Changer de pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

À quelques jours de Noël, on pourrait se demander une nouvelle fois – enfin, c’est mon cas- ce que cet Avent ajouté à mes Avents d’avant m’a apporté.
Parfois j’avoue que c’est un peu difficile, dans le bruit des jours, dans le feu des heures, d’y voir un temps qui me prépare à Sa venue. En commençant à regarder un peu autour pour savoir si je Lui ai fait de la place, je remarque surtout qu’en prenant le temps d’y penser chaque jour, en venant chaque soir écrire quelques mots ici, en osant un petit bout de prière, j’ai , je crois, changer un peu de pas.

Et ce n’est pas rien finalement de changer le rythme de sa marche.

Pour ma part, je l’ai ralenti un peu, pas toujours, mais un peu, et ce temps pris au temps m’a permis de voir sous un autre angle le monde, les gens, les élèves, mes proches tout autour.

J’aimerais bien garder ce pas quelques temps encore. Et je ne peux que vous souhaiter de pouvoir, d’oser, d’essayer de changer de pas quelques instants. Prendre le rythme d’une marche qui arrive à son terme ? Peut-être pas.
Plutôt prendre le rythme d’une nouvelle marche, à Ses côtés.

De ce pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

De ce pas.
Il y a quelque chose de cette injonction dans l’air de notre temps.
De ce pas, à l’instant même, sur-le-champ.
Ce n’est pas seulement une question d’aller vite, un peu plus vite tout le temps. C’est plutôt un défi inutile lancé au temps pour ne plus le prendre et réagir aussitôt, dans cette immédiateté qu’on croit être réactive, importante même, empreinte d’une pseudo liberté de parole. Alors oui, on clashe sur-le-champ, on tacle à l’instant même, on part à l’assaut verbal de ce pas.

De ce pas.
Si l’expression paraît un peu vieillotte, elle colle bien à la peau de notre monde occidental fait de réseaux qui répondent du tac au tac, qui enflent, qui répandent et jamais ou si peu ne prennent le temps d’un pas de côté, d’un ralenti, d’un pas à pas.

De ce pas.
Si Joseph a ainsi répondu à un ordre impérial pour se faire recenser, il n’y a jamais eu chez lui de précipitation. Le temps de ce temps devait se prendre pour répondre à un appel, un ordre, une obligation. Mais pas seulement. Il a aussi pris le temps d’accueillir, d’écouter, d’aimer.

Il est presque urgent de se mettre au pas de Celui qui vient.
Avec l’empressement de nos cœurs mais sans la précipitation des faux-semblants. Avec la certitude d’être dans Ses pas et non celle d’un “j’y vais de ce pas” sans amour.

Lui, Il vient.
Doucement.

 

Pas chassés

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Je me souviens de ma cour de récré de primaire avec ses deux grands tilleuls qui ombrageaient les séances de gym orchestrées par une jeune maîtresse dynamique. Elle avait réussi à nous convaincre que quelques pas étaient bénéfiques pour la forme et affublés d’un short et de rythmiques, nous cédions avec joie à ces chorégraphies amusées. À reculons, en avant, et bien évidemment sur le côté.

Je me souviens bien des pas chassés. Il y avait dans ce pas de côté quelque chose qui me surprend encore. Le joli de notre souplesse d’enfant qui nous faisait glisser d’un pas sur l’autre, nos bras écartés qui nous donnait de l’élan et nos sourires affichés en grand. Parce qu’il faut bien le dire, les pas chassés exposaient nos bobines au devant et prenaient bien soin de garder le rythme des voisins pour créer l’harmonie. Et ça marchait plutôt bien. C’est ça qui me surprend encore. Les pas chassés, c’était l’instant où on regardait devant, faisant attention à nos voisins  autour et avançant de concert du même côté.

Je me souviens que la maîtresse nous félicitait pour cette cadence harmonieuse où l’on était soucieux d’être bien ensemble.

 

Regarder devant, faire attention à nos voisins autour, avancer de concert du même côté.

 

Je me demande si une vie en pas chassés n’aurait pas le mérite de Le suivre un peu . 😉

Dans cette dernière semaine d’Avent au collège, j’avoue que l’idée n’est pas pour me déplaire. Des pas chassés pour bien vivre ensemble cette fin d’année… en Avent et du même côté !
Ensemble.

