Avec les cloches de l’église tout le temps

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Depuis toujours, depuis que les voix que j’ai aimées fredonnaient Brel ou Ferrat, Edith Piaf ou Mireille Mathieu, Aznavour ou Barbara.
Depuis toujours, depuis que mes jeunes tantes faisaient tourner sur leur manche-disque les 45 tours des Michel, les Sardou, Polnareff ou Delpech.
Depuis toujours, depuis que les années 80 ont laissé dans des coins de ma mémoire et sur le bout de mes lèvres les refrains de mes 20 ans.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui balance ses mots dans nos quotidiens, qui dit l’amour presqu’autant que mes pages d’évangiles. Si. Je l’ai écrit ça déjà: toutes les chansons parlent d’amour.
Et souvent de Dieu, bien plus souvent qu’il n’y paraît.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui en dit beaucoup plus sur l’humanité en l’espace de quelques vers seulement, en deux simples mesures, bien davantage que tous les beaux et grands discours.

J’aime les chansons parce qu’elles sont petites, peut-être parce qu’on les méprise souvent les chassant d’autorité hors du champ de la littérature et de la poésie, de tout ce qui grandit l’esprit. J’aime les petites chansons de rien peut-être parce qu’on leur colle cette étiquette d’un rien du tout que j’aime faire valser.

J’aime les chansons et quand un chanteur nous quitte il y a souvent un bout de moi qui se rappelle, et avec une chanson, un bout de vie. Un bout de ma vie.

Aujourd’hui, le dernier des Compagnons de la chanson est mort. Fred avait 95 ans. La génération de mes grands parents qui d’ailleurs l’avait rencontré lors d’une drôle d’exposition de peintures, bien loin de ses succès de chanteur. C’est sans doute pour cela que ses refrains ont accompagné mes premiers voyages en voiture, fredonnés à deux voix en place de l’autoradio qui n’existait pas.

Et il y a eu cette chanson. “Les trois cloches” et Jean-François Nicot et la douce Elise et le bon Dieu dans la vieille église. Petite fille, je la fredonnais aussi et Elise, c’était le prénom que j’aimais, gardé au cœur et donné à mon premier bébé.
Il y a eu cette chanson, précieuse.

Et il y a eu ce jour où elle fut reprise par une jeune chanteuse. Je la fredonnais à nouveau, CD en boucle dans toute la maison.
J’étais jeune maman et mes trois petits étaient des tout-petits. Alors, je me suis prise à chanter à nouveau “les trois cloches” comme j’aimais à le faire … en voiture aussi, lors de nos premiers voyages ensemble.
Et, dans un de mes petits cahiers, j’ai gardé les mots de mon Elise et de ses 5 ans.

 

– Maman elle raconte quoi cette chanson avec Elise dedans ?
– La vie. Elle raconte la vie.
– Ah… mais elle est drôlement jolie la vie avec les cloches de l’église tout le temps.

 

 

 

4 réflexions au sujet de « Avec les cloches de l’église tout le temps »

    1. en boucle tout l’après midi, un peu à fond, en corrigeant des copies, Pascal me demande si je ne veux pas changer de répertoire hihihi 😉 bises Padre 🙂

  1. J’avais 9-10 ans quand cette chanson s’est imposée sur les ondes de la radio, pour moi elle est liée à la fin d’une période noire, cette guerre que nous espérions la dernière… Les Compagnons de la chanson; bouffée de joie, d’air pur, de simplicité… Les trois cloches m’ont, aussi, toujours accompagnée au long de ma vie, souvent elles ont tinté
    en moi, souvent je l’ai fredonnée… elle chante si bien la vie. Je suis heureuse de ce partage avec vous, Corine.

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