à la vie, à la Vie

Il y a dans l’ordinaire de certains jours comme une lumière plus crue, plus vive, presque plus ardente.
Il y a dans le même temps exactement une lumière plus crue, plus vive, presque plus ardente braquée sur notre humanité, sur ce qui pourrait montrer l’absurde de nos existences.

 

Samedi 18 janvier, 6 h 20 et des poussières
Premier réveil et le sourire de savoir que le temps n’avait pas oublié mon anniversaire de maman et ses 25 ans à Elle, ma petite, ma grande.
7 h 12, je laisse une petite trace.
Je sais exactement où j’étais il y a 25 ans et ce que je ressentais. 7 h 12. Entrée en salle d’accouchement pour la première fois de ma vie. J’avais froid. J’avais peur. J’ai pensé à Marie. Je me sentais minuscule et grande en même temps.
La vie.

Samedi 18 janvier, 8 h 20 et des poussières
Arrivée au collège un samedi, le samedi de nos portes ouvertes. Cela fait plus d’une semaine qu’on prépare, qu’on décore un peu plus, qu’on fait le collège encore plus beau. Petit, étiqueté “catholique”, au milieu d’une toute petite ville rurale. 12 classes. Le difficile, le rude de certaines de leur vie et si souvent le doux pour essayer de vivre vraiment ensemble. L’étonnant presque d’une équipe de profs heureux d’être là. Heureux de pouvoir travailler dans la bienveillance et l’amitié. Et le rêve un peu fou de croire que de petits collèges, de petits lycées, du temps donné, du dialogue en échange d’une vraie reconnaissance, pourraient rendre le visage de l’enseignement aujourd’hui à nouveau souriant. Cela paraît si simple.
Le rêve de ma vie.

Samedi 18 janvier, 12 h 30 et des poussières
J’ai croisé leurs yeux, ceux des futurs élèves, ceux des anciens venus nous saluer, ceux des parents. Cela fait 30 ans que je suis prof. Que vais-je encore donner et recevoir encore ?
La vie.

Samedi 18 janvier, 13 h 50 et des poussières
L’église est pleine à craquer. La plus grande du Maine et Loire après notre cathédrale, au cœur de cette petite ville rurale. Plus de mille visages, des larmes. Dernier adieu pour la maman de cette petite élève, de son frère ancien élève, tatate, soeur, fille, épouse. Le père Jean nous redit l’espérance, les chants, beaux, nous portent, le corps du Christ nous remplit d’amour. Et le dernier mot de l’époux, si simple, si humble. Des mercis pour l’équipe de soins palliatifs et son
   Je t’aime, à plus tard ma chérie.
À la mort, à la Vie.

Samedi 18 janvier, 16 h 30 et des poussières
La petite route de campagne de retour à la maison. Ma prière pour ceux que j’aime, ceux qui me manquent. La cuisine m’attend, ma mousse au chocolat, ma frangipane, les petits toasts, j’enchaîne, je souris, le ciel est bleu. On va fêter son anniversaire. La vie. Le petit mari rentre. Bernard est mort hier soir, tard. Je vais lui rendre visite, je reviens t’aider après… attends-moi.
La mort. la vie. Tout s’enchaîne.

Samedi 18 janvier, 21 heures et des poussières
Nos verres levés, nos surprises, nos sourires. Ses 25 ans. Nos enfants, leurs projets. Nos vies.
À la vie, à la Vie.

 

Au soir d’hier, d’un samedi presque ordinaire de janvier, j’ai ouvert une fois de plus les yeux sur l’indicible.

Il y a dans l’ordinaire de certains jours comme une lumière plus crue, plus vive, presque plus ardente de la présence de Dieu.
Je le sais.
Il est là.

 

Un samedi de la fenêtre de ma classe. La vie s’ouvre sur un nouveau matin.

 

 

 

 

Une p’tite quarantaine

Dimanche, on a attendu que le soir arrive et on a défait Noël, l’arbre, la crèche, la couronne à la porte d’entrée. On a rangé les bougies, les santons, les guirlandes. On a éteint les lumières.