 

Au pas de course

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Au pas de course. C’est peut-être ainsi que vous vivrez cette dernière semaine de l’Avent qui s’annonce. Courses de Noël, plus que huit jours. Courses de dernière minute, il ne s’agit pas d’oublier. Course après ce temps qui ne nous en laisse jamais suffisamment.

Au pas de course. Il m’en reste à faire aussi. Quelques cadeaux encore sur ma liste. Faire plaisir, donner de la joie, montrer qu’on aime. Il ne s’agit pas pour moi de cracher sur ces quelques emplettes, même si elles se savent parfois futiles, ou parfois trop, sûrement trop. Difficile justesse entre penser à chacun et ne pas tomber dans un Noël …de courses.

Au pas de course. Il ne s’agirait pas d’oublier mon essentiel. L’amour de mes proches, des amis et Le Sien.
Immense et en même temps discret.
Amour qui vient dans nos vies aux pas d’un petit ânon. Bien loin de nos pas de course.

Je vous souhaite un troisième dimanche empli de Joie, la Sienne et toutes les petites joies du quotidien qu’on attrape, parfois sans même s’en rendre compte, au détour d’un dernier pas …de course.
Et à lundi, pour une dernière semaine au rythme de Ses pas.

 

 

Leurs petits pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

C’est peut-être bien à cause d’eux qu’hier soir, il n’y a pas eu de petit billet d’Avent.
Mes élèves, et particulièrement en ce moment, ont cette capacité à grignoter tout mon temps. Rien de très étonnant, tous mes amis profs sont toujours dans une véritable course juste avant les vacances de Noël.
Une course et pourtant.
J’ai eu le temps de m’arrêter sur leurs petits pas vers la crèche qu’ils ont pris le temps d’installer dans le hall d’entrée de notre collège. Belle, ouverte à l’accueil, entourée de leurs pépites, de leurs peines, de leur joie qui, tout devant Lui, passent à longueur de jours.
J’ai eu le temps de regarder leurs petits pas posés au gré des portes et des fenêtres à décorer. Les regarder écrire Noël comme on écrit des mots doux, les regarder sourire et rire et sourire encore. Joyeux, ouverts à l’attente, entourés des bruits du monde un peu moins forts l’espace de quelques instants.
J’ai eu le temps de les voir venir à nos rendez-vous d’aumônerie chaque jeudi midi, laisser la récré des copains pour s’asseoir autour de la table. Heureux, ouverts à Son Coeur, entourés de leurs questions, de leurs attentes silencieuses, du simple petit bonheur d’être là.

Pendant cet Avent, même s’ils grignotent un peu mon temps, je sais que tous leurs petits pas me font grandir. Immensément.

De la place -2

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.

 

Vous connaissez sûrement cette histoire de Dieu qui marche à côté d’un gars, deux empreintes de pas dans le sable, les Siennes et celles du gars tout au long de sa vie, puis quand tout devient difficile, plus qu’une seule. Le gars croit que Dieu l’a abandonné. Il se fâche. Pourtant, les pas, ce sont bien ceux de Dieu, et seulement les Siens, qui porte le gars, à bout de bras, à force d’amour.

J’y pense à ses pas de Dieu sur le sable et à Lui qui nous porte. Et parfois, je me demande si ce n’est pas ça Lui laisser de la place. Surtout en cet Avent qui a déjà dépassé sa première moitié.
J’y pense à ses pas de Dieu sur le sable en me disant que Lui faire de la place, c’est non seulement savoir qu’Il sera là mais bien plus, laisser ses seuls pas au-devant. Me guider.

Vous savez, un peu comme lorsque je jouais, petite, à glisser mes petits pas dans des empreintes plus grandes dessinées sur la plage. Oh bien sûr, on pourrait me rétorquer que c’est un peu facile de ne pas prendre le risque de marcher en tête, de ne pas oser tracer son propre chemin, de résister encore à aller de l’avant. Tellement plus simple de glisser ses petits pas dans de plus grands.
Je répondrais simplement que ce n’est pas si facile.
Ce n’est pas si facile de se faire petite dans Ses pas lorsqu’ils suivent l’amour, de s’abaisser à prendre Sa route faite d’humilité, qu’aller de …l’Avent, c’est peut-être simplement oser croire qu’on est aimés bien au-delà de notre petite vie.
Et c’est bien là que je peux oser lui laisser un peu de place.

