40 petits billets de ces soleils qui nous tapent sur l’épaule, nous attrapent, nous rattrapent, nous retournent et font des mercis qu’on leur dit, à voix haute parfois, ou souvent très bas, la vertu de nos vies.
Il est au pied du mur. Je n’arrête pas d’y penser depuis ma lecture matinale. Aucun échappatoire possible, pas d’autre issue, pas la moindre possibilité de marche arrière. On se dit… pourtant Judas, Il sait que Jésus sait. Il pourrait encore faire autrement. Ne rien faire, ne rien dire, ne pas trahir. Mais non. Jésus semble lui-même lui redire ce qu’il faut qu’il fasse.
Il est au pied du mur.
J’y ai pensé toute la journée, à tous ceux qui n’avait pas le choix d’un autrement, quel qu’il soit.
On a continué à peindre notre chemin de Pâques au collège. On prépare la scène du Jeudi Saint. On a parlé un peu de Judas, de trahison, d’amitié aussi, tout en dessinant Jérusalem sur un petit panneau à l’entrée du chemin.
-Madame, on ne va quand même pas le mettre Judas…On pourrait choisir ce dessin, on ne voit que Jésus et ceux qui sont à côté de lui. On pourrait se dire qu’il a déjà quitté la table hein ?
J’y ai repensé encore ce soir en recevant mes sixièmes et leurs parents.
-Tu es au pied du mur maintenant, à toi de montrer que tu peux donner le meilleur de toi.
Ce papa ne semblait pas si bien dire. C’est drôle comme être au pied du mur peut parfois être une étape pour ne pas trahir ni se trahir mais pour se dépasser. Ça m’a un peu réconciliée avec l’expression.
En rentrant, un petit clin Dieu encore qui a détourné mon regard vers le pied de mon mur. Celui qui renaît chaque année et offre des couleurs qui osent se marier avec les pierres, harmonieusement.
Joli pied de mur, merci. 🙂