Ce lundi, quand le jour s’est levé, j’ai écouté l’évangile – j’aime bien lire mais pour les évangiles, j’aime peut-être encore davantage les écouter alors je l’ai écouté celui d’aujourd’hui qui disait une parole de mercredi des Cendres. Ça m’a fait sourire. Noël rangé, Pâques reviendra.
Il y a eu l’Avent, il y aura le Carême.
Je n’aime pas beaucoup l’attente je crois mais j’aime beaucoup ces attentes-là.

Et ce calendrier qui chaque année conduit mes pas vers Dieu et jamais de la même façon. Le paradoxe des recommencements qui ne sont pas là pour répéter des habitudes mais pour grossir le cœur de ce qui surprend, s’ajoute, s’enfle. Oui, c’est ça. J’aime ce qu’il peut y avoir de nouveau dans les habitudes. Pas seulement pour Dieu. Dans la vie en entier, c’est pareil.

Alors j’ai plongé dans mon quotidien.
Celui  fait de simple et d’ordinaire, celui qu’on ne prend pas trop la peine de raconter. Loin des bruits parasites, dans le bruit des vies.
Le défilé des jours au collège à être avec eux, au mieux, dans la joie souvent. Le défilé des réunions en paroisse à partager avec une petite communauté, dans la joie souvent. Le défilé des rencontres dans le quartier, dans les rues plus lointaines aussi, le difficile qui m’arrête parfois pour que j’y pose un peu de joie, un peu oui. Le défilé des soirées à la maison riches de nous tous si souvent réunis, et le retour de petite Marie, bientôt, dans la joie, toujours.
Le riche du simple et de l’ordinaire. Le doux des habitudes. Le difficile au creux de quelques heures. La vie, rien de plus.

Et je me suis demandée combien de jours ce temps-là durerait encore. L’ordinaire entre l’Avent et les Cendres.
Un peu plus d’une petite quarantaine…
Oh…comme un tout petit désert empli du presque rien des jours. Un temps sans rien au bout. Un temps fait de lui-même. Et des autres, proches, tout autour.

Et peut-être que ce serait pas mal de le regarder autrement. Une petite quarantaine de jours ordinaires à remplir de Lui, à ne pas attendre de naissance ni de résurrection, à les savoir simplement, et prendre le temps d’entendre sa présence. Ici et maintenant.
Un temps sans rien au bout.
Juste une petite quarantaine d’amour.

à garder

– Madame, on va l’enlever la crèche ?

La phrase était interrogative et ils m’ont attrapée cet après-midi entre deux cours.
On l’avait installée ensemble le temps des récrés du premier lundi de l’Avent. J’ai cru que de la même manière, ils voulaient une  date pour la ranger.

– Oui, oui… on attend que le temps de Noël soit terminé et lundi, on range. Lundi, récré du matin, ça vous va ?

Ils se sont regardés. Exactement comme s’ils avaient quelque chose à me demander.

– On voulait savoir si, une fois qu’on l’aura enlever d’où elle est, si, au lieu de la ranger, on peut la réinstaller le temps du caté de vendredi prochain…enfin pas le décor si vous ne voulez pas, juste les personnages enfin juste Jésus, Marie et Joseph même, ça suffira…

– Et bien…ce ne sera plus Noël et j’ai prévu autre chose…mais…enfin, pourquoi vous voulez la réinstaller ?

– Mais pour notre coin prière de caté ! … Vous nous avez demandé de chercher des idées pour le préparer: on a décidé que garder la crèche et Noël tout le reste de l’année dedans, c’était bien non ? Vous voulez bien ?

 

J’ai souri. J’ai souri à leur bonne idée. J’ai souri à leur ça suffira.
Sans leur dire qu’il y a quelques jours, j’écrivais ici même que je voulais trouver Noël ailleurs.
Je me suis trompée de verbe. De Verbe peut-être même.
Ce sont eux qui ont raison.