 

À pas comptés

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Il n’a pas dû les compter ses pas le berger de la parabole pour retrouver sa petite brebis égarée.
Je l’ai souvent imaginé, lorsque j’entendais ce passage d’évangile, grimper la montagne, marcher à travers champ, appeler sans jamais s’arrêter, essoufflé mais jamais épuisé de vouloir la ramener. Je crois même que plus jeune, cette histoire me faisait penser à celle de monsieur Seguin, moins chanceux, qui n’a pu retrouver sa petite chèvre tentée par une liberté qu’il ne pouvait lui offrir.

Il n’a pas dû les compter ses pas Joseph quand il a pris la route pour Bethléem offrant à chaque pas l’espoir d’un refuge pour Marie et son enfant.
Je les ai souvent imaginés traverser le désert, marcher à travers des villages, avancer sans jamais se plaindre, fatigués mais jamais assez pour ne pas y aller. Je crois même que plus jeune, en déplaçant les santons dans la crèche, je leur ai murmuré qu’il fallait arriver avant Noël, allez vite, encore un effort, encore quelques pas.

 

Je crois que je marche à pas comptés parfois, un peu farouche, sans oser.

Il est des lieux de nos vies ainsi faites où l’on n’aime guère s’aventurer. Et dans ces moments-là, je repense aux chemins d’Avent déjà traversés, ceux où Dieu ne compte jamais sa peine pour venir me chercher lorsque je suis un peu égarée.

Que cet Avent qui se poursuit nous donne la force joyeuse de ne pas compter, ni  nos pas, ni l’amour que nous pouvons nous donner.

 

 

 

Faux-pas (2)

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Cette nouvelle semaine s’annonce remplie de conseils de classe, de bulletins à apprécier, de conseils à donner, d’encouragements à écrire, à dire aussi. Et invariablement, il y aura, d’un côté, celles et ceux qu’on félicite pour leur travail, leur attitude, leurs progrès et de l’autre, celles et ceux qu’on ne manquera pas d’avertir, de réprimander, de conseiller aussi mais avec parfois peu d’espoir de changement.

Dans ma vie de prof, c’est bien pourtant pour ces derniers et ces dernières que je me sens pleinement prof. Parce qu’à chaque faux-pas qu’ils font, il faut être là. Pour essayer de les remettre sur le bon chemin.
Etrange mélange souvent d’encouragements et de sanctions, difficile dosage de bienveillance et de fermeté.
Difficile mission souvent mais oh combien enrichissante et tellement gratifiante quand un de ces faux-pas peut être transformé en un petit pas qui avance.

Et j’en ai vu quelques-uns. Avec une joie profonde.

J’y pense particulièrement ce soir en relisant les notes pour le conseil de ma classe qui m’attend demain soir. Je me dis que c’est un joli chemin d’Avent que ce chemin de prof.
Qu’il ressemble parfois un peu aux autres chemins que sont ceux de nos vies que Dieu sait accompagner pour que nos faux-pas deviennent eux aussi des petits pas qui avancent.

De la place – 1

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Peut-être parce que j’ai passé une très longue et belle journée remplie d’une amitié de plus de 30 ans, peut-être parce que demain on file voir notre petite-fille avec tous nos enfants, peut-être parce que ce soir ma maison a déjà pris des airs de Noël, je me dis que ma première semaine d’Avent a déjà déplacé des petites montagnes d’incertitudes, de doutes et de peurs. Des petits bouts du quotidien qui m’empêchent souvent de voir Dieu tout proche.

Merci Seigneur de m’aider chaque jour à ouvrir- mieux qu’une case de calendrier- les yeux et le cœur.

Je vous souhaite de vivre un heureux deuxième dimanche de l’Avent et je vous dis à lundi pour continuer à cheminer un peu avec vous, pas à pas. Ce sera bien.

Corine

 

 

 

Sur les pas de Marie

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Les étoiles, quant à elles, brillent à leur poste, elles brillent de joie pour leur créateur (Ba, 3, 34-35), car un enfant nous est né, un fils nous a été donné (Is, 9-6).

Et l’Enfant,
emmailloté de langes,
au creux d’Elle,
maintenant
dort comme un ange.

 

Il n’y a rien de plus fort que ce que Dieu a fait là.
Naître.
Devenir la chair de sa chair.

Et les pas de Marie, ce sont les seuls, je crois, que je sais suivre.
Des pas qui donnent la vie.
Le chemin d’amour d’être mère.