40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.
Il n’y avait aucun effet d’annonce programmée, absolument pas de week-end de mi-carême qui se serait doucement prolongé, encore moins une volonté soudaine d’abandonner mes 40 petits billets. Non, rien de tout ça mais simplement l’imprévu ( de Dieu ? ) de me clouer au lit d’un vendredi soir à un dimanche après-midi avec un virus méchant qui m’a fait manquer de jolis rendez-vous ici et ailleurs. Suffisamment méchant aussi pour me rendre bien malade le week-end et assez rétablie pour reprendre la route du collège ce matin – quoiqu’encore un peu fébrile.
Je souris maintenant (parce que samedi c’était vraiment pas ça), je souris maintenant, parce qu’au fond de mon lit, j’ai quand même réussi à voir des petits soleils.
Sans le faire exprès. 😉
Il y a eu le vrai, d’abord, qui a tapé à ma fenêtre entre deux averses et qui me faisait des clins d’yeux (ou Dieu, comme vous voulez) pour m’annoncer un printemps qui approche.
Il y a eu le vrai encore de la petite famille qui a hésité entre l’inquiétude et le reproche d’un tu-es- encore-allée-au-bout- et-tu-t’es-choppée-un-truc (je sais, j’y ai droit à chaque fois). Au final, de l’amour et de l’attention à revendre pour estomper les peurs.
Il y a eu le souvenir aussi. Je ne peux guère m’en empêcher. Chaque fois que je suis mal fichue, je pense aux malades, grands malades, qui ont croisé ou qui croise encore ma route. Et chaque fois, c’est leur courage qui me fait dire -même si je douille un peu-, ce n’est rien. Je sais, ça n’empêche pas les douleurs mais, moi, ça me guérit déjà une partie de ma tête et de mon corps, j’en suis sûre.
Et puis, il y a eu Jésus. Jésus qui guérit. Je n’avais pas la force d’ouvrir une Bible au fond de mon lit ( c’est là que c’est assez chouette de connaître des passages d’évangiles par cœur ou presque) mais j’ai entendu les textes juste en fermant les yeux et revu défiler les images que j’aimais feuilleter plus petite, dans mon lit, les jours d’angine carabinée. Je mesure, à chaque fois, combien ce Jésus qui guérit ceux qui ne guérissent pas, ceux qui ne peuvent plus guérir, ceux qui souffrent, c’est bien au-delà d’une simple Parole miraculeuse.
Je ne dis pas merci pour cet imprévu-là, non.
Quand même pas.
Mais, d’avoir encore pu apercevoir des petits soleils, oui.
Et merci de votre patience. 🙂