Croire au jour (1)

“J’ai cru au jour la première aujourd’hui.”

Il y a dans chaque matin cette parole d’Antigone.
Quand le monde dort encore, croire au jour est possible. Comme une espérance.
Le plus difficile, souvent, est de continuer à y croire quand le monde se réveille.

En plein jour.
Quand les couleurs se font plus franches, quand les dilués se révèlent, quand chaque minute affiche son éclat.
Et ses revers de gris.

 

Mes élèves de troisième sont revenus, depuis quelques temps déjà. En petits groupes, presque tous là.
On essaie de continuer, de faire comme avant. On y arrive à peine. Leurs masques retiennent leurs sourires et leurs bêtises. Et me manquent ces cours où je faisais virevolter mes mots et où ils jouaient avec.
Mais malgré cela, on est encore un peu ensemble, et c’est bon.
Et puis il y a eu ce petit bout d’heure.

Le théâtre et Antigone, on ne peut pas trop s’y coller. Sauf avec nos voix. Le jeu consistait à trouver le ton.
Et à choisir. Avec ou sans masque ?

Avec son masque, R. a lu un Créon qui étouffait sa colère.
Beau.
Avec le sien, M. a caché la tristesse qui emplissait Hémon.
Beau.
Est venu le tour de R. 
– Madame…je vais tout au fond de la classe et j’enlève mon masque, je peux ?
– Oui…tu peux dire pourquoi ?
– Antigone…elle sait qu’elle va mourir mais parle d’espoir. On ne peut pas dire qu’on aime la vie en baissant la voix ou même en la forçant derrière un tissu. J’ai besoin d’une voix claire: tout le monde dort et elle, elle est réveillée. Tout le monde semble mort et elle, elle vit. 

J’ai cru au jour la première aujourd’hui.

R. a osé monter sa voix pour terminer en une voyelle qui crie.
Notre aujourd’hui. La vie. 

 

Croire au jour est possible.
Quand les couleurs se font plus franches, quand les dilués se révèlent, quand chaque minute affiche son éclat.
Quand les voix se font claires pour aimer la vie, malgré tout.

 

 

 

Une petite prière qui écrit encore

J’ai passé mon dimanche après-midi avec mon crayon qui corrigeait au bord de mes doigts, paume refermée.
J’ai lu les petits trésors de leurs mots d’enfant encore, des jolis efforts pour traduire leurs sens avec des bouts de phrases et des souffles de ponctuation.
J’ai râlé un peu sur des tournures que j’espérais plus belles.
J’ai souri souvent.
Au tôt d’un lundi, j’ai repris leurs textes, peaufiné mes commentaires, ajusté mes remarques, ajouté mes conseils.
Je vais les retrouver. J’espère que je vais tous pouvoir leur dire au revoir, déjà.
J’ai souri.
Mon crayon au bord des doigts s’est posé. 

Ma paume s’est ouverte.
Je l’ai regardée.
Avec mon pouce j’ai caressé un peu le creux douloureux à trop écrire.
J’ai souri.
J’ai souri parce qu’au creux de ma main, il y a tant de matins et de soirs à corriger, tant d’heures à écrire, tant d’autres mains, de gestes de paix donnés et reçus, tant de temps où mes paumes l’une contre l’autre doigts pliés à peine posés sur mes lèvres te murmurent des sourires en prières.
J’ai repris mon crayon.

C’est ici que Tu es.

Le goût des dimanches

Cela fait plusieurs messes déjà.

 

Les dimanches retrouvent le goût des dimanches avec mes robes de juin, celles qu’on trouve jolies, avec le léger des jours qui allongent leurs heures, avec la douceur du temps qui éteint  la pluie et les retrouvailles qui étirent nos cœurs.
Les dimanches retrouvent cet écho. Celui qui résonne en douceur, tout au fond.
Et la chanson qui ajoute des mots d’italien à mes souvenirs, qui me prend les tripes et que j’aime fredonner.

