Reprendre

 

-Alors, bientôt la reprise ? – Et tu reprends quand exactement ? – Prête pour reprendre ?

Reprendre. Le verbe s’est décliné à plusieurs temps ces derniers jours, au rythme des voisins croisés en un bonjour amical, des commerçants habitués qui retrouvent nos bobines, des messages qui reviennent sur mes écrans.
Reprendre. Il est étonnant ce verbe. Comme si j’avais laissé ma vie dans un coin, négligemment posée sur une chaise, un peu comme une veste oubliée et qu’une fois les vacances presque achevées, je la reprenais. Endosser, enfiler les manches, les retrousser même.
Pourtant, je n’ai jamais l’impression de la quitter ma vie lorsque le temps des vacances approche. C’est là aussi qu’elle se fait familière, davantage peut-être. Plus calme, plus douce sûrement. Plus à l’écoute. Est-ce que reprendre voudrait dire aller plus vite, parler plus fort, courir encore ?

Reprendre. Le verbe me plaît cependant. Je sais qu’il va retrouver ce que j’aime. Le collège, les élèves, les collègues. Et l’ordinaire des jours simples. Ceux qu’on coche un à un sur le calendrier, ceux qu’on surligne d’anniversaires, de fêtes, d’attente. Oui, le verbe me plaît. Il rassure mon quotidien de ses habitudes laissées de côté pendant les mois d’été. Pause bien heureuse évidemment mais reprendre le cours de sa vie c’est aussi savoir où l’on est, qui on est, parfois -si peu- où l’on va. C’est se soucier du lendemain et l’aimer, coûte que coûte.

Reprendre. Le verbe me fait écrire. Les vacances ont éteint mes mots. Comme si l’ordinaire des jours était inspiration. Respiration peut-être.

Reprendre. Comme ajouter au temps les jours passés, ceux où l’on avait laissé la porte vers le jardin ouverte, la table joliment souriante, les bavardages à pas d’heure.
Reprendre. Comme repartir d’un bon pied, celui qui a traîné sur les chemins, s’est amusé dans les vagues, s’est reposé sans compter.
Reprendre. Comme arracher au temps qui passe des bribes de nos vies à continuer.

 

Il faut attendre que le jour s’éteigne

Il faut attendre que le jour s’éteigne un peu. Alors, on peut entrouvrir la fenêtre de la cuisine. Le chat revient tranquillement d’une longue sieste sous le frais d’un arbuste et, avec lui, entre aussi un petit filet d’air. Très peu, il fait encore chaud. On se dit qu’on pourrait attendre encore mais c’est décidé. On a sorti tous les ingrédients. Tant pis pour la cuisson qui donnera encore de la chaleur à la cuisine qu’on a su garder fraîche tout l’après-midi en fermant les volets. Le jour va s’éteindre tranquillement. C’est l’heure du clafoutis.

Il a fallu cueillir les cerises, celles qui couvraient l’arbre avant que de joyeux merles viennent se goinfrer des restes. Le panier déborde encore malgré les poignées gourmandes attrapées au fil de ces derniers jours. Le fruit est fragile, il ne faudrait pas le perdre. Si on faisait un clafoutis ? La décision se prend sans réfléchir. Mais il fait chaud pour allumer un four. On attendra juste que le jour s’éteigne un peu.

C’est un temps silencieux. Une à une dénoyautée parce que même si la vraie recette exige de garder les noyaux, c’est bien meilleur de manger le gâteau sans risquer d’être arrêté à chaque bouchée, sans être prudent. Une à une dénoyautée et posée dans le grand plat, le même qui sert au far breton, le plat de ces deux desserts seulement, comme s’il fallait garder pour eux une place de choix. Le travail est un peu lent. Il est calme aussi comme cette fin de journée remplie de cahiers encore, de projets, de préparation d’une fête de collège demain soir. Oh, on y repense, il faudra faire un gâteau pour l’entracte. Mais pas un clafoutis. Non. Ce dessert-là est de ceux qu’on pose au milieu d’une grande table avec la famille autour, impossible de le découper comme un vulgaire cake ou une simple tarte et le manger entre deux représentations.

Le reste de la préparation se fait en un tour de main. Les oeufs, la farine, le beurre, le lait et le silence toujours. La cuillère en bois glisse sans faire de bruit. Les pensées, elles, peuvent vagabonder un peu, les mains habituées ne se tromperont pas.