Noël n’est pas à trouver.
Noël est à garder.

 

 

 

 

 

Trouver Noël ailleurs

Je vais bientôt ranger le petit Jésus d’argile, l’emmailloter dans un lange de papier de soie, le garder dans une boîte précieuse.
Je vais bientôt suivre un Jésus de Feu, continuer à lire Ses mots dans un livre aux pages usées, les garder au creux de mes heures.

Cinq jours et le retour du temps ordinaire.

 

Je vais trouver Noël ailleurs.
Continuer à le vivre.

 

 

 

Et ils avancent

Je joue encore à ça.

Chaque année, invariablement, je les fais avancer dans la crèche, sur un chemin de paillettes, je les approche un à un, doucement, les fais s’arrêter devant la mangeoire où un bébé semble dormir, reposé.
Ce n’est peut-être pas tant un jeu qu’un petit instant qui sourit à l’enfant que je fus et qui ne manquait jamais de faire parler les trois compères – l’un était fatigué, l’autre voulait s’arrêter là, le dernier soulignait que la nuit était proche et que l’étoile attendrait bien demain pour repartir. Ils pouvaient avoir faim, ils avaient souvent soif, je les rendais vivants.

Je les pose en silence aujourd’hui.
Je les fais toujours avancer sur le même chemin.

Et on dirait que chaque pas qu’ils font me rappelle que s’avancer vers Dieu prend ce long temps-là.
Et on dirait à faire avancer mes Mages entre Noël et l’Épiphanie que ce chemin est toujours à refaire.
Et on dirait qu’on y arrive à s’agenouiller devant ces langes qui l’emmaillotent comme devant le linceul qui bercera son corps meurtri mais que jamais, jamais on est assez là, vraiment là, et qu’il faut sans cesse repartir et refaire. Sans cesse revenir.

Je joue encore à ça. Je pose mes Mages un peu plus près de Lui chaque jour.
Et ils avancent.
Et moi dans leurs pas.

 

Vouloir la joie

“Rappelez-vous que lorsque vous quittez cette terre, vous n’emportez rien de ce que vous avez reçu, uniquement ce que vous avez donné.”
Saint François d’Assise

 

Sans doute qu’il y a l’habitude, probablement un rituel devenu mécanique, invariablement les mêmes mots. Des bises claquées sur nos joues, des sourires à faire briller les yeux, des mains aux paumes qui s’embrassent.
Le passage à l’an nouveau répète chaque année ses mêmes gestes et son lot de bons mots.

Evidemment, on sait bien que cela n’a pas d’effet sur les temps à venir, que chacune des petites listes de résolutions ne changera rien ni aux haines ni aux souffrances. Evidemment, les jours nouveaux recommençant n’aligneront pas des heures magiciennes teintées de rose bonbon. Evidemment, les vies garderont ces teintes de gris qui rappellent crûment, lorsqu’on souhaiterait l’oublier, que nous sommes simplement de passage.

Mais je continuerai à vouloir la joie.

Non pas celle qui aseptise l’air ambiant, factice, à coups de faux-semblants ou de pieuses paroles.
Non pas celle qui écarte, aveugle, les blessures, les miennes et celles qui croisent mon chemin.
Non pas celle qui vocalise, bruyante, les faux refrains des promesses de bonheur à tout prix.

Non, je continuerai à vouloir la joie.

Celle qui ouvre les volets au matin et sourit au ciel brumeux,
celle qui accompagne leurs mots maladroits,
celle qui croit que chaque main tendue vaut la peine,
celle qui embrasse le soir d’une toute petite prière.

Je continuerai à vouloir la joie. Sans majuscules, sans ostentation, sans audace.
Petite, volontaire et têtue.

 

Je vous souhaite à vous aussi, amis lecteurs, de poser un peu de joie dans vos heures de 2020, parce que je crois qu’en osant la vivre et la donner, elle vous fera sourire, dire merci et agrandir vos bras pour aimer. Belle année de joie à donner !

