Leurs petits pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

C’est peut-être bien à cause d’eux qu’hier soir, il n’y a pas eu de petit billet d’Avent.
Mes élèves, et particulièrement en ce moment, ont cette capacité à grignoter tout mon temps. Rien de très étonnant, tous mes amis profs sont toujours dans une véritable course juste avant les vacances de Noël.
Une course et pourtant.
J’ai eu le temps de m’arrêter sur leurs petits pas vers la crèche qu’ils ont pris le temps d’installer dans le hall d’entrée de notre collège. Belle, ouverte à l’accueil, entourée de leurs pépites, de leurs peines, de leur joie qui, tout devant Lui, passent à longueur de jours.
J’ai eu le temps de regarder leurs petits pas posés au gré des portes et des fenêtres à décorer. Les regarder écrire Noël comme on écrit des mots doux, les regarder sourire et rire et sourire encore. Joyeux, ouverts à l’attente, entourés des bruits du monde un peu moins forts l’espace de quelques instants.
J’ai eu le temps de les voir venir à nos rendez-vous d’aumônerie chaque jeudi midi, laisser la récré des copains pour s’asseoir autour de la table. Heureux, ouverts à Son Coeur, entourés de leurs questions, de leurs attentes silencieuses, du simple petit bonheur d’être là.

Pendant cet Avent, même s’ils grignotent un peu mon temps, je sais que tous leurs petits pas me font grandir. Immensément.

De la place -2

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.

 

Vous connaissez sûrement cette histoire de Dieu qui marche à côté d’un gars, deux empreintes de pas dans le sable, les Siennes et celles du gars tout au long de sa vie, puis quand tout devient difficile, plus qu’une seule. Le gars croit que Dieu l’a abandonné. Il se fâche. Pourtant, les pas, ce sont bien ceux de Dieu, et seulement les Siens, qui porte le gars, à bout de bras, à force d’amour.

J’y pense à ses pas de Dieu sur le sable et à Lui qui nous porte. Et parfois, je me demande si ce n’est pas ça Lui laisser de la place. Surtout en cet Avent qui a déjà dépassé sa première moitié.
J’y pense à ses pas de Dieu sur le sable en me disant que Lui faire de la place, c’est non seulement savoir qu’Il sera là mais bien plus, laisser ses seuls pas au-devant. Me guider.

Vous savez, un peu comme lorsque je jouais, petite, à glisser mes petits pas dans des empreintes plus grandes dessinées sur la plage. Oh bien sûr, on pourrait me rétorquer que c’est un peu facile de ne pas prendre le risque de marcher en tête, de ne pas oser tracer son propre chemin, de résister encore à aller de l’avant. Tellement plus simple de glisser ses petits pas dans de plus grands.
Je répondrais simplement que ce n’est pas si facile.
Ce n’est pas si facile de se faire petite dans Ses pas lorsqu’ils suivent l’amour, de s’abaisser à prendre Sa route faite d’humilité, qu’aller de …l’Avent, c’est peut-être simplement oser croire qu’on est aimés bien au-delà de notre petite vie.
Et c’est bien là que je peux oser lui laisser un peu de place.

 

À pas comptés

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Il n’a pas dû les compter ses pas le berger de la parabole pour retrouver sa petite brebis égarée.
Je l’ai souvent imaginé, lorsque j’entendais ce passage d’évangile, grimper la montagne, marcher à travers champ, appeler sans jamais s’arrêter, essoufflé mais jamais épuisé de vouloir la ramener. Je crois même que plus jeune, cette histoire me faisait penser à celle de monsieur Seguin, moins chanceux, qui n’a pu retrouver sa petite chèvre tentée par une liberté qu’il ne pouvait lui offrir.

Il n’a pas dû les compter ses pas Joseph quand il a pris la route pour Bethléem offrant à chaque pas l’espoir d’un refuge pour Marie et son enfant.
Je les ai souvent imaginés traverser le désert, marcher à travers des villages, avancer sans jamais se plaindre, fatigués mais jamais assez pour ne pas y aller. Je crois même que plus jeune, en déplaçant les santons dans la crèche, je leur ai murmuré qu’il fallait arriver avant Noël, allez vite, encore un effort, encore quelques pas.

 

Je crois que je marche à pas comptés parfois, un peu farouche, sans oser.

Il est des lieux de nos vies ainsi faites où l’on n’aime guère s’aventurer. Et dans ces moments-là, je repense aux chemins d’Avent déjà traversés, ceux où Dieu ne compte jamais sa peine pour venir me chercher lorsque je suis un peu égarée.

Que cet Avent qui se poursuit nous donne la force joyeuse de ne pas compter, ni  nos pas, ni l’amour que nous pouvons nous donner.