 

Les dimanches retrouvent l’espace de nos corps aussi.
De ces corps encore doucement éloignés, à peine, on ose s’approcher, pourtant.
Nos corps qui nous manquaient tant reprennent place dans nos vies.

Et dans la mienne s’ajoutent aux heures collégiennes les parfums de mes enfants, les mains de mes amis, les sourires de mes proches.

Mes dimanches ont retrouvé ce goût-là aussi et Son corps à Lui.
Au milieu de tous, avec tous ceux qui se rassemblent dans mon église.
Son Corps et nos tripes.

 

Je me suis trompée.
J’ai cru que l’Eucharistie ne me manquait pas.
Je me suis trompée.

Non pas qu’elle soit nourriture indispensable à mon seul pauvre petit corps, non.
Non pas que cette faim-là une fois assouvie me remplisse de joie, non.
Non, ce n’est pas cela.

Mais c’est qu’Elle est mon merci.
Celui écrit en son nom et le seul que je sais murmurer à Dieu.

Les yeux vers Lui, les mains tendues portées à ma bouche, ne savent lui dire que ça.

Merci.
Merci. Merci.
Merci de m’aimer jusque là.

Je ne savais plus cela, je crois.
Il m’a fallu le manque pour que je ne l’oublie pas.

 

 

Les dimanches retrouvent le goût de mes dimanches. Ceux qui rattrapent le temps, l’arrêtent au bord de ma vie et à l’entrée d’une grande porte d’église, le laissent filer en prières sur un banc et l’emportent en un souffle promis.
Cinq lettres, un seul mot pour aimer, un merci déposé au pied de Ta Croix.

 

Cela fait plusieurs messes déjà que mon merci à Dieu sonne comme en écho à mes dimanches.
Et l’Eucharistie me prend les tripes comme une vieille chanson italienne.
En un murmure, en un merci.

 

Sous un parapluie

La vie parfois laisse peu d’espace pour écrire.

 

Le temps déborde ici.
Il semble s’épaissir de retrouvailles et de précautions
s’alourdir de rendez-vous et de décisions à prendre avant la fin de l’année scolaire
et dans ce tourbillon de vie retrouvée on dirait pourtant qu’il s’allège en sourires véritables.

 

20 heures et des poussières.
Sortie du dernier conseil de classe.
Il pleut.
Il pleut encore.
Il pleut comme un jeudi soir d’automne.

Petit tour à trois sous un parapluie. Deux pas de côté et nous voilà parties à fredonner.
Fatiguées de semaines qui épuisent on laisse aller nos éclats de rire et le poids de nos grands et petits soucis.
I’m singing in the rain !

– Si l’on nous voyait à 20 heures et des poussières danser et chanter sur un parking de collège !
– On nous trouverait un peu plus folles… 
– Qu’est ce que ça fait du bien… enfin !

 

Mais personne ne voit que la vie se chante
Aux heures et jours d’un collège
aux soirs de nos réunions
même sous la pluie 

 

Et la vie parfois ouvre un peu d’espace pour écrire encore le plein, le joli, l’entier d’une vie de prof.  🙂

 

Une brassée de genêts

Il y a quelque chose sur ma route en ce moment. Oui, vous savez, la petite route à travers la campagne qui part de ma maison et arrive au collège.
Il y a quelque chose que je n’avais pas remarqué la semaine dernière. Oui, vous savez, trop absorbée par l’idée d’y retourner enfin.
Il y a quelque chose, quelque chose qu’on sent d’abord, fenêtres ouvertes, vitres baissées à respirer le soleil du matin, celui qui espère le monde.
Il y a quelque chose, quelque chose qu’on peut voir ensuite si on quitte un tout petit peu la ligne goudronnée.
Oh pas trop… seulement ce qu’il faut pour embrasser du regard l’au-delà des grands fossés.
Des brassées, d’énormes brassées, de gourmandes brassées de genêts.
De l’or à perte de lignes, de l’or dans les courbes des virages, du doré sur le bord de mon chemin.
Tu le sais, toi, que l’arbuste se déploie sur les terres pauvres, sur les bords secs, sur les difficiles des ravins. Tu le sais, ici, sur nos bords de chemins arides.

