“En vrai, j’aimerais mieux porter un p’tit poisson autour du cou plutôt qu’une croix. Quand même, la croix, c’est rude non ?”
Je me souviens de ce grand jeune, il y a longtemps. Je leur avais raconté le poisson parce que c’était le 1er avril. Le poisson chrétien, l’ichthus, l’acronyme dessiné sur les murs, parce qu’on était en temps de pastorale, avec des grands de lycée qui préparaient leur confirmation. J’étais à la fin de mes études. C’est si loin mais c’est resté bien présent au cœur.
Et on avait parlé de la rudesse de la croix. Celle de porter une croix, même petite, même jolie autour du cou.
Porter le supplice.
“On porte une croix vide, regarde ! Il n’y a pas son corps, c’est une croix de ressuscité !”
Elle avait tendu sa petite croix colombe de Taizé.
Bien sûr, ils avaient tous parlé des croix d’église, des croix de calvaire où le corps du Christ est bien là encore. Cloué. Supplicié. Mort. Mais on avait gardé l’idée de la croix vide, la croix de Vie, symbole du passage de la vie à la mort puis à la Vie.
Je me souviens de chacun d’eux.
Dans ce Carême, je pense parfois à tous les jeunes, grands puis petits, avec qui j’ai parlé de poisson, de croix, de Dieu.
Je crois que je ne mesure pas toujours la dose d’amour qu’ils m’ont donné et combien leurs questions ont fait avancer mes pas.
Bon mardi,
je vous souhaite de parler de poisson aujourd’hui, de croix, de Dieu, d’amour en somme. 😉
à demain