elle va bien…. en rémission depuis la fin juillet, lui a dit son médecin. C’est chouette non ?
Le hasard – le hasard ?- d’une connaissance commune.

 

Je suis restée un tout petit moment seule. Une pensée bien plus qu’une prière, au pied d’une vieille église d’un bord de Loire, entre une bière et un carré de chocolat.
Je me demande souvent où et quand Dieu nous rejoint, nous entend, nous écoute.

Souvent, Il me surprend à être là, à être où je ne l’attendais pas.

    

 

 

 

 

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