Le jour est presque éteint quand le plat sort du four. Le doré embaume l’air devenu bien plus supportable. Finalement, la cuisine n’est pas irrespirable. On s’est accommodé des degrés, on a bien fait d’attendre le soir et le clafoutis offre son dos sucré et blond à nos regards, bientôt nos papilles, c’est l’essentiel.

On coupera une petite part encore tiède. On se redira qu’il n’y a rien de meilleur.
Le jour éteint, le silence d’une cuisine, le temps suspendu.

Faire un clafoutis comme on murmure une petite prière. Simplement.

 

 

 

Obstinément

Je n’y arrive pas.
La colère, la tristesse, la désespérance, je n’y arrive pas.
Elles me frôlent pourtant, m’attrapent certains soirs, me retiennent un peu mais pas très longtemps.
Je crois que j’aimerais bien parfois qu’elles ne me lâchent pas, surtout quand je regarde le monde, autour, simplement autour.
Je voudrais cette colère qui soulève les montagnes, cette tristesse qui sait l’absurdité, cette désespérance qui semble le ton juste.

Je n’y arrive pas.
La douceur, la joie, l’espoir sont profondément là, au creux de moi, ancrés, boulonnés, insupportablement coincés entre mes sourires, ma soif de vivre et mes prières.
Je n’y arrive pas.

Quand le vent se lève, quand les tempêtes grondent, quand la vie se fait mordante, il reste une voix qui ne s’éteint pas.
Inconsciente conscience de me savoir poussière et de la vouloir d’étoiles plus que de cendres.

Je n’y arrive pas.
Je veux la douceur, la joie, l’espoir.

Obstinément.

 

 

 

Même fané

 

C’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher. Je les écris partout.
C’est plus fort que moi. Je fais des listes et des listes et des p’tites listes encore de jolies choses que je vis dans mon église. Je mets un é minuscule, pardonnez-moi, je n’arrive plus aujourd’hui à l’écrire en majuscules ce mot.

C’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher. Je les lis les articles encore, les enquêtes toujours. La vérité enfin. Le p’tit mari, mes amis de la paroisse me le répètent pourtant : mais arrête de lire tout ça, arrête de te faire du mal. Me faire du mal ? Oh non…pardonne-moi mon chéri, pardonnez-moi mes amis, celles et ceux qui ont mal ont autrement plus mal que moi.

C’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher. Je demande de l’aide. J’ai besoin d’aide. Je peux comprendre le mal tu sais, le péché oui, je connais. Mais ça non. Pas en Son nom. Non, pas au nom de Jésus, ni de Marie.
Nom de Dieu.
J’ai lâché mon injure. Mille pardons. Sœur Marie n’a pas souri mais ses yeux ont dit ce n’est rien. Il y a bien plus grave. Elle a continué doucement.
Oui, je sais. Alors, plonge dans Sa Parole, lis et relis. Et dessine. Et écris.

J’ai suivi son conseil. Ça fait un peu de bien.

Je me suis rappelée tout à coup qu’il restait ce livre rangé sur une étagère encore. Je l’ai déchiré. Ça m’a fait un peu de bien.
Son “Jésus vulnérable” à la poubelle avec lui et tous ceux de sa clique, et tous ces minables, en pensant aux vrais amis de la Rebellerie, communauté de l’Arche ici, tout près.

Et puis, j’ai mis de la musique encore, ouvert ma Bible à peindre, attrapé une cuillère de miel pour ma gorge et Tes mots pour mon cœur.

 

Mais toi, Eternel, tu es mon bouclier,
tu es ma gloire, et tu relèves ma tête.

 

J’ai levé les yeux un instant.
Tiens, mon mimosa est fané.
J’ai souri.

Vous saviez vous que, même fané, le mimosa est joli ?

 

 

 

Dans mes oreilles

J’ai gardé la musique dans mes oreilles.
Peut-être que c’est ainsi qu’il faut vivre.
Parfois.

La maison s’est doucement vidée de leurs parfums, de leurs rires, de leurs mots, de leurs corps, de leur amour. Mon cœur s’est doucement rempli de leur amour, de leurs corps, de leurs mots, de leurs rires, de leurs parfums.
Il y a forcément un peu de Dieu dans ces samedis d’anniversaires et de retrouvailles, il y a forcément beaucoup d’amour quand mes enfants reviennent à la maison.
La maison, la nôtre, la leur, celle de leur enfance à jamais.

J’ai gardé la musique dans mes oreilles.
Peut-être que c’est ainsi qu’il faut vivre.
Souvent.

