Le beau, ça sent bon aussi

Il y a des jours où c’est plus facile.

Ce matin, je savais que je reviendrai encore un peu tard ici mais que ce serait sans doute plus facile. Facile de trouver du beau aujourd’hui. Je vais encore vous parler de mon petit collège, je vous promets de parler d’autres ailleurs.
Mais ce vendredi, c’était un vendredi tout rempli d’une matinée de classe, d’un temps de caté et d’un après-midi de préparatifs. Un vendredi tout rempli jusqu’à il y a quelques minutes encore. 22 heures et des poussières à nouveau, vous pourriez croire que cela manque de sérieux pour un vendredi soir.

Ce matin, je savais que je reviendrai avec du beau. Tout simplement, parce que mon collège, de 17 heures à 20 heures bien passées a ouvert ses portes aux futurs élèves de sixième. Cela aurait dû se passer un samedi matin de janvier mais le virus était là et nous en a empêchés. Alors, en équipe, on s’était dit si on essayait un vendredi soir. C’était ce soir.

Et il y avait plein de beau.

Mon collège, c’est comme une bulle d’air dans un petit village à la campagne. Ce soir, c’était une petite bulle qui s’était faite toute jolie tout l’après-midi pour accueillir l’avenir de leur 10 ans tout rond.

L’avenir.

On en a parlé, on y a pensé, on a répondu aux questions de leurs parents. Une petite bulle toute jolie pour y croire, à l’avenir.

 

Ce soir, il est arrivé dans le dernier groupe de visiteurs. Il m’a laissé parler et avant de quitter ma salle:
– Vous me reconnaissez ?
C’est facile de dire “un ancien élève forcément !” mais avec un masque et 20 années de plus, c’est plus qu’un défi de reconnaître, un défi que je ne sais pas relever au-delà de “un ancien élève forcément !”
Seul, le nom souvent réveille ma mémoire. Ce fut le cas.
Un ancien élève, je me suis souvenu de son année, de trois autres camarades de sa classe, d’un voyage scolaire aussi.
Un ancien élève papa aujourd’hui avec, à ses côtés, sa fille. Future élève.
On s’est attardés à quelques souvenirs encore.

– Je suis heureux de revenir ici…j’avais oublié que ça sentait si bon…
– Oh ça, tu sais…je peux encore te tutoyer dis ? … ça, c’est le mimosa. On en a mis dans toutes nos salles !
Il a doucement regardé sa fille.
– C’est vrai…mais ça sentirait bon sans ça, mes souvenirs de collégien. J’espère qu’elle en aura de très beaux aussi… à bientôt !

 

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