Il y a quelque chose sur ma route en ce moment.
Il suffit de regarder, d’oser, d’embrasser des yeux ce qu’il y a autour. Un peu de beau, un peu de bon qui fait de ma route un chemin pavé d’une seule certitude.
Il peut bien y avoir des ronces envahissantes, des ravins arides, des fossés abrupts. 
On peut bien y entendre des fausses notes, des jugements à l’emporte-pièce, des disputes faites de mots vains.
On pourra jeter tous les cris.
On pourra crier en tous sens.

Je ne sens, je n’entends, je ne vois que la Lumière que Ta Parole ne cesse de poser sur les bords de nos routes.
Je ne garde qu’Elle.
Et sur le bord de mon chemin, comme une brassée de genêts d’or.

 

Au ras des pâquerettes

C’est à hauteur d’homme que Dieu est venu.

Petite, j’ai un jour demandé si Jésus était grand.
La première fois, on m’a répondu un bien sûr qui s’exclame parce qu’on n’avait pas compris que ma question c’était une histoire de taille. Seulement. Il est des questions d’enfants toute simples que parfois les adultes imaginent autrement.
J’ai redemandé plus tard en précisant bien qu’il s’agissait de savoir combien il mesurait. Je n’ai pas eu la réponse attendue du mètre soixante, soixante-dix ou quatre-vingts mais peut-être bien un réponse qui voulait en dire davantage à la petite fille qui questionnait encore et toujours.

– Une hauteur d’homme.

C’est à hauteur d’homme que Dieu est là. J’ai gardé ça, à défaut d’une mesure.

J’y pense souvent. Quand dans l’ordinaire de mon temps, je croise des visages fatigués et qu’il suffit d’un regard qui sourit, à même hauteur, pour le faire sourire à nouveau. Dieu a croisé nos regards.
J’y pense souvent. Quand le nez baissé sur mon nombril, je ne vois plus grand chose autour et qu’il suffit d’une main pour relever mon menton, à même hauteur, pour que j’avance à nouveau. Dieu croise mon regard.
J’y pense souvent. Quand plongée dans le quotidien, je me laisse envahir par le ras des pâquerettes et qu’il suffit de lever les yeux pour être à hauteur des autres. Dieu y est déjà.

C’est à hauteur d’homme que Dieu est là.

 

J’y ai pensé juste hier.
Sur un bord de Loire, allongée dans l’herbe, au repos d’un jeudi d’Ascension qui L’élève, j’ai tourné la tête.

 

Du ras de mes pâquerettes, Son Église m’est apparue, à ma hauteur. J’ai souri en attrapant l’instant.
Pas plus haute. Pas plus grande. Juste là.
Comme Lui.
À bâtir à hauteur de nos vies.

Dix minutes à peine

J’ai retrouvé ma petite route familière.
Celle de dix minutes à peine, à travers la campagne d’un matin qui se réveille, qui déjà espère la douceur d’un jour, qui vallonne mes pensées de la maison au collège. 
Dix minutes à peine de bois, de champs, de quelques fermes.
Dix minutes à peine de bourgeons, de fleurs déjà, d’un printemps qui s’installe.
Dix minutes à peine de musique parfois, d’une chanson que j’aime, de silence souvent.
Dix minutes à peine de quelques nuages, d’une trouée de ciel bleu, d’un rayon de soleil en clin Dieu.
Dix minutes à peine d’une petite prière qui roule.

Pour ma collègue amie qui se bat toujours sur son lit d’hôpital,
pour ce temps qui nous éprouve, nous bouscule et et nous blesse,
pour notre joyeuse équipée de profs une fois de plus embarquée,
pour nos élèves qui vont presque tous revenir mais comment,
pour ma vie de prof qui sans s’être arrêtée sait qu’elle va mieux se retrouver.

