Jour 23
Plus qu’un jour. On y est presque. J’ai tenu la barre de cet Avent tout empli de vents.
Heureuse.
Mais tout de même soulagée d’arriver à son terme. Demain encore mais plus que demain. 😉
Parfois j’ai des idées et je ne sais où le vent me mènera avec elles. C’était un peu ça avec ces vents de décembre. Chaque jour, se demander de quel vent il sera fait et chaque fois se dire, basta, on verra bien, autant en emporte le vent ! Comme un peu de confiance à poser dans cet Avent, c’était bien.
Ce matin encore, même question, petite inquiétude – vais-je encore avoir une idée de vent- et retrouver dans le partage d’une conversation un petit souvenir amusé.
J’aimais bien les expressions de grand quand j’étais petite.
Celles qui disaient autre chose que ce que les mots disent d’habitude. Celles qui faisaient chanter les phrases sans vraiment comprendre le fin mot, et surtout, celles qui me faisaient deviner leur sens sans le demander aux adultes.
Au soir du 25, après les sourires, les rires et les partages, il y avait parfois des rires un peu plus forts que les autres et là, j’entendais un “Oh ça y est…il a du vent dans les voiles !”
Je ne savais pas ce que cela signifiait, je ne savais pas que la joie avait joué du côté du “un peu trop” et que les rires avaient fait lever les verres plus souvent qu’à leur tour.
Il a du vent dans les voiles !
Je ne gardais que la joie parce qu’à les voir, à les regarder, à les entendre, il y avait la Joie et j’imaginais que le vent dans les voiles, c’était simplement le cœur gonflé, la voix haute, l’œil brillant comme une grande bourrasque qui se lève pour aimer.
J’en étais restée à ma définition.
Jusqu’à une jolie rédaction d’un retour de janvier de CM1 qui devait raconter Noël, et un effet de style dont je ne m’étais pas assurée du sens avec un “à la messe du 25 décembre, tout le monde chantait à pleins poumons et avait du vent dans les voiles…”
Mademoiselle Marie-Jeanne avait souri avec son crayon rouge sans avoir eu le temps de m’expliquer et au moment de la lecture à la maison et de la signature du devoir, l’attitude fut aussi amusée.
– Tu es certaine de ce détail ?
– Comment ça, oui!!! Même moi j’avais du vent dans les voiles !
-……
Il me fallut une explication de texte.
Et mes excuses à la maîtresse qui sourit encore davantage que le rouge de son crayon.
Jour 23. Finalement Seigneur, je crois que l’attente de la veillée me grise toujours un peu… 😉
Du vent dans les voiles, peut-être oui , donne-nous un cœur qui se gonfle pour embarquer à Ton Large !