Il y a dans mes souvenirs des repas de Noël un peu de magie en cuisine. Un peu de mystère aussi. J’ai quelques images des Noël où mon grand-père, c’était lui le cuisinier, s’affairait aux fourneaux. Oh pas trop de chichis, des choses simples et simplement délicieuses. Les huîtres traditionnelles régalaient les adultes, la dinde, les marrons bien sûr, deux ou trois bons fromages et la bûche.
Je me souviens qu’une année, une jeune tante avait voulu faire son effet en rapportant une bouteille de vinaigre de Xérès. Le nom, brutalement exotique au milieu de notre hiver, avait fait son succès surtout dans la petite vinaigrette pour les huîtres et même je crois mêlé à la salade qui accompagnait les fromages.
Je ne sais pas si c’est ce jour-là que j’ai compris la magie de la cuisine, le précieux d’un bon repas. Celui qu’on offre en cadeau, celui qui nous rassemble, celui qu’on prolonge par un café, tu en veux un autre, quelques chocolats, oh non, là, je ne peux vraiment plus rien avaler, c’était tellement bon !
C’est drôle. Je n’ai pas de vinaigre de Xérès dans mes placards. Il faudrait que je pense à ajouter encore un peu de soleil dans ma cuisine.
Je regarde ma crèche au matin. Marie, le ventre tendu, le ventre brûlant, peut s’allonger enfin. Tout va être bouleversé. Elle a peur mais elle s’accroche à sa confiance et à cette idée mais oui, c’est sûr, ils rentreront bien vite, avec le petit enfant, elle vivra sa vie de maman, elle retrouvera ses amies, elle embrassera sa cousine, elle partagera avec elles toutes ses joies, ses soucis, elle pourra cuisiner et préparer ses bons plats traditionnels pour les fêtes, comme sa mère lui a montré. Elle lui apprendra au tout-petit à goûter la vie. Vivement l’heure, vivement qu’il vienne.
Bons petits plats à préparer les amis,
à demain