Pour des sourires qu’on fera désormais avec nos yeux.
Pour ce bout de chemin qui reste à inventer avant l’été de cette vraiment drôle de manière.

Dix minutes à peine de ma petite route familière. 
Et au retour d’hier, je me suis encore dit qu’elle ressemblait beaucoup à mes chemins de prières
à tracer ma route en regardant les couleurs du temps.
Toujours les mêmes et jamais vraiment. 

Garder le joli

C’est souvent comme ça.
Je sais garder le joli.

D’un roman mal fichu, je me souviens pourtant de ce passage que j’aurais bien aimé écrire.
D’un film monté de travers, je me rappelle quand même le superbe jeu du rôle secondaire.
D’une classe difficile dont on sort épuisée, j’aime malgré tout leurs mots de fin d’année, ceux qui feraient presque pleurer
D’une réunion barbante qui tourne en rond, j’aime raconter le bon mot qui m’a fait sourire.
Du plus rude de ma vie, je me souviens que c’est ce rude qui m’a appris à tant vouloir le doux.

C’est comme ça.
Quand je veux la colère, quand je désire la revanche, quand j’espère la rancune, je ne tiens jamais la route bien longtemps.
Je n’oublie pas mais les gris s’effacent.
Parfois ça peut paraître tiède. C’est ne pas savoir ce qu’il faut de rebelle pour ne garder que le joli.

 

C’est comme ça.
Je ne sais garder que le joli.

 

Un peu plus de 50 jours, 8 semaines.
Je n’aime pas les bilans. Surtout quand rien n’est terminé. Mais je sais ce que je vais garder. Malgré tout.
Je n’oublierai rien du difficile des vies et des morts tout autour mais je le sais, le joli restera.
Et je vais garder
les heures à ne plus compter,
mes heures à leur écrire sur un clavier,
nos heures à nous parler dans un écran,
les heures à les entendre toujours rire,
mes heures à les lire encore et encore,
nos heures à faire de chaque repas un tour de fête,
les heures à demander si tout va bien,
mes heures à Te lire,
nos heures à Te prier.

 

Ce sera mon défi pour les demains à aimer.
Garder le joli.
Encore.

Au crayon qui s’efface

 

 

Mardi 12 mai – 9 h à 12 h: préparation de rentrée au collège.

 

J’ai eu envie de poser un joli coup de fluo sur l’info.
Drôle de rentrée de mai.
Mais tout est au conditionnel même que j’ai préféré écrire l’info au crayon qui s’efface.
J’ai pourtant envie de l’illuminer.

 

Bien sûr c’est compliqué, inédit, inquiétant.
Mais, dans mon petit collège à la campagne, au milieu d’un village quasiment épargné, au cœur d’un département et d’une région peu touchés par le virus, l’idée que nos plus jeunes élèves puissent reprendre un peu pied dans un collège où ils se trouvent plutôt bien, ça aussi, ça fait du bien:  à eux, ils l’écrivent; à leurs parents, qui pour la plupart nous redisent leur confiance; à nous, qui avons envie d’être là.
Bien sûr ce ne sera pas la classe habituelle. Bien sûr la récré se vivra sans parties de foot endiablées, sans insouciance, sans bagarres aussi. Bien sûr l’odeur des désinfectants gommera celles de nos peintures, de la cuisine de Gaëtan et même du café de la salle des profs.
Bien sûr.
Tout semble vouloir recommencer mais en pointillés, au conditionnel, en crayons qui s’effacent.
Et l’agenda si carré, si sûr, si organisé d’habitude prend des allures étranges de rondeurs, de peut-être, de on verra bien.

