Le beau, ce n’est pas rien.

Monastère de Martigné-Briand, 21 heures.

La journée s’achève ici avec les Complies. Tout est silence.        

Dieu, garde-moi, car j’ai fait de toi mon refuge.
Je dis au Seigneur: “C’est toi le Seigneur !
Je n’ai pas de plus grand bonheur que Toi !    

 

Ici, le beau a envahi chaque recoin de l’espace et du cœur. Mais il ne faut pas s’y tromper.
Ici, le beau ne rend pas aveugle.
Le monde est là, dans chaque ligne de ma Bible, dans chaque mot partagé, dans chaque sentier qui regarde le printemps recommencer.

On pourrait croire le refuge des Bénédictines facile, coupé des soucis de nos quotidiens, loin des actualités guerrières.
Il n’en est rien.
Il y a la paix pourtant.
Celle des silences, celle des prières, celle des mots que l’on garde.
Ici, le beau met les cœurs à vif pour prier Dieu.

                                          J’ai ouvert ma fenêtre au matin sur des bras de ciel. J’ai touché le soleil sur le banc de pierre. J’ai croisé les deux ânes, les moutons et les jonquilles qui s’affolent. J’ai fermé les yeux quand elles chantaient pour que leurs voix restent en moi. J’ai lu et relu Jonas. Je sais que Dieu nous aime plus que jamais je n’oserais l’imaginer. Même quand la tempête fait rage, même quand les larmes sont de sang, même quand la vie semble perdue.

Le beau de Dieu, ce n’est pas rien.

 

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