Pouce !

Cela a ressemblé à une parenthèse un peu hors du temps.

La semaine qui vient de s’écouler a fermé les écrans, ceux des des réseaux particulièrement. Temps un peu étrange et étrangement doux avec la chance de retrouver ma maison remplie de mes enfants et de leurs conjoints pour mes deux plus grands, presque tout le temps. J’oublie vite, pourtant cela ne fait pas des années qu’ils ont quitté  leur enfance, j’oublie vite tout l’espace qu’ils remplissent. Et 2020 s’en est allé avec son lot de gris sans doute un peu plus foncés que d’habitude, dans la douceur impertinente d’un cocon familial.

Et déjà on remplacerait bien son zéro final à l’allure d’une boule de virus par un grand 1 pointé comme un pouce qui demande du répit.
Pouce ! je n’ai pas oublié le code de la récré de mes 10 ans qui nous sauvait dans une course maladroite, dans un jeu fatigué ou simplement pour reprendre son souffle.
Pouce ! c’est exactement ce que j’aimerais écrire comme vœux pour cette année qui commence.
Pouce le virus, pouce la maladie, pouce la mort.
Pouce l’indifférence, pouce les heures incomprises, pouce les regards détournés.
Pouce la violence, pouce l’injustice, pouce les riens à y comprendre.
Pouce mes mots déplacés, pouce mes ratés, pouce mes oublis.

Pouce ! oui, c’est bien une pause que l’on écrit entre un 31 décembre au soir et une nouvelle année au matin. Une pause de joie non feinte, de douceur parfois, de projets encore. Une pause sans doute utopique mais qui a l’audace de croire, l’espace d’un instant, au bon, au mieux, au meilleur.
Et même si l’on sait bien que le vouloir, le désirer, le souhaiter ne dure souvent pas plus que le temps de le dire, ce pouce levé a le pouvoir de redonner le sourire, l’élan, l’espoir sans lesquels rien n’est vraiment possible.

Pouce ! c’est bien là tout ce que je peux vous souhaiter aussi, un répit, un temps qui s’arrête sur du joli, une parenthèse de douceur pour repartir de bon pied. 
Bonne année chers amis qui passez par ici !

Et à bientôt…  😉

Corine

 

Joyeux Noël ??

Joyeux Noël ! 

Dès que décembre arrive à sa petite quinzaine de jours bien entamés, l’exclamation fuse. Et cela n’a pas manqué cette année. Joyeux Noël !!!
Dans les messages aux proches et aux amis que je ne peux hélas pas voir cette année, dans les derniers mots partagés avec mes élèves vendredi, et dans mes réponses aux sourires masqués et commerçants qui me saluent le plus souvent d’un “Joyeuses fêtes de fin d’année !”

Joyeux Noël !
Joyeux Noël !
J’en use et j’en abuse, laissant dans la traînée des voyelles un peu de Sa Lumière derrière moi.

Cet après-midi, un petit message semblait me faire remarquer que j’étais ou impatiente ou en avance et que ce n’était “pas encore…”
Je ne peux que le constater, c’est vrai.  Et il est vrai aussi que j’aurais bien du mal à souhaiter un joyeux anniversaire à ceux que j’aime avant la date…! Oui mais Noël, ce n’est pas ça. Du moins, je ne le crois pas. Ce n’est pas un joyeux anniversaire Jésus à dire entre la veillée du 24 et au long du 25.
Pas pour moi.

Joyeux Noël, c’est d’abord Marie qui dit oui.
Joyeux Noël, c’est déjà le chemin jusqu’à Bethléem que Joseph rend sûr pour Elle et Pour Lui.
Joyeux Noël, ce sont les anges qui éclateront de lumière dans nos campagnes.
Joyeux Noël, ce sera l’étoile qui guidera bien après les routes des mages venus de loin.

Oui, je crois que c’est bien autre chose encore. 
Joyeux Noël, ce sont les mains vieillies qui ont  déjà ouvert des lettres d’enfants au cœur d’un Ephad.
Joyeux Noël, c’est un masque un instant baissé pour boire un café qui réchauffe du froid des rues.
Joyeux Noël, c’est un papa qui retrouvera ses enfants à la sortie de prison même si Noël sera déjà loin.
Joyeux Noël, ce sera au long des semaines et longtemps après la présence d’un petit dans une mangeoire, venu nous dire d’aimer.
Joyeux Noël, c’est au détour d’un chemin vers Pâques une nouvelle naissance, Sa Résurrection.

