Au vent

Je souris à l’idée de raconter mon jour 4.

Parce que c’est un truc de rien. De vraiment rien.

Même que je ne sais pas si à raconter encore Dieu là-dedans, j’en fais pas un peu trop.

Quand même.

Si je ne me connaissais pas, j’dirais que Dieu, je rate vraiment pas une occasion de Le mettre dans tous mes plans.
C’est un peu limite.

Voilà.

Le matin, je regarde le ciel. Pas besoin de la météo, je regarde le ciel et je sais tout de suite si ça vaut la peine que j’aille étendre mon linge au dehors avant de partir au collège.
Parce que c’est un truc de rien, de vraiment rien, mais le linge qui sèche au grand vent, ou au moins grand d’ailleurs, j’aime bien ça. Il sent bon quand on le ramasse après.
Parce que c’est un truc de rien, de vraiment rien mais un tour dans le jardin pour étendre mes draps, serviettes et autres torchons avant de commencer ma journée, ça n’a jamais été une corvée. (C’est même pas la peine de discuter de ça avec moi). C’est même tout le contraire. Parce que chaque fois que j’accroche un morceau sur mon fil, je raconte à Dieu un bout de ma vie. Si. Quand les enfants étaient petits, et même plus grands, j’étendais leurs vêtements en causant deux mots à Dieu à leur sujet. Et je n’oubliais jamais rien.
Et j’aimais bien ces moments-là où je Lui parlais de mes petits.

Le midi ou le soir, quand le vent a fait son oeuvre, j’aime aussi aller ramasser le linge tout sec. Il sent bon. Et quand je le dépose dans la maison avant de le plier, on dirait qu’il y a des morceaux de ciel encore accroché dedans. C’est comme si le vent en séchant s’était emprisonné au creux de chaque pli.

 

Hier matin, j’ai regardé le ciel – magnifiquement bleu- , puis j’ai accroché des tissus sur mon fil en demandant à Dieu d’être un peu plus chouette ( Notez bien “d’être”: pas Lui, juste moi). (C’est entre nous deux et en général Il sait très bien ce que je veux dire). La journée a été longue, difficile aussi, oui difficile. Au soir, j’ai ramassé une brassée de vent dans mes bras qui m’a caressé le visage en l’approchant un peu de mes joues, exactement comme les mots d’Isaïe ce matin,  et je me suis dit que ce vent-là, je l’aimais vraiment.
Et même que je le raconterai pour mon jour 4.
Même si c’est un truc de rien, de vraiment rien.

 

Jour 4
Donne-nous Seigneur , dans cet Avent, des moments de vraiment rien qui nous font juste un peu de bien.

 

 

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