Corine

 

Chapelle Notre-Dame de la Joie – Penmarc’h

 

 

Avec les cloches de l’église tout le temps

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Depuis toujours, depuis que les voix que j’ai aimées fredonnaient Brel ou Ferrat, Edith Piaf ou Mireille Mathieu, Aznavour ou Barbara.
Depuis toujours, depuis que mes jeunes tantes faisaient tourner sur leur manche-disque les 45 tours des Michel, les Sardou, Polnareff ou Delpech.
Depuis toujours, depuis que les années 80 ont laissé dans des coins de ma mémoire et sur le bout de mes lèvres les refrains de mes 20 ans.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui balance ses mots dans nos quotidiens, qui dit l’amour presqu’autant que mes pages d’évangiles. Si. Je l’ai écrit ça déjà: toutes les chansons parlent d’amour.
Et souvent de Dieu, bien plus souvent qu’il n’y paraît.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui en dit beaucoup plus sur l’humanité en l’espace de quelques vers seulement, en deux simples mesures, bien davantage que tous les beaux et grands discours.

J’aime les chansons parce qu’elles sont petites, peut-être parce qu’on les méprise souvent les chassant d’autorité hors du champ de la littérature et de la poésie, de tout ce qui grandit l’esprit. J’aime les petites chansons de rien peut-être parce qu’on leur colle cette étiquette d’un rien du tout que j’aime faire valser.

J’aime les chansons et quand un chanteur nous quitte il y a souvent un bout de moi qui se rappelle, et avec une chanson, un bout de vie. Un bout de ma vie.

Aujourd’hui, le dernier des Compagnons de la chanson est mort. Fred avait 95 ans. La génération de mes grands parents qui d’ailleurs l’avait rencontré lors d’une drôle d’exposition de peintures, bien loin de ses succès de chanteur. C’est sans doute pour cela que ses refrains ont accompagné mes premiers voyages en voiture, fredonnés à deux voix en place de l’autoradio qui n’existait pas.

Et il y a eu cette chanson. “Les trois cloches” et Jean-François Nicot et la douce Elise et le bon Dieu dans la vieille église. Petite fille, je la fredonnais aussi et Elise, c’était le prénom que j’aimais, gardé au cœur et donné à mon premier bébé.
Il y a eu cette chanson, précieuse.

Et il y a eu ce jour où elle fut reprise par une jeune chanteuse. Je la fredonnais à nouveau, CD en boucle dans toute la maison.
J’étais jeune maman et mes trois petits étaient des tout-petits. Alors, je me suis prise à chanter à nouveau “les trois cloches” comme j’aimais à le faire … en voiture aussi, lors de nos premiers voyages ensemble.
Et, dans un de mes petits cahiers, j’ai gardé les mots de mon Elise et de ses 5 ans.

 

– Maman elle raconte quoi cette chanson avec Elise dedans ?
– La vie. Elle raconte la vie.
– Ah… mais elle est drôlement jolie la vie avec les cloches de l’église tout le temps.

 

 

 

Chou !

C’est presque chaque fois la même histoire. Non. Ce pourrait être chaque fois la même histoire.
Mais c’est toujours un peu différent.

Pourtant ma petite douzaine de garçons et de filles est prête de la même façon.
On a fait la liste de courses pour le dîner.
On a préparé les jeux pour la veillée.
On n’oubliera pas les chamallows à faire griller dans la cheminée.
Ni les questions pas trop tordues qu’on posera aux sœurs.
J’ai préparé mon p’tit texte d’évangile.
Mes p’tits bouts de prière.
Des B.D.
Et toutes les p’tites choses que je pourrais leur raconter sur Dieu.

 

J’ai quitté le collège un peu plus tard ce soir.
Il y a tout plein de fatigue mais tout plein de bonheur aussi à emmener ma joyeuse troupe. Tout est prêt donc. On file demain après la classe. Le logis Saint-Benoît nous attend, la chapelle, leurs sourires.
Martigné-Briand, nouvel épisode.