Oui, je crois que ce joyeux Noël, il est de tous nos temps. 

 

Et puis, dans ce joyeux Noël ! , il y a cette exclamation qui dit, en un silence justement posé, les verbes (le Verbe ?) que Dieu nous a laissés : vivre et aimer.

Alors, un 23 décembre pour vous dire:

Joyeux Noël.. à vivre et pour aimer !

De blog en podcast, de Table en tables

J’ai bien vu la date sur le calendrier mais vendredi matin, la fin d’un trimestre pas si simple au collège ne m’a pas donné le temps de m’arrêter.
18 décembre 2010.

Il y a 10 ans.
Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais traversé la campagne jusque chez l’amie férue de blogs – je me souviens qu’on en avait créé pour les élèves – et en quelques mots de passe et petites trouvailles naissait, grâce à elle,  ” Au bord de mon chemin”. Sans vraiment de préméditation, juste l’envie de partager un peu plus que des mots consignés jusque-là sur de petits cahiers.

Il y a 10 ans.
La mode était aux blogs et au fil de ces jours-là, j’ai découvert un univers. Celui de la cathosphère de l’époque et puis un peu plus largement, celui des amoureux des mots. Je me souviens de mon tout premier billet, des encouragements de blogueurs déjà bien investis et des partages qui ont rendu ma vie encore plus jolie. Je me souviens aussi que peu à peu, tout près, le mari, les enfants, les amis les plus proches ont fait du bord de mon chemin un espace vivant, osant parfois au gré d’une rencontre ou d’un bon mot, le “tu en ferais bien un billet …”

Il y a 10 ans. 
Je suis passée de 43 à 53 ans avec ce petit bout de chemin au bord de ma vie. Et ce n’est pas rien. On parle peu de cet âge-là en vérité. Les enfants, les jeunes, les jeunes femmes, les trentenaires, et puis les grands-mères un peu, mais les femmes entre 40 et 50 ans, très peu. Ou alors très mal. J’y ai souvent pensé en écrivant ici et la vie m’a touchée parfois au point de quitter par trois fois ce petit blog, d’y écrire d’autres petites histoires aussi, précieuses. Archives cependant gardées comme un vieil album photos que, bien veille, j’aurais peut-être plaisir un jour à regarder !  Je suis toujours revenue après ces faux-départs et au moment de penser à un autre projet d’écriture, je me rends compte que ce bord de chemin-là, il compte.
Je veux le garder. Précieusement.

 

Parce qu’il y a ces partages, ces rencontres, ces petites prières. Et Dieu, au cœur de mes mots.

 

J’ai bien vu la date sur le calendrier mais vendredi matin, la fin d’un trimestre pas si simple au collège ne m’a pas donné le temps de m’arrêter.

18 décembre 2020. 
J’ai attendu d’être en vacances, au soir, pour ouvrir ce petit cahier ‘projet podcast’ où depuis pas mal de mois, je griffonne des idées. Sans vraiment de préméditation, juste l’envie de partager un peu autrement cette autre chose qui peu à peu a pris sens.
La mode est au podcast et au fil des dernières années, j’ai découvert ce nouvel univers. Réticente au début d’un mode où l’oral est roi, j’ai découvert que les plus jolis à écouter, à mon avis, étaient quand même les mieux écrits.
Au fil du temps, enregistrements, mixage, musique sont entrés par la porte de mon collège et les élèves se sont vite pris au jeu de cet oral-écrit-pas vraiment en direct- avec beaucoup d’enthousiasme. Et à leurs côtés, j’ai appris, doucement. En écoutant les autres, aussi.

18 décembre 2020.
J’y suis. La jaquette de mon podcast est réalisée. Le titre est trouvé. L’hébergement aussi. Le matériel presque prêt. Et son contenu surtout.
J’aurais pu enregistrer les billets d’ au bord de mon chemin mais s’il y a un podcast en réalité, c’est peut-être qu’il y a cette autre chose qui me taraude depuis quelques mois.