Le dimanche a retrouvé le tranquille des heures à corriger, c’est moins difficile remplie d’eux. Le dimanche a retrouvé les enfants en prépa communion et quelques tout-petits le cœur heureux. Le dimanche s’est rappelé les cadeaux d’anniversaire et les rires à les ouvrir. Le dimanche a aimé une célébration de la Parole le cœur heureux. Le dimanche a gardé le goût du déjeuner du samedi, le dîner du samedi, le petit-déjeuner du dimanche, je me surprends à additionner les temps à ma table comme autant de douceurs partagées, le dimanche a fredonné la musique d’une soirée concert avec eux. Il y a forcément un peu de Dieu dans la musique pop qui chante l’amour. Forcément. Il y a forcément un peu de Dieu dans tous les souvenirs qu’on vit avant de les garder au chaud.

Alors j’ai gardé la musique dans mes oreilles.
Peut-être que c’est ainsi qu’il faut vivre.
Regarder le monde et les autres avec tous nos trésors planqués tout au fond de nous, ceux rien qu’à nous, ceux que personne ne peut nous prendre, ceux qu’on aimerait partager mais qu’on ne peut pas, comment partager l’amour de mes enfants.

Alors je garde la musique dans mes oreilles.
C’est ainsi qu’il faut vivre.
Se remplir d’amour pour donner de l’amour. Toujours.

Merci Alie.

 

 

Dis-moi comment…

 

Ça commence à me toucher je crois, à m’égratigner doucement, ça fait mal.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que dans ma petite paroisse, c’était différent. C’est sans doute encore un peu différent oui. Je donne la communion régulièrement comme pas mal de mes amies paroissiennes. Trois filles servent autour de l’autel au milieu des garçons. Et tous nos partages, si nombreux, se font toujours tous ensemble.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que ça ne changerait rien dans ma Foi, ça c’est clair, ça ne change absolument rien. Entre Jésus et moi, de toute façon, il n’y a jamais eu vraiment d’intermédiaire. Mais il y a quelque chose qui change doucement, presque insidieusement, quand je pars vers l’église.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant. Je me disais que tous ces crimes abjects d’hommes, parfois de femmes, qui avaient tous promis à Dieu de Le suivre et ont abusé d’enfants, de jeunes gens ou de jeunes femmes, je me disais que ce n’était pas seulement eux mon Église. C’est vrai, infiniment. Et qu’ils seraient jugés. Mais si mal. Et je ne suis pas si forte pour l’aimer comme avant cette Église.

Je me croyais bien plus forte que ça pourtant.
C’est difficile aujourd’hui.

Bien sûr, je vais à la messe mais je ne sais pas pourquoi mes dimanches au matin sont toujours comme un peu tristes. Bien sûr, je parle de Jésus aux tout-petits, aux jeunes, aux un peu plus grands mais je ne sais pas pourquoi je ne peux plus prononcer certains mots devant eux. Bien sûr, je prie encore. Mais souvent,  tellement loin de mon Église.

Je me croyais bien plus forte que ça.
Mes amis sont là, encore, ma famille, toujours, pour me parler du bon, du beau, du doux de la vie. Je les vois mal sous les voûtes pesantes.

Dis-moi, Jésus, montre-moi un bout de ton chemin pour soulever mes pas et avancer encore, dis-moi comment, dis-moi.

Juste après

 

C’est vrai que juste après, il y a ce temps ordinaire.
Ce temps ordinaire que j’aime tant.
Je l’oublie presque à chaque fois tellement l’Avent et Noël accaparent mon cœur, ma vie, ma joie.

Juste après, Te retrouver Jésus au bord de ta “mer”, Toi qui enseignes, qui guéris, qui marches. Je l’oublie presque que je T’aime toujours avec mon regard de petite fille qui, dans la lenteur de son enfance et de ses longs dimanches, tournait les pages de ses évangiles illustrés.

Juste après, retrouver le calme d’un dimanche sans rien. Vous savez, celui dont on a laissé la case vide sur le calendrier simplement pour se dire qu’on peut garder tout ce temps pour nous. Comme une page blanche à remplir de presque riens. Je l’oublie presque que j’aime ce temps donné à vivre.

Juste après, retrouver le plaid, la petite sieste qu’on n’a même pas prévue qui nous attrape au détour de quelques pages d’un bon livre pourtant. Je l’oublie presque que j’aime le feu qui crépite, m’endort et me laisse aller à mes rêves.

