“Rappelez-vous que lorsque vous quittez cette terre, vous n’emportez rien de ce que vous avez reçu, uniquement ce que vous avez donné.”
Saint François d’Assise
Sans doute qu’il y a l’habitude, probablement un rituel devenu mécanique, invariablement les mêmes mots. Des bises claquées sur nos joues, des sourires à faire briller les yeux, des mains aux paumes qui s’embrassent.
Le passage à l’an nouveau répète chaque année ses mêmes gestes et son lot de bons mots.
Evidemment, on sait bien que cela n’a pas d’effet sur les temps à venir, que chacune des petites listes de résolutions ne changera rien ni aux haines ni aux souffrances. Evidemment, les jours nouveaux recommençant n’aligneront pas des heures magiciennes teintées de rose bonbon. Evidemment, les vies garderont ces teintes de gris qui rappellent crûment, lorsqu’on souhaiterait l’oublier, que nous sommes simplement de passage.
Mais je continuerai à vouloir la joie.
Non pas celle qui aseptise l’air ambiant, factice, à coups de faux-semblants ou de pieuses paroles.
Non pas celle qui écarte, aveugle, les blessures, les miennes et celles qui croisent mon chemin.
Non pas celle qui vocalise, bruyante, les faux refrains des promesses de bonheur à tout prix.
Non, je continuerai à vouloir la joie.
Celle qui ouvre les volets au matin et sourit au ciel brumeux,
celle qui accompagne leurs mots maladroits,
celle qui croit que chaque main tendue vaut la peine,
celle qui embrasse le soir d’une toute petite prière.
Je continuerai à vouloir la joie. Sans majuscules, sans ostentation, sans audace.
Petite, volontaire et têtue.
Je vous souhaite à vous aussi, amis lecteurs, de poser un peu de joie dans vos heures de 2020, parce que je crois qu’en osant la vivre et la donner, elle vous fera sourire, dire merci et agrandir vos bras pour aimer. Belle année de joie à donner !
Corine
Chapelle Notre-Dame de la Joie – Penmarc’h