 

 

 

Faux-pas (2)

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Cette nouvelle semaine s’annonce remplie de conseils de classe, de bulletins à apprécier, de conseils à donner, d’encouragements à écrire, à dire aussi. Et invariablement, il y aura, d’un côté, celles et ceux qu’on félicite pour leur travail, leur attitude, leurs progrès et de l’autre, celles et ceux qu’on ne manquera pas d’avertir, de réprimander, de conseiller aussi mais avec parfois peu d’espoir de changement.

Dans ma vie de prof, c’est bien pourtant pour ces derniers et ces dernières que je me sens pleinement prof. Parce qu’à chaque faux-pas qu’ils font, il faut être là. Pour essayer de les remettre sur le bon chemin.
Etrange mélange souvent d’encouragements et de sanctions, difficile dosage de bienveillance et de fermeté.
Difficile mission souvent mais oh combien enrichissante et tellement gratifiante quand un de ces faux-pas peut être transformé en un petit pas qui avance.

Et j’en ai vu quelques-uns. Avec une joie profonde.

J’y pense particulièrement ce soir en relisant les notes pour le conseil de ma classe qui m’attend demain soir. Je me dis que c’est un joli chemin d’Avent que ce chemin de prof.
Qu’il ressemble parfois un peu aux autres chemins que sont ceux de nos vies que Dieu sait accompagner pour que nos faux-pas deviennent eux aussi des petits pas qui avancent.

De la place – 1

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Peut-être parce que j’ai passé une très longue et belle journée remplie d’une amitié de plus de 30 ans, peut-être parce que demain on file voir notre petite-fille avec tous nos enfants, peut-être parce que ce soir ma maison a déjà pris des airs de Noël, je me dis que ma première semaine d’Avent a déjà déplacé des petites montagnes d’incertitudes, de doutes et de peurs. Des petits bouts du quotidien qui m’empêchent souvent de voir Dieu tout proche.

Merci Seigneur de m’aider chaque jour à ouvrir- mieux qu’une case de calendrier- les yeux et le cœur.

Je vous souhaite de vivre un heureux deuxième dimanche de l’Avent et je vous dis à lundi pour continuer à cheminer un peu avec vous, pas à pas. Ce sera bien.

Corine

 

 

 

Sur les pas de Marie

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Les étoiles, quant à elles, brillent à leur poste, elles brillent de joie pour leur créateur (Ba, 3, 34-35), car un enfant nous est né, un fils nous a été donné (Is, 9-6).

Et l’Enfant,
emmailloté de langes,
au creux d’Elle,
maintenant
dort comme un ange.

 

Il n’y a rien de plus fort que ce que Dieu a fait là.
Naître.
Devenir la chair de sa chair.

Et les pas de Marie, ce sont les seuls, je crois, que je sais suivre.
Des pas qui donnent la vie.
Le chemin d’amour d’être mère.

 

Sur le pas de ma porte

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Sur le pas de ma porte, j’ai fait un peu de place à Noël : balayer l’allée encombrée de l’automne pour qu’elle soit plus avenante, tailler les petits arbustes pour que la sauge laisse éclater ses fleurs rouges au soleil de l’hiver, accrocher à ma porte une couronne en signe de bienvenue en Avent.

En ouvrant ma porte, j’essaie de faire un peu plus de place à Noël depuis ce début décembre : pas de laisser-passer ni de pas-de-porte à payer, accueillir même si l’heure ne me convient pas tout le temps, accrocher à mon visage un bonjour en sourires.

Ce n’est pas si facile.
Le décorum si. Les étoiles, les rouges et les dorés, si.
L’au-dedans, pas tant. La bonne humeur, la joie véritable, la patience, pas tant.

Finalement, mon défi pour cette première semaine d’Avent qui s’achève aura bien été de garder ma maison ouverte à l’aventure que Dieu m’offre de vivre à Noël. Faire du beau sur le pas de ma porte et la laisser entrouverte au beau qu’Il veut bien me donner de mettre à l’intérieur.

Ce n’est pas facile, non.
Mais qui a dit que la joie de Noël, la véritable, la dense, la profonde, l’était ?

Petit pas -1

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Je suis persuadée que les petits pas nous font avancer. Nos vies, et avec elles, un peu de mieux pour le reste du monde. Alors, dans mon Avent, en dehors de mes expressions de quelques pas, j’aimerais bien glisser des petits pas.

Ce soir ce sont les petits pas d’une vieille dame croisée cet après-midi, des petits pas fatigués d’une déjà longue vie. J’y pense parfois, à nos pas qui avec l’âge ralentissent. Je m’en inquiète aussi.
Il faudra pourtant que je garde dans cette petite case de ce calendrier de l’Avent les mots de la vieille dame, non sans humour, que j’ai écrit.