Juste après, retrouver la cuisine, celle qui a quitté les petits plats dans les grands pour préparer l’ordinaire d’une semaine à venir. Oser le froid glacé pour rapporter des petits choux verts coincés au fond du potager, éplucher, laver, couper, mijoter, goûter, ajouter un brin de sel. Je l’oublie presque ce doux des gestes qui me rassurent.

Juste après, retrouver la musique que j’aime. Glisser de la pochette le vieux vinyle, le poser délicatement, savoir que lui aussi crépitera un peu, fredonner avec lui les souvenirs jolis. Je l’oublie presque combien j’aime les chansons qui racontent ma vie.

C’est vrai que juste après, il y a ce temps ordinaire.
Ce temps ordinaire que j’aime tant.

Je l’oublie presque ma petite prière qui ne ressemble à rien, surtout pas à une prière. Des mots au long d’un dimanche qui Te redit au détour d’une Bible, d’un plaid ou d’un plat qui mijote que c’est dans l’ordinaire des jours que Tu es.
Bien davantage.

 

 

Vingt petites minutes

 

En grimpant les escaliers jusqu’à la classe qu’on se garde pour nos séances – parce qu’elle n’a pas de voisins à cette heure-là et qu’on est tranquilles – , ils m’ont demandé quand l’aumônerie serait enfin prête. Les travaux avancent dans tout le collège, on y est presque, à peine encore. Déçus, mais heureux de nous retrouver pour notre caté. Je ne leur ai pas dit mais moi aussi, j’aurais bien aimé que notre “lieu” soit enfin prêt pour cette rencontre. Tant pis, on a l’habitude et on fera avec une salle de classe. Et ce sera bien.

En grimpant les escaliers, ils m’ont demandé encore de quoi on va parler madame aujourd’hui.
– Aujourd’hui, on ne parle pas. Aujourd’hui, on va vivre une expérience. Aujourd’hui, on va goûter au silence.
Mes mots ont fait leur petit effet parce qu’il faut que je vous dise que je n’ai jamais eu un groupe aussi…bavard !
J’aime leurs bavardages faits de mille questions à la seconde mais j’avoue qu’en préparant ma rencontre de ce matin, je me suis dit c’est pas gagné.
C’était sans compter sur la confiance qu’ils me font.

Et c’était tout simple.
Il m’a suffit de quelques jolies feuilles de papier. Posées devant moi, je leur ai dit tout doucement que je leur proposais d’écrire à Dieu. Une prière. Une simple lettre. En silence. Vingt minutes de silence pour leur petite prière, leurs mots de mercis, de pardons. Leurs questions. Vingt minutes pour une lettre.
Rien de très original pour ceux qui ont l’habitude de construire ce genre de rencontre. Une première fois pour eux et leur 12-13 ans si loin du silence… et de la prière.

Et c’était très beau.
En confiance, ils se sont installés où ils voulaient dans la classe, ont pris le temps de se séparer les uns des autres. Ils faisaient déjà silence quand tour à tour, ils sont venus vers moi chercher leur feuille. Ils étaient déjà en silence quand ils se sont assis dans le coin qu’ils avaient choisi. Ils sont restés en silence, à écrire, dessiner un peu, écrire encore. Ils ont osé.

 

Et c’était très doux.

Et doucement, je leur ai dit qu’un peu plus de 20 minutes étaient passées. Déjà.
Ils n’ont pas bougé. Presque pas. Et doucement encore, ils se sont un peu regardés, pliant toujours doucement leur feuille, rangeant leurs crayons, me disant du bout de leurs voix que c’était vraiment bien. Finalement.

– Madame, je peux vous prendre d’autres feuilles…parce que j’ai encore plein de choses à lui dire à Dieu …
– Moi aussi, je peux ?

 

Dans le tumulte du temps, ils m’ont offert leur silence en cadeau. Et c’était bon.

De fille en aiguille, Céline et la vie

 

Elle est née quinze jours exactement avant mes 28 ans et dans quinze jours j’aurai, comme ça peut arriver une fois dans nos vies, le double de son âge. Ce n’est pas une énigme, rassurez-vous, juste des mots pour vous dire que mon amour pour elle se multiplie au fil du temps. Pour elle, son frère et sa sœur. Pareillement.
Elle est née quinze jours exactement avant mes 28 ans et elle a fait de moi une maman. À vie.

Je pourrais vous raconter encore son attente, ses premiers pas, ses sourires, sa joie, son rire. Je pourrais vous redire son mariage cet été. Mais je préfère vous raconter une toute petite chose qui, grâce à elle, existe depuis elle.

J’aime bien cette petite chose parce qu’elle paraît un peu ridicule, un presque rien sans importance, un truc pas grandiose, un morceau de pas grand chose qui me remplit le cœur.