10 ans à écrire, et depuis toujours à écrire pour lire et relire ma vie. J’ai découvert, en relisant justement que, de Sa Table où son pain partagé me fait vivre,  de Sa Table d’amis réunis tant aimés aux tables de ma vie, j’avais passé une bonne partie de mon existence déjà au cœur de la…cuisine ! Etrange découverte pour une fille qui ne croyait être qu’une lectrice-écrivaillonne-maman-prof. Si peu manuelle en sa jeunesse, peinture, bricolages et cuisine sont venus faire de mes mains de jolis porte-paroles de mes projets…et curieusement, de Sa Parole.
Et puis, j’ai bien fait le tour de la question et il n’y a pas photo. Du plus loin que je me souvienne, la cuisine est le lieu où j’ai le plus appris : des leçons récitées sur un coin de toile cirée aux bavardages d’un déjeuner, des discussions à refaire un drôle de monde aux confidences des p’tits cafés improvisés. Sans compter sur les soupes partagées au coin des rues, les goûters dans des  chambres d’hôpital pédiatrique, les dîners d’amitié qui donnent du goût à nos vies.
Autour d’une table bavarde ou d’un plat qui mijote, le goût des petites choses anodines devient essentiel. C’est donc là que je vous entraîne pour écouter des histoires, celles qui font la saveur de nos vies et sans lesquelles on ne serait rien.

18 décembre 2020.
Je reviendrai au bord de mon chemin, parce que les petites prières, les mots d’Avent ou de Carême, les clins Dieu, c’est là qu’ils continueront à s’écrire, je le sais. Mais désormais, au bord de ce chemin, il y aura aussi un autre petit endroit qui pétillera je l’espère d’histoires qui sentent bon, de rencontres qui racontent les p’tites recettes de la vie lorsqu’on la rend jolie, de souvenirs parfumés à la cannelle et au sucre roux. Et ce sera ici. https://pepites-et-papillottes.lepodcast.fr/

22 décembre 2020.
À deux jours d’une veillée qui nous redira l’essentiel de nos vies, je vous souhaite un très joyeux Noël chers fidèles lecteurs et lectrices. Et je vous dis aussi à bientôt ici ou ailleurs, heureuse de vous savoir sur le bord de tous mes chemins.
Corine

 

Des petits mots

Non, mes petits mots d’évangile ne m’ont pas quittée et ils me font aller bien.  😉

 

Mardi, volonté
Le café brûle un peu ce matin. Mes mains se figent autour de la tasse. Quatre jours encore et la chance de deux  semaines de vacances. Encore quatre jours à tenir avec le gel hydroalcoolique qui accompagne nos bonjours du matin, les désinfections des tables après chaque heure, les masques toujours et nos yeux qu’il faut faire sourire. Le café brûle un peu ce matin. C’est étrange comme parfois les choses habituelles prennent un drôle de goût. Deux cas positifs parmi mes collégiens de 3ème jusque là épargnés. Un de plus et notre projet de “poèmes au-delà de nos masques” tombe à l’eau. Le collègue a dit on croise les doigts, j’ai souri en Te priant hier soir, Seigneur croise les doigts avec nous. Le café brûle un peu ce matin. Il y a bien plus grave que des poèmes qui tombent à l’eau et je pense très fort à l’amie qui a perdu sa maman. C’est étrange comme la vie nous rappelle l’essentiel souvent.

Mercredi, maladies.
Le café s’attarde un peu ce matin. Mes mains traînent en miettes sur la table. Trois jours encore et la chance de deux semaines à revoir tous mes enfants enfin. Encore trois jours à tenir sans la collègue épuisée qui s’est arrêtée mais avec celle qui revient d’une longue maladie. On se réjouit de la revoir, trois jours à se rappeler qu’elle nous a terriblement manqué. Le café s’attarde un peu ce matin. On s’inquiète les uns des autres et nos récrés sentent bon les chocolats, les clémentines et les blagues qui tiennent le coup. Le café s’attarde un peu ce matin. Il y a bien plus qu’un travail de simple prof dans ce collège. Il y a nos vies partagées tout le temps. C’est étrange comme la vie nous rappelle l’essentiel souvent.