“Je crois que j’ai couru une partie de ma vie, au propre comme au figuré, J’ai couru après la vie. Je n’ai pas de regrets, j’ai été plutôt gâtée. Mais, c’est bien aujourd’hui, alors qu’un pas sur deux me porte à peine, que je mesure cela. Je crois que la vieillesse (quand on la chance de vieillir !) nous fait ralentir simplement pour avoir le temps de regarder, de savoir ce qu’on a fait de nos dix doigts… de mains et… de pieds !”

Merci M.

 

 

Faux-pas

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

Il serait assez tentant de croire que nos chemins d’Avent sont faits simplement de nos pas dans la neige, de balades dans des marchés de Noël, d’ouverture de cases en chocolat chaque matin. Je suis mal placée pour vous dire que cela ne compte pas même si la neige par chez moi se fait rare ! J’aime tout autant les parfums et les couleurs des marchés, j’aime les petites fenêtres d’un calendrier à ouvrir.
Bien sûr que ces douceurs sont de nos noëls, les évincer un peu trop vite par souci d’une quelconque “vérité”, ce serait pour moi nier ce qui aujourd’hui peut nous unir. Et j’aime encore l’idée d’être rassemblés en Son nom même si Son nom n’effleure pas toutes les bouches.

Il serait tentant de croire pourtant que nos chemins d’Avent sont faits uniquement de douceurs, de dorés et de paillettes. Dans ce qui nous mène vers Lui, si c’est vers Lui qu’on veut aller, il y a quelques faux-pas, quelques maladresses, quelques cailloux qui se glissent sous nos chaussures. Inévitablement.

Bien sûr que trébucher fait partie de ma marche.
Aussi.

Mais je sais, qu’à chaque faux-pas, il y a une main qui se tend pour me rattraper juste à temps, et parfois bien tombée par terre les quatre fers en l’air, il y a une main pour me relever.

La sienne.

 

De notre chemin d’Avent juste commencé, j’aimerais que nos faux-pas remplissent de nos fragilités aussi les petites cases à ouvrir chaque jour.
Que notre désir de Le suivre ne nous rende pas aveugles, ni hautains, ni même trop sûrs de nous. Joseph, il ne m’étonnerait pas que ta fatigue t’ait fait parfois trébucher, que Ta Marie elle-même ait senti quelques cailloux quelquefois sous ses pieds.
Jésus le sait bien.
C’est l’humanité qu’il incarne dans la chair de sa mère. C’est l’humanité qu’il aime dans son premier souffle. C’est notre humanité qu’il accompagne, telle qu’elle est, sur le chemin, avec ses faux-pas.

À deux pas d’ici

Se déplacer, à petits pas, pour Lui faire de la place.
Mon Avent à partager cette année sera fait de petits pas de côté…

C’est toujours un peu étrange mes débuts d’Avent: d’un côté, une nouvelle plongée dans l’histoire des premiers siècles juste avant notre ère puis juste après, des relectures, les coutumes d’un Orient finalement toujours méconnu de moi et qui me raconte Jésus et sa famille et de l’autre, un nouvel élan dans ma paroisse familière, des temps de préparation en équipe et des partages amicaux, les dorés de ma maison, les tant aimés santons de ma crèche.
Et chaque fois l’impression que, dans ce grand écart entre hier et mon aujourd’hui, Jésus est à deux pas d’ici.

C’est toujours un peu curieux mes Lectures d’Avent: d’un côté, un lundi matin à retrouver Jésus qui soigne, qui guérit, qui soulage. Baume de la Parole de Dieu. Dis seulement une parole. On pourrait croire que notre centurion est d’un autre temps. Et au midi du même lundi, je reçois un message d’une amie qui se dit athée depuis toujours sans aimer rien d’autre que notre amitié et qui m’envoie “une prière qui n’en est pas une” pour papy décédé il y a tout juste une semaine. Ses mots, prière à sa façon, vraie prière pour moi, sont un baume pour ma peine.
Et chaque fois l’impression que, dans ce grand écart entre notre hier et notre aujourd’hui, Jésus est à deux pas d’ici.

C’est toujours un peu doux mes débuts d’Avent: d’un côté, mon quotidien fait d’heures pleines d’élèves, de cours, de conseils de classe, de bilans de trimestre; mes jours remplis de famille, d’amis, de voisins; mes soirs faits d’habitudes, celles que j’aime et de l’autre, mes petits rendez-vous d’écriture, parfois bousculés dans un emploi du temps chargé mais toujours heureuse de partager mes mots avec vous. Exactement comme à l’instant, 18h23 je boucle vite mes dernières phrases, instants où j’écris sur mon petit ordinateur, dans un coin de salle des professeurs, en attendant un conseil tardif qui ne devrait guère tarder désormais.
Et toujours, la certitude inavouée que Jésus est à côté.
Juste à deux pas d’ici.