J’ai quitté le collège un peu plus tard ce soir en repassant par la salle des profs.
Il n’y avait plus personne. Le collège n’était pas vide pour autant, certains collègues dans les salles proches, rencontraient les parents de deux de nos classes.
Il n’y avait plus personne dans la salle des profs et pourtant un assez chouette plateau très trop vraiment trop posé sur nos tables.
J’ai souri.
Notre adorable cuistot avait encore une fois pensé à nos longues journées et aux longues soirées en laissant là de quoi remonter le moral et redonner un peu d’énergie.

 

Un dernier tour à mon casier.
Un petit mot.
“Corine, j’ai gardé quelques choux au frigo. Je pense que ça peut améliorer l’ordinaire de votre veillée en monastère, passe par la cantine demain, avant de partir.”

 

C’est presque chaque fois la même histoire. Non. Ce pourrait être chaque fois la même histoire.
Mais c’est toujours un peu différent.

Il y a toujours un peu plus d’amitié autour de chacun de nos départs.

Il faudrait voir

Il faut me voir dans les magasins en ce début novembre, je crois que je suis assez drôle à suivre. D’abord, je ne les fréquente pas plus que ça en cette période chargée d’autres virées  mais comme il faut bien manger, il y a quelques inévitables. Il faut me voir avec les petites ornières que j’ai posées au coin de mes yeux pour ne rien voir, vite trouver la farine, l’huile d’olive et les allumettes et filer en douce.

Il faut me voir dans la maison plongeant dans l’automne de mon jardin et le regarder prendre un air de paysage d’impressionnistes, ceux qui peignent les rousseurs avec audace. D’abord, ramasser les feuilles mortes, découvrir les fruits de saison du potager, quelques poires encore, les petites citrouilles, les nouveaux butternuts. Il faut me voir m’arrêter aux recettes de soupes pour ne rien sentir d’autres, éplucher, faire revenir, mixer et ne pas le respirer.

Il faut me voir au collège, en cette reprise, croiser les élèves et les collègues et les parents sur les textes les cours les rendez-vous, ceux de novembre. D’abord, faire le point, avancer doucement encore, écouter la pluie sur les carreaux pendant que leurs nez se penchent sur leurs cahiers. Il faut me voir fermer mes oreilles au projet de fin d’année, pour ne pas trop l’entendre. Pas encore.

Il faut me voir ce soir, à quelques petites heures de se retrouver en équipe pour préparer la messe, celle du 24, celle du Christ-Roi. D’abord, relire les textes, préparer un peu les commentaires avant d’accueillir les amis du quartier, “un roi pas comme les autres”, ne pas regarder plus loin, ni après. Il faut me voir jeter le coup d’œil furtif sur les chants du dimanche qui vient ensuite et vite fermer la chemise pour aussi vite les oublier. Pas déjà.

Il faut me voir, je crois que je suis assez drôle à essayer de ne pas y penser, pas encore, à vouloir  ne pas l’écrire, pas déjà, à ne pas regarder ceux qui le font trop tôt un peu trop briller.

Je veux garder encore l’automne avant de poser l’hiver dans mes paysages.
Je veux garder encore l’attente de l’Attente au long des jours gris et pluvieux.
Je veux garder encore les parfums de vin chaud et de pain d’épices loin de moi.
Je veux garder encore Noël* secret, silencieux, tapi tout au fond de mon cœur. Là où Il demeure.

 

* j’ai soulevé le couvercle de la boîte qui renfermait mes santons, mais ça compte à peine. Si, vraiment.  😉

 

 

 

Bien plus là, encore

J’aime bien cette fête de la Toussaint.
Lever le nez au ciel pour embrasser d’un sourire ceux que j’aime et que je ne peux plus serrer dans mes bras.

 

– Et si un jour tu meurs, tu seras quand même encore avec moi ?

Je serai dans toutes les petites choses de ta vie qui te diront que la mort sépare bien moins que nos mensonges, nos silences coupables et tous nos manques d’amour. Je serai bien plus là, encore, tu verras.