Jeudi, générations.
Le café a un drôle de goût amer ce matin. Troisième élève positif, la classe a fermé hier midi. Il n’y aura pas de poèmes au-delà de nos masques, madame bonnes vacances !… janvier sera forcément meilleur. Un autre cas dans une autre classe. Deux jours à tenir. Le café a un drôle de goût amer ce matin. On avait obtenu le droit d’apporter nos lettres de Noël à l’Ephad, juste quatre élèves, on laisserait les lettres en quarantaine, trois mètres de distance, les masques, le temps que leurs quatre voix leur lisent un message à voix feutrée sous les masques. Tout est annulé. Marie-France viendra chercher les enveloppes, elle gardera les lettres en quarantaine, une rue nous séparera encore et nos bâtiments garderont les distances, elle lira leur message. Madame… nos fenêtres donnent sur les leurs, on peut leur faire coucou!  Signes de petites mains de 12 ans à de vieilles mains octogénaires. C’est étrange comme nos mains tendues nous rappellent l’essentiel souvent.

Vendredi, ne crains pas.
Le café se dépêche un peu ce matin. Dernier jour et seulement une classe et demie absente. Il n’y a pas eu de poèmes au-delà de nos masques mais les contes des 6è, des mains tendues au-delà d’une rue, des sourires et puis, ce quotidien qui ne cesse de redire la vie comme d’habitude avec un mot sur le carnet, une retenue, un rendez-vous de parents de dernière minute. Le café se dépêche un peu ce matin. Ils n’ont pas changé, n’aie pas peur…a murmuré le collègue . Elle, elle a retrouvé ses repères en revenant au collège. Elle est rassurée après un si long arrêt. Elle va bien. Le café se dépêche un peu ce matin. Mes enfants arrivent ce soir. Tout est prêt pour qu’ils soient bien. Je vais laisser le collège pour soigner les miens, allumer ma dernière bougie, faire avancer doucement Marie et Joseph sur leur chemin. La petite étable n’est plus très loin. J’entends la voix de Joseph au matin. Ne crains rien Marie, je suis là. 
La sonnerie de 17h05 a retenti. Il fait un peu froid mais, sous le préau d’un collège désormais fermé, le vin chaud réchauffe doucement. On s’écarte les uns des autres mais on est ensemble. Prends bien soin de toi, c’est notre petit mot d’amitié. N’aie pas peur, on se revoit en janvier, c’est notre petit mot d’au revoir.

Samedi, enfants.
Le café sent bon ce matin. La maison dort encore. J’ai allumé les petites guirlandes. Ils seront heureux au réveil.
Je crois que je ne l’avais pas bien vu jusque là.
Je crois que le quotidien masqué me cachait un peu son visage.
Je crois que je n’osais peut-être pas vraiment le regarder en face.

Mais si. Il est là, il est bien là, ce Noël. Il l’était dans nos heures collégiennes déjà. Il l’est dans nos églises à préparer. Il le sera dans nos regards à poser, dans nos lettres à déposer, dans nos messages à dire. Il est là, au milieu de tous nos temps.

Que ces derniers jours d’Avent nous redisent tous nos petits essentiels Seigneur.

Belle route mes amis, je vais poursuivre la mienne loin d’ici, passez de belle fêtes autour de Sa crèche. Et puis, regardez-Le Ce Petit, écoutez tous Ses Mots glissés dans nos balbutiements, Sa Parole qui nous redit d’aimer, encore et toujours.

Corine 

 

Ciel

« Si nous disons : “Du ciel”, il va nous dire :
“Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”

 

Ciel. C’est un peu facile ce mot d’évangile-là.
Pourtant, je ne cherche jamais Dieu en levant le nez au ciel mais plutôt en baissant les yeux sur les petits riens de mon quotidien.

Le ciel, c’est autre chose. De ses gris sans nuances des jours pluvieux aux flamboyants levers de soleil de mes matins lorsque je traverse la campagne, des effilochés imprévisibles de nuages aux bleus trop éclatants de l’été au-dessus de l’océan, il est là, le même, chaque jour différent. 
Et lorsque je les lève mes yeux, c’est pour admirer ce beau qui ne cesse de me dire que la Joie est bien là, dans ce regard à porter sur les belles choses. Malgré absolument tout.

Belle journée de cet Avent qui s’approche peu à peu d’un ciel étoilé enveloppant d’espérance une petite étable. 🙂
Et avec ce ciel, capturé par ma grande fille, à la Toussaint dernière, sur Belle-île.

 

 

 

Témoin

“Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière.”

