Un premier samedi de décembre

Septième soir

C’est un premier samedi de décembre qui ne s’est pas vraiment trompé.

Il a invité le froid vif au dehors, a fait sortir les laines des armoires et même, quelques plaids un peu doux.
Sur la table, des clémentines tentent un pied de nez à mon rhume carabiné et le miel essaie d’adoucir cette toux qui va peut-être enfin se décider à quitter ma carcasse.

C’est un premier samedi de décembre qui me dit de m’arrêter un peu.

Il a invité la petite sieste, les quelques dernières pages d’un bon bouquin et un petit chocolat chaud pour reprendre des forces. C’est un samedi facile au fond, délicatement parfumé d’un peu de Noël, comme un doux privilège.

C’est un premier samedi de décembre qui a accroché quelques lumières au-dessus d’une étable encore vide.

Peut-être bien que ma crèche n’aime pas la solitude et le froid, la nuit et l’absence. Peut-être bien qu’au chaud de ma maison, elle parle à Dieu, elle espère sans cesse, elle prie sans relâche pour les oubliés de nos rues, de nos villes, de nos vies.

C’est un premier samedi de décembre qui, pourtant, n’oublie jamais la Joie d’être en chemin même si, tout au bord, il n’y a pas que du très joli.

 

C’est un premier samedi de décembre qui ne s’est pas trompé.
La crèche, installée au cœur de ma maison, ressemble à une petite prière.
Sans bruit, finalement discrète mais toujours infiniment là.

 

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