Élise est née un 18 janvier. C’était un mercredi. Il faisait tempête et elle a balayé toutes mes certitudes.
Les jours ont défilé très vite après. Il m’a fallu tout apprendre. C’était bien, bouleversant, c’était doux, parfois difficile, pas trop souvent, c’était beau. J’étais heureuse et son papa a toujours été un partenaire extraordinaire d’écoute, d’attention et d’aide. Et c’était bon.

Élise est née le 18 janvier  et – mon p’tit journal me le rappelle- le jeudi 11 mai , je reprenais le chemin du collège. Mon bébé confié à une trop chouette nounou, je suis repartie le cœur léger, remplie d’elle, la tête occupée par une inspection qui pointait son nez.

Et c’est là.

Ma petite automobile, c’était le lieu déjà et encore et toujours de mes p’tites prières. Prières pour mon enfant, pour nous, et la terre entière. Sauf que cette année-là, mes petites prières ont été accompagnées par Céline. Ah zut, faut que j’explique encore. Depuis Élise, je faisais gaffe à ma musique à fond dans la maison. Un bébé ça dort quand même, tranquillou, alors ma musique à fond, je l’écoutais dans mon automobile. Mes prières et ma musique dans l’auto.
Et mes prières de 1995 – et quelques années après aussi parce qu’un album de Céline, ça me fait longtemps – mes prières donc, c’était à fond avec Céline qui chantait.
Élise est née le 18 janvier et d’avril à longtemps après, j’ai prié avec Céline dans mon auto. Voilà.

 

28 ans plus tard, j’ai remis la musique. Comme chaque année ou presque. L’album ” D’eux” a défilé. Je le connais par cœur. Et à chaque parole, il y a encore – gravée en ma mémoire-  une prière pour Élise, pour nous, pour elle, pour lui, pour eux, pour la vie, et la terre entière.
Tiens, celle-là. Pour tous. Pour vous. Pour toi.
Écoute, vraiment, écoute.  😉

 

 

Lundi bleu ?

J’apprends des trucs tous les jours ou presque. Alors, aujourd’hui lundi, il paraît que c’était le “Blue Monday”. Lundi bleu.
J’ai fait la curieuse sur l’internet parce que je ne connaissais ni l’idée, ni l’expression et j’ai découvert que ce 3è lundi de janvier serait (c’est scientifique mais quand même au conditionnel) le jour le plus déprimant de l’année.

En vrai, ce soir, ma découverte m’a fait sourire parce que dans la salle des profs ce lundi, on avait quelques p’tits élèves qui nous déprimaient un peu. Si, vraiment. Mais je crois que le sourire et l’humour nous protègent encore de la profonde dépression face à ces garnements.
Bref. Lundi déprimant. Blue Monday. Parlons-en.
Déjà, le bleu ça ne lui va pas du tout. Parce que le bleu du ciel, le bleu de l’océan et le bleu de mon chemisier à fleurs, c’est tout sauf déprimant.
Et à la fin de ce lundi, le déprimant, je peux l’affirmer, ça ne lui va pas vraiment.

Le matin qui te réveille avec des messages de tes enfants, même loin,  te souhaitant une belle semaine, ça lui va bien.
Les sourires des collègues qui se donnent du courage au matin du lundi, ça lui va tout autant.
Le merci des amis parce que t’es simplement leur amie et au détour d’un sms tout gratuit, ça lui va carrément.
La BD qu’on te dépose au pied de ta porte, toute bien enveloppée, un lundi midi parce que tu n’es pas là mais que t’avais envie de la lire au soir, ça lui va énormément.
Le voisin- qui a guetté ton retour du collège- qui te propose des œufs tout frais  parce que les poules pondent trop en ce moment – c’est rigolo des poules qui pondent trop-, ça lui va gentiment.
Une maman d’élève qui te remercie, ça lui va vraiment.
De jolies copies que tu n’attendais pas, ça lui va absolument.
Bref. J’arrête parce qu’on pourrait bien me dire qu’entre tout ça, il y a bien de quoi le trouver déprimant ce lundi de janvier.
Bien sûr. Evidemment. On vit dans le même monde.

 

 

Je ne regarde pas que le joli mais le joli qui est là me fait regarder le difficile autrement.

 

 

Il n’était pas blues ce lundi. Absolument pas déprimant.
Et qu’on arrête un peu de mettre de belles couleurs sur de fichues idées qui nous feraient presque broyer du noir !  😉