Témoins

C’est mon mot d’évangile pour ce 3è dimanche.

Témoin. J’ai toujours en tête bien avant les témoins des évangiles, les témoins  de ma Foi, les témoins de mon mariage, les témoins de tel ou tel événement, j’ai toujours en tête ce petit bâton qu’à bout de souffle au bout de ma course, je tendais à ma camarade de relais.
Témoin.
L’athlétisme n’était pas mon fort mais la course de relais, j’ai toujours aimé ça. Peut-être bien parce que l’effort était partagé et qu’on se mettait en quatre – véritablement ! – pour donner le meilleur de nous-mêmes.

Je me souviens bien de cette équipe de quatre filles au lycée. En seconde, nous avions même participé à une course inter-lycées avec l’enthousiasme de nos 15 ans. Je partais toujours en premier parce que, la moins rapide de toutes, on savait bien que les trois autres rattrapaient mon retard dès le deuxième ou troisième passage. La seule chose qu’on exigeait de moi, c’était ce passage de témoin. Il fallait qu’il soit parfait. 
Surtout ne pas le laisser tomber. Savoir aussi qu’on pourrait le lâcher quand l’autre, juste devant, lancée dans sa course, le tiendrait bien fermement.
Avec mes trois compères, nous avions mis au point une sorte de rituel: pas un cri de travers au passage, de la concentration seulement, et un seul mot, un seul, comme un signal qui, lancé en l’air dans le vif de la course, voulait dire ‘c’est bon, je l’ai, tu peux lâcher, fais-moi confiance’. 
Ce mot, c’était simplement “témoin”. 
Et à l’entendre, chacune savait qu’elle pouvait lâcher le bâton en toute confiance.

C’est drôle car à chaque lecture d’évangile où le mot apparaît, j’ai cette image – déjà entendue et lue dans des commentaires, rien d’extraordinairement nouveau je sais – et j’ai, surtout, ce cri de confiance en tête. Je me dis que ce n’est pas tout mal pour une fois le mélange des souvenirs…  Témoins d’évangiles, dans ma vie, dans ma Foi, dans mes prières, ça ressemble bien à un petit relais de confiance où je lance et reçois à mon tour des mains tendues… avec, très souvent, de l’amour à transmettre !

 

En ce troisième dimanche de l’Avent, Seigneur, ce serait peut-être pas tout mal qu’être témoins aujourd’hui, ce soit comme un relais pour faire passer Ton Amour de main en main, de cœur en cœur, avec confiance. Et zou, une semaine pour s’y coller ! 😉

 

 

 

Gamins…à leur place

Elle ressemble à des gamins assis sur les places...”

Gamins

Le mot m’a fait sourire au matin d’hier. Et la journée a filé sans y songer vraiment et surtout, sans pouvoir m’arrêter ici. Il y a des matins d’Avent où on ne peut  même pas ouvrir les petites fenêtres ! Et Dieu reste-t-il à l’extérieur ? Sur le pas de la porte sans jamais pouvoir entrer ? 

 

Les gamins, lorsque je les nomme, ce ne sont jamais les miens. Non, j’ai des enfants, mes petits ou plutôt mes grands maintenant, mais des gamins, ce n’est pas mon mot pour parler d’eux.
Les gamins, lorsque je les nomme, ce sont plutôt ces gamins, ceux qui, parmi les milliers d’élèves que j’ai déjà côtoyés dans ma vie de prof, ont laissé une petite trace, celle dont on se souvient bien.
Et depuis 30 ans, il y en a beaucoup. Vraiment. Et c’est étrange comme cette place grossit mon cœur en vieillissant de celui qui ne tenait pas debout dans sa vie et encore moins sur sa chaise de collégien à celle qui déjà lisait Baudelaire et l’écrivait presque. J’ai une vraie tendresse pour ce que sont mes élèves, du plus fragile qui reste au bord des choses à celui qui déjà prend à pleines mains la vie. Souvent, je me dis que mes classes ressemblent au reste du monde, microcosme des différences, même si elles ne sont pas toutes là, je le sais bien.

