J’ai bien vu la date sur le calendrier mais vendredi matin, la fin d’un trimestre pas si simple au collège ne m’a pas donné le temps de m’arrêter.
18 décembre 2010.
Il y a 10 ans.
Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais traversé la campagne jusque chez l’amie férue de blogs – je me souviens qu’on en avait créé pour les élèves – et en quelques mots de passe et petites trouvailles naissait, grâce à elle, ” Au bord de mon chemin”. Sans vraiment de préméditation, juste l’envie de partager un peu plus que des mots consignés jusque-là sur de petits cahiers.
Il y a 10 ans.
La mode était aux blogs et au fil de ces jours-là, j’ai découvert un univers. Celui de la cathosphère de l’époque et puis un peu plus largement, celui des amoureux des mots. Je me souviens de mon tout premier billet, des encouragements de blogueurs déjà bien investis et des partages qui ont rendu ma vie encore plus jolie. Je me souviens aussi que peu à peu, tout près, le mari, les enfants, les amis les plus proches ont fait du bord de mon chemin un espace vivant, osant parfois au gré d’une rencontre ou d’un bon mot, le “tu en ferais bien un billet …”
Il y a 10 ans.
Je suis passée de 43 à 53 ans avec ce petit bout de chemin au bord de ma vie. Et ce n’est pas rien. On parle peu de cet âge-là en vérité. Les enfants, les jeunes, les jeunes femmes, les trentenaires, et puis les grands-mères un peu, mais les femmes entre 40 et 50 ans, très peu. Ou alors très mal. J’y ai souvent pensé en écrivant ici et la vie m’a touchée parfois au point de quitter par trois fois ce petit blog, d’y écrire d’autres petites histoires aussi, précieuses. Archives cependant gardées comme un vieil album photos que, bien veille, j’aurais peut-être plaisir un jour à regarder ! Je suis toujours revenue après ces faux-départs et au moment de penser à un autre projet d’écriture, je me rends compte que ce bord de chemin-là, il compte.
Je veux le garder. Précieusement.
Parce qu’il y a ces partages, ces rencontres, ces petites prières. Et Dieu, au cœur de mes mots.
J’ai bien vu la date sur le calendrier mais vendredi matin, la fin d’un trimestre pas si simple au collège ne m’a pas donné le temps de m’arrêter.
18 décembre 2020.
J’ai attendu d’être en vacances, au soir, pour ouvrir ce petit cahier ‘projet podcast’ où depuis pas mal de mois, je griffonne des idées. Sans vraiment de préméditation, juste l’envie de partager un peu autrement cette autre chose qui peu à peu a pris sens.
La mode est au podcast et au fil des dernières années, j’ai découvert ce nouvel univers. Réticente au début d’un mode où l’oral est roi, j’ai découvert que les plus jolis à écouter, à mon avis, étaient quand même les mieux écrits.
Au fil du temps, enregistrements, mixage, musique sont entrés par la porte de mon collège et les élèves se sont vite pris au jeu de cet oral-écrit-pas vraiment en direct- avec beaucoup d’enthousiasme. Et à leurs côtés, j’ai appris, doucement. En écoutant les autres, aussi.
18 décembre 2020.
J’y suis. La jaquette de mon podcast est réalisée. Le titre est trouvé. L’hébergement aussi. Le matériel presque prêt. Et son contenu surtout.
J’aurais pu enregistrer les billets d’ au bord de mon chemin mais s’il y a un podcast en réalité, c’est peut-être qu’il y a cette autre chose qui me taraude depuis quelques mois.
10 ans à écrire, et depuis toujours à écrire pour lire et relire ma vie. J’ai découvert, en relisant justement que, de Sa Table où son pain partagé me fait vivre, de Sa Table d’amis réunis tant aimés aux tables de ma vie, j’avais passé une bonne partie de mon existence déjà au cœur de la…cuisine ! Etrange découverte pour une fille qui ne croyait être qu’une lectrice-écrivaillonne-maman-prof. Si peu manuelle en sa jeunesse, peinture, bricolages et cuisine sont venus faire de mes mains de jolis porte-paroles de mes projets…et curieusement, de Sa Parole.
Et puis, j’ai bien fait le tour de la question et il n’y a pas photo. Du plus loin que je me souvienne, la cuisine est le lieu où j’ai le plus appris : des leçons récitées sur un coin de toile cirée aux bavardages d’un déjeuner, des discussions à refaire un drôle de monde aux confidences des p’tits cafés improvisés. Sans compter sur les soupes partagées au coin des rues, les goûters dans des chambres d’hôpital pédiatrique, les dîners d’amitié qui donnent du goût à nos vies.
Autour d’une table bavarde ou d’un plat qui mijote, le goût des petites choses anodines devient essentiel. C’est donc là que je vous entraîne pour écouter des histoires, celles qui font la saveur de nos vies et sans lesquelles on ne serait rien.
18 décembre 2020.
Je reviendrai au bord de mon chemin, parce que les petites prières, les mots d’Avent ou de Carême, les clins Dieu, c’est là qu’ils continueront à s’écrire, je le sais. Mais désormais, au bord de ce chemin, il y aura aussi un autre petit endroit qui pétillera je l’espère d’histoires qui sentent bon, de rencontres qui racontent les p’tites recettes de la vie lorsqu’on la rend jolie, de souvenirs parfumés à la cannelle et au sucre roux. Et ce sera ici. https://pepites-et-papillottes.lepodcast.fr/
22 décembre 2020.
À deux jours d’une veillée qui nous redira l’essentiel de nos vies, je vous souhaite un très joyeux Noël chers fidèles lecteurs et lectrices. Et je vous dis aussi à bientôt ici ou ailleurs, heureuse de vous savoir sur le bord de tous mes chemins.
Corine