 

Et ce matin, je Te relis encore.
Je me demande parfois si mon chemin près de Toi, avec Toi n’est pas, lui aussi, davantage un chemin au crayon qui s’efface. Non pas avec l’oubli des ratés, non. Mais avec ces pointillés, ces peut-être, ces absences de certitudes qui pourtant, bizarrement, sont celles qui me font avancer. 
Le chemin n’est pas droit et bien tracé, je le sais trop bien. Mais n’empêche. Sur le fil d’un crayon qui s’efface, il y a toujours cette envie de poser un joli coup de fluo. Et de continuer.
Comme pour illuminer mes peut-être d’un Tu es là.
Toujours.

 

De nos corps et du Sien

On s’appelle, on se textote, on roule, on marche. On se rappelle, on se retextote, on roule encore, on marche encore. En boucle. Je ne sais où. Et on ne se retrouve pas. On tourne encore, on n’y arrive pas. En vrai.

Je me réveille. Ouf. Je suis réveillée. En vrai. Oui, en vrai cette fois. Premier mauvais rêve – je n’aime pas le mot cauchemar, premier mauvais rêve de confinement…ou  de déconfinement, je ne sais trop.

 

 

Le café s’attarde un peu, on est samedi après tout.  Les mains retiennent le chaud de la faïence. Elles se posent ensuite sur les pages d’une Bible. Le papier semble encore plus doux au toucher ces temps-ci. Je relis ce Livre que j’aime tant.
Puis mon corps se lève, doucement. Il n’y a pas d’urgence aujourd’hui. Je cherche des nouvelles d’A. Pas encore de nouvelles mais celles d’hier étaient bonnes.  Mon amie opérée en urgence il y a deux jours d’une rupture d’anévrisme va bien : les membres de son corps fonctionnent, elle comprend. La parole seule est encore absente. Je prie Dieu. Et Syméon, tu sais toi.

J’ai rincé la tasse et je l’ai laissée sur le rebord de l’évier. J’en reprendrai un autre tout à l’heure.
Mes jambes me mènent doucement vers la porte du jardin. La fraîcheur de la pluie nocturne sur l’herbe, je reste un peu malgré le frais sur mes épaules, ça sent bon.  Des moineaux s’attardent entre les rangs de haricots puis sur les branches du cerisier. Mais rien à chiper encore. Ils chantent  pourtant. La nature est heureuse je crois.

Pas un autre bruit au dehors.
Je repense à mon mauvais rêve.

Nos corps nous manquent. Nos mains qui se serrent en des bonjours amicaux, nos bras qui s’embrassent, nos joues qui se tendent. Nos corps nous manquent. Nos peaux qui s’effleurent dans la file d’attente, dans le métro trop serrés, dans les couloirs qui défilent. Nos corps nous manquent.

Et Son Corps ? J’ai lu encore. Leurs avis, leurs colères.
Il ne me manque pas Ton Corps à moi, non. Non et peu importe ce que les autres en pensent. J’ai Ta Parole. Tellement plus depuis des semaines. Avec ce temps presque arrêté qui me donne le temps de Te lire et relire. Dans Tes livres, oh celui-ci, et les évangiles.
Je me nourris de Tes mots.
Et Ton Corps ? Non, Il ne me manque pas. Je Te sais là. Et je repense à tes amis après Pâques. Je pense aux miens. Ce sont leurs corps qui me manquent, ceux de ma famille, de mon église, de ma vie.
Combien Ton corps de chair, disparu, a dû leur manquer.

Parce que Tu marchais, ils suivaient Tes pas, ils ont peut-être bien retiré tes sandales au soir et soulagé tes pieds fatigués.
Parce que Tu tenais le pain, ils partageaient avec Toi les repas, les sourires, les larmes. Tes mains dans leurs mains.
Parce que Ton corps avec leurs corps ne voulaient faire qu’un. Combien le vide de Toi a dû leur manquer.

Nos corps nous manquent.

Je reprends un café.
J’ouvre enfin l’évangile du jour.
« C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »

Mais nos corps nous manquent Seigneur.