Et j’aime les gamins autant que l’humanité, avec ses gris clairs et ses gris foncés. 😉

Gamins. Le mot m’a donc fait sourire tendrement au matin d’hier. Et la journée a filé sans pouvoir m’arrêter ici.
Mais Dieu n’était pas très loin quand au retour d’une récré, le petit ange gardien désigné en secret pour ma pomme dans ma classe de 6è a laissé un mot sur le coin de mon bureau de prof. Un mot de gamin, avec la gentillesse de l’attention. J’ai souri tout au long des heures malgré la fatigue d’une période difficile. 

 

Au matin de ce matin, l’évangile me parle encore de “remettre toute chose à sa place“.
Un même billet pour un autre mot. 
“Remettre à sa place”.

La juste place des choses, des vies, des relations. Ce petit mot griffonné, quelle place lui donner ?
Souvent, on a voulu me faire la leçon là-dessus. Leçon si bien apprise par ceux qui posent des frontières au verbe aimer. Je ne retiens rien en mauvaise élève têtue que je suis. Et les gamins ? Je continue à les aimer bien plus que de simples élèves. Tout comme les gens que je croise au bord du chemin, je continue à les aimer bien plus que de simples gens que je croise au bord de mon chemin. La juste place, c’est celle d’un cœur qui aime simplement et Dieu m’a donné cette seule mesure. Ce petit mot  de gamin? Je vais le garder dans ma boîte à mots, jolis mots de ma vie, à leur juste place. 

Seigneur, que cette deuxième moitié d’Avent qui commence ne fasse pas de nous des demi-mesures d’amour. 🙂

 

 

 

 

Comprendre

“Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.”

 

Comprendre. C’est mon mot d’évangile et peut-être celui qui depuis toujours me fait avancer, aimer autour, aimer apprendre, aimer tout court.
Comprendre.
Au contraire de ma chère Antigone, moi, j’ai toujours voulu comprendre. Trop, parfois. Parce que je crois vraiment qu’il est des temps ou il faudrait que je refuse de le faire.
Je n’y arrive pas, ou très mal.

Je veux comprendre.
Tout le temps. Obstinément.

Et la vie, et ma vie, et le monde, et mon monde et tous les pourquoi qui vont avec.

Comprendre. Parfois, lorsque cela devient tout de même presque impossible, alors, épuisée de chercher, je Lui demande de m’aider un peu.
Jamais, je n’ai la réponse directe à mes pourquoi mais une chose est certaine, c’est que, quelques heures, quelques jours, quelques temps après, j’arrive très souvent à voir les choses autrement.

Comprendre. C’est peut-être cela. Ouvrir son regard autrement, tout simplement.

Dans cet Avent, puisses-tu Seigneur nous aider à regarder “pas comme d’habitude” pour mieux comprendre… ce qu’on ne comprend pas. 😉

 

 

Repos

“Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.”

 

Repos

Je souris en écrivant mon mot d’évangile et je me dis que ça arrive assez souvent, très souvent même, que l’évangile du jour me parle en vérité.

Si, si, et ces jours-là, on dirait même que Dieu me ( te , vous…ça doit marcher aussi  😉 ) parle en direct.

Bref, repos, c’est juste le bon mot du moment. Hâte de le prendre à bras-le-corps, peut-être bien pour pouvoir écrire un peu plus longuement !  😉

 

Seigneur, parle-nous encore, parle-nous en vrai, pendant cet Avent !   🙂

Oh… et je remets ici le repos de ce bon Joseph endormi…puisque se profile à l’horizon SON année ! 

Enfanter

“Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.”

 

Enfanter.
J’aime ces verbes de nos langues qui disent la naissance.
J’aime savoir que Dieu est né en ce monde.
J’aime encore davantage savoir qu’Il a une mère.

Et je n’ai pas de temps dans ce temps qui ressemble en ce moment à celui que je n’avais pas quand j’étais maman de trois petits … 😉  Je n’ai pas le temps d’en écrire davantage alors je vous laisse, chers amis, une petite prière d’il y a longtemps.
À demain j’espère  🙂

 

Ton ventre s’est arrondi
Tout doucement
Tes mains se posent sur la sphère de vie
Tendrement
Tes bras se croisent sur ton amour
Passionnément
Marie
Remplie du feu intérieur, tu attends
Tu attends la promesse
Ton visage s’éclaire d’un sourire confiant
Tes mains sont ouvertes maintenant
Offertes en un oui
En merci
Tu attends l’Enfant
Ton enfant
Tu vas donner la vie
Marie
Tu vas nous donner La Vie