Une croix des vignes – 16

Jour 16

Je l’ai toujours connue là, posée sur le dessus de la vieille cheminée du logis Saint-Benoît. Une sœur, un jour, l’avait ramassée dans les vignes voisines je crois et avait rapporté sa trouvaille. Une croix de vigne. Un cep en croix.

Quand j’emmène mes collégiens pour 24 heures en monastère, ils débarquent toujours heureux dans la grande salle, admirent très vite la grande cheminée qui servira à la veillée et aux chamallows grillés mais ne remarquent pas toujours d’emblée le cep en croix, juste posé là, qui veille.

Je me souviens pourtant d’un jour, ou un soir plutôt. Les jeunes s’installaient à l’étage et descendaient dans la salle les uns après les autres. Elle est descendue la première. Elle a regardé la cheminée puis m’a demandé:
– Madame c’est quoi ça ? désignant du regard le cep de vigne.

Plutôt que lui répondre, je lui ai retourné la question:

– Tu en penses quoi, c’est quoi pour toi ?

Et j’ai aimé sa réponse.

On dirait un homme…un homme qui s’avance, qui tend les bras et ses bras qui dansent peut-être…
– Un homme bien vivant donc…?
– Ah ça oui ! Pourquoi ?

Je crois lui avoir parlé de la croix ensuite. Doucement, car ses mots avaient vu la vie et non la mort. On s’était dit que ça allait bien ensemble, une croix vivante, une croix du ressuscité.

J’ai toujours gardé ses mots. Un homme tellement vivant que ses bras tendus dansaient.

 

Jour 16. Que ce 3ème dimanche de Carême puisse montrer une Eglise vivante. 
Et une pensée ici aujourd’hui pour le pape François en voyage en Irak, et ses mots de vie, de paix et d’espérance. 

à lundi !

Corine

 

 

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